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En marge d'une thèse : la Seconde République et le socialisme rural

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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« Étude politique et sociale », comme elle est sous-titrée, la thèse de Philippe Vigier, bien documentée, et bien construite aussi, sur La Seconde République dans la région alpine, soit cinq départements, dont l'auteur analyse les caractéristiques et même nuance les originalités avec l'évolution, comporte deux tomes aux titres significatifs : I, Les Notables (vers 1845-fin 1848); II, Les Paysans (1849-1852) .

La misère des campagnes y apparaît bien comme la toile de fond de l'histoire de la Seconde République, car les problèmes de la terre furent vraiment dominateurs de la vie politique et sociale dans cette région à prédominance agricole, où la vie urbaine ne concentrait pas 30 000 habitants à Grenoble, ou Avignon.

Type
Notes Critiques
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1964 

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References

page 973 note 1. Publications de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Paris (Série « Recherches », t. III et IV), Paris, Presses Universitaires de France, 1963 ; in-8°, 334 et 528 p., cartes et graphiques. Bibliographie très importante (t. II, p. 443-499) ; index des noms de personnes, commenté, qui renseigne par des renvois aux pages concernant, par exemple, l'agronomie, la Franc-Maçonnerie, l'usure, le parti légitimiste… Les cinq départements ainsi étudiés sont : l'Isère, la Drôme, le Vaucluse, les Hautes et Basses-Alpes. Depuis a paru la thèse complémentaire : Essai sur la répartition de la propriété foncière dans la région alpine. Son évolution des origines du cadastre à la fin du Second Empire (1963), qui a grande valeur méthodologique et sur laquelle on reviendra.

page 973 note 2. Il souligne, par exemple, le rôle décisif des chefs locaux, un Langomazino, cet ancien ouvrier de l'Arsenal de Toulon devenu journaliste à La Voix du Peuple, de Lapomeraye (à Marseille), grand propagateur des idées et des sociétés Montagnardes dans les Basses-Alpes, avec A. Gent, l'avocat franc-maçon d'Avignon.

page 974 note 1. Contrairement à E. Juilliard (La Vie rurale en Basses-Alsace), selon qui le milieu du XIXe siècle constitua le moment le plus brillant de l'histoire rurale alsacienne, nous pensons avec P. Vigier (t. I, p. 24, n° 5) que l'usure dévorait alors les cultivateurs. D'où les élections Montagnardes de 1849. A. Michelet V. Chauffour déclarait (3 décembre 1849) : « Le Bas-Rhin craint un massacre et il s'effraye du socialisme des paysans… » (Journal, t. I I , 1962).

page 974 note 2. En Alsace, c'est à Colmar extra muros que Considérant envisage sa candidature. En 1846, de même, Andryane, le carbonaro, dont la profession de foi réclame la réforme du système hypothécaire et l'organisation du crédit agricole (Extrait dans La Démocratie Pacifique, 25 juillet).

page 974 note 3. Cité par G. Dupeux, Aspects de l'histoire sociale et politique du Loir-et-Cher (1848-1914), 1962 (p. 368, n ° 90).

page 974 note 4. C. Levy, « Un journal rouge sous la Seconde République » (Annales de Bourgogne, 1961, p. 157;.

page 975 note 1. Lettre (du grand-père du Professeur R. Fawtier) à E. Jolibois. Nous en devons la communication au petit-fils de ce dernier. Nous nous permettons de renvoyer à nos divers articles : « Le Dossier Universitaire d'E. Jolibois, professeur révoqué (en 1849) du Collège de Colmar, président de la Société républicaine de Colmar » (Annuaire de la Société Historique et Littéraire de Colmar, 1962J, et « La Société Républicaine… » (Ibid., 1964J. — Jolibois avait été le secrétaire puis le biographe du «Législateur et Conventionnel régicide P.-A. Laloy » (Annales historiques de la Révolution française, 1962, p. 136-160J. Sur la tradition Montagnarde, allusion de P. Vigier à la popularité de Robespierre (t. II, p. 297, n° 216).

page 975 note 2. Dupin, alors à la veille de mourir (en 1865) vient de parler des baux à métayage (La Coutume du Nivernais, de Guy Coquille, nouvelle édition, 1864, p. 295). Cf. P. Leuiixiot, « A propos de la bourgeoisie en 1789 », Revue d'Histoire moderne et contemporaine, 1954, pp. 131-144.

