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Dans l'Espagne du XIIe siècle, les traductions de l'arabe au latin

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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Tout historien qui s'intéresse, de nos jours, à la transmission du savoir arabe à l'Occident, au x n e siècle, se voit trop souvent mis en présence de la fameuse légende de 1' « École des traducteurs de Tolède », qui aurait été fondée, ou du moins protégée, favorisée, par l'archevêque Raymond, archevêque de Tolède de 1124 à 1151. La légende remonte vraisemblablement à l'érudit A. Jourdain, à l'admiration qu'il professe envers les traducteurs qui travaillèrent dans l'entourage de Raymond Certes, il existe dès le Moyen Age toute une tradition littéraire tendant à exalter le rôle de Tolède, postérieurement à sa reconquête, comme le centre européen de connaissances et d'activités scientifiques au contact de la culture arabe. Dès les XIIIe et XIVe siècles, certains auteurs décrivaient l'Espagne, principalement Tolède, comme la patrie de la nécromancie, du savoir exotique, même ésotérique.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1963

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References

1. A. Jourdain, Recherches critiques sur les plus anciennes traductions latines d'Aristote 1819 ; reprises, avec quelques additions, par son fils, Jourdain, Ch., Recherches critiques sur Vâge et l'origine des traductions latines d'Aristote et sur des commentaires grecs ou arabes employés par les docteurs scolastiques, nouvelle édition revue et augmentée, Paris 1848 Google Scholar.

2. CÉSaire D'Heisterbach ; la Pena, F. de, dans le Directorium Inquisitorum de F. N. Eymeric. Venise, 1607, p. 317–1Google Scholar (Pars. I I , qu. 28, comment. 53).

3. Romanic Revieio II, 1911, p. 2.

4. A History of Magic and Expérimental Science vol. I I , New York. 1923 El arzobispo Don Raimondo de Toledo 1942, pp. 117-119. Tolède, grande ville de la renaissance médiévale Oran, 1944.

3. « Notas sobre los traductores toledanos Domingo Gundisalvo y Juan Hispano », dans Al-Andalus VIII, 1943, pp. 155-188.

4. Voir Russel, B., L'esprit scientifique et la science dans le monde moderne, trad. Jankélévitch, Paris, 1947, pp. 97114 Google Scholar.

1. Thorndike, L., A History of Magic and Expérimental Science, vol. II, New York, 1923, p. 67 Google Scholar

1. Se rappeler les voyages de Benjamin de Tudèle, d'Ibn Battuta, du poète et soufi Ibn el ‘Arabi de Murcia, et encore, au xive siècle, les voyages d'Ibn Khaldoun. Les Musulmans et Juifs d'Espagne étaient en contact direct et constant avec toutes les parties de l'Empire arabe, ou si l'on préfère, avec l'aire culturelle du monde islamique.

1. Ce dernier est le « cheikh des soufis » qui exerça une si grande influence sur Dante, selon M. Asin Palacios.

2. La pensée andalouse aura des échos dans le monde islamique au moins jusqu'à Ibn Khaldun. Cf. L. Gardet et M. M. Anawati, Introduction à la théologie musulmane 1948, pp. 75-76. Duc de LA Saxle DE Rochemaure, Gerbert-Silvestre II 1914, pp. 17-20, 54-56.

1. Il s'appelait Moïse Sefardi. Voir, entre autres, Léon Poliakov, Histoire de l'Antisémitisme t. I I : De Mahomet aux Marranes 1961, p. 122, 125.

2. Huesca est située à environ 70 kilomètres au Nord de Saragosse.

3. Probablement français comme Bernard de Sédirac, Raymond, Jérôme de Périgord, Maurice Bourdin, etc. ; voir cependant les remarques de Haskins dans Romanic Review II, 1911.

4. Peut-être à Najera. Voir Ch. J. Bishko, « Peter the Venerable's Journey to Spain », dans Petrus Venerabilis 1156-1956 éd. by Giles Constable and James Kritzeek, Rome 1956, p. 166. 1. Cf. Défourneaux, M., Les Français en Espagne aux XIe et XIIe siècles, Paris, 1949, p. 34 Google Scholar.

