La Camargue est une zone unique en Europe Occidentale. L'influence de l'homme joue un grand rôle dans les modifications permanentes de son réseau hydrographique. Schématiquement, les milieux les plus doux se rencontrent en haute Camargue où les parties cultivées et irriguées dominent. Une deuxième zone d'étangs et de marais assure l'écoulement des eaux vers la mer et occupe la moyenne et la basse Camargue ; c'est le domaine mixohalin. Les Salins correspondent à une troisième zone dans le sud-est.
Les données températures-pluies sont traduites sous forme de climatogrammes. L'importance des vents, en particulier du mistral, est précisée.
Les analyses chimiques portent sur les éléments qui influencent directement la répartition et l'écologie des Mollusques : température, salinité, dureté totale - calcique et magnésienne -, oxygègne dissous.
Les salinités sont étudiées en fonction des variations des niveaux.
Une nouvelle méthode de prélèvement quantitatif est utilisée dans les eaux dulçaquicoles et saumâtres peu profondes.
Les termes de la classification des eaux saumâtres de P. AGUESSE et du Congrès de Venise sont repris et discutés.
Les milieux limniques, mixohalins et hyperhalins Camarguais sont décrits. On peut en dégager plusieurs caractéristiques essentielles : extrême variabilité des conditions physico-chimiques ; importantes variations horizontales des salinités liées à la faible profondeur des marais et à l'action des vents violents ; températures élevées en été. Dans les milieux les plus doux émerge une flore importante de Scirpus, Phragmites et Typha. Lorsque la salinité augmente, les surfaces d'eau libre dominent.
La dernière partie concerne l'inventaire des Mollusques aquatiques et leur répartition dans les différents milieux.
Parmi les 43 espèces mentionnées, la plupart sont caractéristiques des eaux douces ou faiblement oligosaumâtres. Les espèces d'eaux saumâtres sont réduites. Deux espèces marines : Cardium glaucum et Abra ovata sont capables de s'adapter aux milieux mixohalins et hyperhalins.
11 espèces appartiennent aux Gastéropodes prosobranches, 20 aux Pulmonés basommatophores, 12 aux Lamellibranches.
A noter l'importance qualitative des espèces limniques, localisées dans les eaux homoiohalines ou faiblement oligohalines. Cette abondance serait liée, depuis l'extension de la riziculture en Camargue, à une augmentation des biotopes d'eau douce.
Dans les eaux oligohalines et faiblement mésohalines cohabitent souvent des formes dulçaquicoles très résistantes et des formes mieux adaptées aux variations plus importantes des salinités (Potamopyrgus jenkinsi, Pseudamnicola anatina, Pseudamnicola compacta, Bithynia tentaculata, Physa acuta, Lymnaea palustris, L. peregra, Ancylus fluviatilis).
Dans le domaine des eaux méso, poly et hyperhalines des étangs de moyenne et basse Camargue l'instabilité des facteurs physico-chimiques s'accentue, la salinité varie considérablement. Les alternances d'inondations et d'assèchements, la faible profondeur des marais, déterminent un tri des espèces ; les Mollusques sténohalins sont éliminés au profit d'espèces eurythermes et euryhalines. On assiste à une réduction du nombre des espèces et à une pullulation des individus des espèces présentes. Ne persistent au maximum que 4 espèces : Cardium glaucum, Abra ovata, Hydrobia acuta, Hydrobia ventrosa.