page 976 note 1. D'où les accusations d'orléanisme, sinon de républicanisme, par les préfets. Selon D. Robert, à propos d'Un siècle d'évangélisation en France du Pasteur S. Moubs, t . I (1815-1870), 1963 (Bull. Soc. Hist. Prot. français, 1963, p. 277; : « le problème n'est pas aisé à résoudre et la réponse correcte peut être fort différente selon les lieux » ; et j'ajouterai selon l'appartenance sociale, d'accord avec les prudentes remarques de P. Vigier pour la Seconde République. — Quant au renouveau de la Franc-Maçonnerie, c'est un phénomène urbain.

page 976 note 2. Rappelons qu'on doit au même auteur une commode mise au point sur la Monarchie de Juillet (” Que sais-je ? », 1962). — Signalons, parmi les études régionales récentes : G. Désert, « Le corps électoral du Calvados (1820-1847) », Annales de Normandie, 1960, ainsi que «Les élections législatives dans le Calvados sous la Monarchie de Juillet » (Actes du 86e Congrès National des Sociétés Savantes, Aix-Marseille 1958 (1959), Section d'Histoire moderne et contemporaine ; J.-P. Rocher, « Les élections de l'Yonne sous la Monarchie de Juillet », Bull, de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 1957-1958 et 1959-1960, ainsi que H. Forestier, L'Yonne au début du XIXe siècle, 2e partie (1830-1848) : Archives de l'Yonne (Documents et Inventaires complémentaires), Préface de J.-P. Rocher (1963) ; C. Marcilhacy, « Caractères de la crise sociale et politique de 1848 à 1852 dans le Loiret » (Revue d'Histoire moderne et contemporaine, 1959.

page 976 note 3. Voir J. Bouillon, « Les démocrates socialistes aux élections de 1849 » (Revue française de science politique, 1961,), complétant, et surtout rectifiant, le travail ancien de G. Génique (1921).

page 977 note 1. L'insurrection provinciale se trouva ainsi littéralement stoppée. Citons seulement, en exemple, « Le 13 juin 1849 à Colmar et dans le Haut-Rhin et le procès de Besançon (novembre 1849, d'après le « Compte rendu des Assises » du Doubs) (Annuaire… de Colmar, i960,).

page 977 note 2. Op. cit., Signale les propos tenus lors d'une réunion d'affiliés à La Marianne à la fin de 1853 : « Sous la royauté, on a mangé le pain cher, sous l'Empire, on le mange et on le mangera cher, il n'y a que sous la République qu'on peut le manger à bon marché ; il n'y a que la République qui puisse être avantageuse au peuple ! » Cf. F. Pelloile, « Le Procès des Mariannes du département du Cher (1851-1852) », Mémoires de VUnion des Sociétés Savantes de Bourges, 1959-1960.

page 978 note 1. 12 octobre 1867 et 18 juillet 1868. Archives Nationales, BB30 376, 8 et 9. — A la fin de l'Empire toujours, « en Alsace, les poursuites correctionnelles, pour le délit d'usure sont extrêmement rares et pourtant on voit des villages entiers où l'on a peine à rencontrer un propriétaire solvable » : B. Tisserand et L. Lefebure, Etude sur l'économie rurale de VAlsace (1869), p. 221. — Et encore : « Notre agriculture ne dispose pas de capitaux suffisants et, en général, ceux qu'elle a lui coûtent cher, trop cher… » (F.-A. Oppermann, Etat de l'agriculture du Bas-Rhin… (1869), p. 76.)

page 978 note 2. G. Duveau, Histoire du Peuple français (de 1848 à nos jours), 1953 (p. 70).

page 978 note 3. P. Barral, Les forces politiques sous le Second Empire dans l'Isère (Extrait des Actes du 77e Congrès des Sociétés Savantes, Grenoble 1952) et Le département de l'Isère sous la Troisième République (1962), p. 382-392. Vient de paraître du même : Les Périer dans l'Isère au XIXe siècle d'après leur correspondance familiale, 1964.

page 978 note 4. On est frappé de l'attachement des ruraux à la cause napoléonienne, lors de la mort de Napoléon III , d'après les rapports du commissaire Schnaebelé à Pagny-sur- Moselle (1873-1874) : G. Cabourdin, « Schnaebelé et l'Alsace-Lorraine » (Annales de l'Est, 1963, p. 200-201;.

page 978 note 5. Sur la thèse de notre regretté collègue, voir notre compte rendu dans Revue Belge de Philologie et d'Histoire (1963), p. 179-183. — Signalons que le dernier Cahier des Annales de Normandie (IVe 3) 1963), vient de nous procurer quatre remarquables études, inspirées ou influencées, par P. Goubert et B. F. Porchnev : A travers la Normandie des XVIIe et XVIIIe siècles (Introductions par P. Chaunu).