2. L'idée de voyager en pays arabes pour y acquérir la science avait donc déjà cours ? Cette lettre de Pedro peut être postérieure à son voyage en Angleterre, où il aura connu le désir de certains savants de visiter l'Espagne.

3. La réputation des médecins juifs et leur présence dans les cours chrétiennes au Moyen Age est fonction de leur rôle d'intermédiaires entre Arabes et Latins, comme l'exemple de l'école de Salerne le montre dès le xe siècle.

4. Vraisemblablement écrit en arabe, mais que Pedro lui-même ne semble pas avoir utilisé dans sa propagande écrite à l'endroit des étudiants latins.

5. Points alternés d'intersection du mouvement de la Lune avec l'Equateur, dans le champ de PÉcliptique.

1. A History of Magic… II, pp. 19-49 ; aussi Bliemetzrieder, F., Adélard von Bath, Munich, 1935 Google Scholar.

2. Nous donnons un aperçu du contenu de ce dernier ouvrage dans notre Abou Ma'shar et l'Aristotélisme au XIIe siècle. A paraître (en anglais) à Beyrouth, Liban, à la fin de 1962.

3. Cf. Russel, J. C.l, « Hereford and Arabie Science in England », dans Isis, XVIII, 1932 Google Scholar, pp. 14-18 ; Ch. Singer, ce Daniel of Morley, an English Philosopher of the xuth Century », dans Isis III, 1920, pp. 263 ss.

1. Jacobs, J., The Jews in Angevin England, Londres, 1893, pp. 2938 Google Scholar ; Levy, R., « The Astrological Works of Abraham ibn Ezra », dans The Johns Hopkins Studies in Romance Literatures and Languages, VIII, 1927 Google Scholar.

2. Léon Poliakov, De Mahomet aux Marranes 1961, p. 125, mentionne « une première académie de traduction » à Tolède, qui eut à sa tête, « de 1030 à 1070, le chanoine Dominique Gonsalve, assisté du chroniqueur juif Abraham ibn David (Aben dauth) ». Il y a trop d'incorrections dans ce passage pour qu'on puisse parler de coquilles typographiques. Ce qui montre le caractère vaporeux de l'information usuelle concernant le sujet que nous abordons ici.

3. Le nombre est incertain, et varie selon que l'un ou l'autre nom peut être un doublet.

1. Et aussi, comme on le verra, par le traducteur Platon de Tivoli à Barcelone.

2. Preuves dans notre Abou Ma'shar pp. 14-15.

3. Un acte du chapitre de Tolède en 1129, publié par A. Gonzalez-Palencia, Moros y Cristianos p. 172, mentionne un prêtre Jean, membre du chapitre, qui signe comme témoin.

1. Éditée par Boncompagni, Bald, Délie versioni Jatte de Platone Tiburtino, traduttore del sccolo duodecimo, Rome, 1851 Google Scholar (extrait de Atti dell ‘Academia Pontif. dei Nuovi Lincei ann. IV, ser. VI).

2. D'Alvekny, Thorndike, M. Alonso.

3. « Incipit liber Abualcasin in operibus astrolabii a Platone tybuxtino translatus ad amicum suum lohannem David. Suo serenissimo amico lohanni David in quatuor matheseos disciplinis peritissimo Plato tyburtinus : post carnis miseriam, carnis gloriam. Cum inter universa doctorum instrumenta… … hune itaque librum, mi Iohannes David, de arabico in latinum sermonem, tibi in astronomia, immo in omni litterarum scientia studiosissimo mihique non parum dulcissimo, Christo opitulante transferendum et tuis venerabilibus auribus offerendum censui. Tu enim gratanter, ut amicum decet, huiusmodi munuscula cum summa dilectione amplecti, et in secretissimo tue mentis arcano, ne labantur, reservare consueveras. In quo si quid forte inconvenienter dictum fuerit, tibi alteri Platoni tyburtino tuo subtilissimo ingenio corrigendum dimitto. Christum itaque de Spiritu Sancto conceptum, et ex Maria Virgine natum adiutorem invoco… » (Boncompagni, p. 39). Nous ignorons la date de cet envoi, mais il est avéré que Platon était à Barcelone entre 1136 et 1145 au moins.

4. On ne peut les assimiler aux expressions coraniques parallèles des préfaces arabes, comme le bismillahi ou Yinshallah qui étaient devenues si fréquentes qu'elles avaient perdu tout sens d'allusion à des croyances quelconques.

1. M. Th. verny, D'al, « Avendaut ? », Homenaje à Millas-Vallicrosa, I, 1954, pp. 1943 Google Scholar ; et « Les traductions d'Avicenne », dans Accademia Nazion. dei Lincei, Problemi attuali di scienze e di cultura 1957 (quaderno 40), pp. 71-87.

2. Mlle d'Alvkrny, comme Manuel Alonso (” Notas sobre los traductores toledanos… », p. 168) va jusqu'à supposer deux personnages différents, et même trois, dans l'auteur ou les auteurs de traductions astronomiques et philosophiques de l'arabe au latin jusque-là attribuées à Jean de Séville.

3. L'une, en particulier, de l'an 1322, annonçant des événements terribles pour 1329. Voir Thorndike, L., A History of Magic, II, p. 75 Google Scholar. Mlle M.-Th. d'Alverny (” Avendaut ? », p. 31) verrait dans David un Écossais ou un Gallois légendaire, mais cette hypothèse nous paraît gratuite.

4. Pidal, R. Menendez y Emilio Garcia Gomez, « El Conde mozarabe Sisnando Davidiz y la politica de Alfonso VI con los Taifas », dans Al-Andalus, XII, 1947, pp. 2741 Google Scholar. Cf. aussi, Antonio Vasconcelos, « A Catedral de Santa Maria Colimbriense do prineipiar o secolo XI. Mozarabismo desta regiao en tempos posteriores », dans Bevisla de Historia Portuguesa 1942.

1. I. de Las Cagigas, Minerias etnico religiosas de la Edad Media espanola I, Los Mozarabes Madrid 1947. Voir aussi Pierre David, Études historiques sur la Galice et le Portugal du VIe au XIIe siècle 1947, pp. 426-429.

1. L'anti-pape de Henri V, élu comme rival de Calixte II en 1118, et non pas le pape Grégoire VIII qui régna vers 1180. Cf. Thorndike, A History of Magic… II, p. 76 ; et « John of Séville », dans Spéculum XXXIV (1959). L'anti-pape Grégoire fut capturé à Sutri en 1121 par Calixte II, aidé des Normands ; il passa le reste de ses jours dans les prisons pontificales.

2. Ils sont de deux sortes : (1) Archives des Royaumes chrétiens et des Monastères et Cathédrales ; (2) La tradition manuscrite des oeuvres mêmes de Jean de Séville et peut-être aussi des autres traducteurs, ses contemporains.

3. Il resterait en outre à examiner la relation de Jean David de Tolède, d'abord avec 1’ « Avendeuth israelita » qui a travaillé avec Gundisalvi, puis avec Abraham Avendeuth, auteur d'un De Anima en arabe, également utilisé par Gundisalvi dans son De Immortalitate Animae. On remarquera que le traducteur associé à Gundisalvi ne se nomme pas Abraham, mais simplement Avendeuth. Jourdain, lisant mal la dédicace de la traduction commune, crut qu'Avendeuth s'appelait lui-même Jean ; mais il semble avéré, après les corrections de Mlle d'Alverny et d'Ottaviano, que le nom de Jean dans cette dédicace appartient au dédicataire, l'archevêque Jean, qui succéda à Raymond sur le siège de Tolède, et non pas au traducteur Avendeuth. Mais cet archevêque Jean est-il encore notre Jean de Séville, converti du judaïsme au catholicisme, comme l'a proposé M. Alonso (” Notas sobre los traductores toledanos… », pp. 174-177)? Ce Jean fut évêque de Ségovie en 1149, avant d'accéder au siège de Tolède en 1151. L'évêque Jean de Séville, qui reçut les réprimandes de l'abbé Hugues de S. Victor de Paris, semble plutôt être l'évêque mozarabe de Séville, qui, sous la persécution des almohades, s'enfuit de cette ville, en 1145, à Talavera, où il mourut bientôt.

1. Titres visiblement influencés par la tradition latine établie depuis les traductions d'Adélard de Bath et de Platon de Tivoli. Adélard de Bath lui-même, en donnant le nom d'ysagoge au mudkhal aç-çaghir d'Abou Ma'shar, pense peut-être à VYsagoge de Porphyre, bien connu des Latins de son temps.

2. « Una obra astronomica desconocida de Johannes Avendaut Hispanus », dans Osiris I, 1936, pp. 451-475.

3. D'après Gonzalez Palencia, El arzobispo Don Raimondo de Toledo 1942, p. 114.

1. Cité par Thorndike, , A History of Magic…, II, p. 78 Google Scholar.

1. Voir notre Abou Ma'shar p. 22 ss.

2. Hermann en particulier, ayant été disciple de Thierry de Chartres, fait preuve d'une formation littéraire et philosophique très poussée pour l'époque.

3. Hermann ne traduit que le sixième livre, Jean de Séville avait traduit l'ouvrage en entier.

4. Voir notre Abou Ma'shar pp. 19-20. Robert de Chester est à situer dans la lignée scientifique ininterrompue des travailleurs anglais qui va de Walcher de Malverne et Adélard de Bath, au xir8 siècle, jusqu'à Guillaume d'Occam, Heytesbury et Suiseth au xive siècle, et comprend un nombre impressionnant de représentants de haute valeur. Voir les études de J.-C. Russell, citées plus haut, p. 646, n. 3, et de Sir Kichard W. Hunt, du Père Callus, O.P., de Marshall Clagett et d'Annaliese Meier. 1. D'autant que l'introduction contient les expressions suivantes : « Refert Ablaudius babilonicus inter antiquissima grecorum volumina cartam vetustissimam in qua de spatule agnitione nonnulla continebantur precepta apud Athena (s) se invertisse… » (cité d'après Haskins, Romanic Beview II, 1911, p. 14) qui, tout en faisant allusion à des ouvrages grecs, et non babyloniens, découverts par l'auteur, seraient à rapprocher d'une tradition arabe similaire, attribuant à Ptolémée une découverte semblable concernant les termini des planètes. Romanic Review II (1911), p. 17.

1. Haskins, C. H., Studies in the History of Médiéval Science, Cambridge, 2e éd., 1927, p. 18 Google Scholar. Id., Romanic Beview II, 1911, p . 3. G. Sarton, « Arabie Seientific Literature », dans Ignace Goldziher Mémorial Volume I, Budapest, 1948, p. 65. Voir notre Abou Ma'shar p. 4.

1. Déjà traduites par Hugues de Santalla, puis plus tard par Jean de Tolède en 1153.

2. Ce titre honorifique d'An-Nassi était porté par les chefs naturels des communautés juives dans l'Espagne musulmane. Voir Léon Poliakov, De Mahomet aux Marranes 1961, p. 90, pour Hasdaï ibn Isaac ibn Chaprout, à Cordoue.

3. Fabk., Bibliotheca graeca XIII, 39 et 371, cité par Boncompagni, p. 41. 1. Barcelone et la Catalogne furent en fait soumis dès 718 par l'Emir Mousa. Mais à partir de Charlemagne, qui établit la Marche de Gothie en 802, avec Barcelone comme centre, la Catalogne est intégrée à l'Occident. Or, au v m ‘ siècle, la culture arabe n'a encore rien donné d'original, sauf la religion de l'Islam, avant la fondation de Baghdad en 762.

1. D'Alverny, « Avendeut 1 », p. 24, n. 13.

1. B. HaurÉAU, P. Duhem, et finalement M. Alonso lui-même (Notas sobre los traductores toledanos… pp. 171-173) ont reconnu la tendance au plagiat pur dans les ouvrages soi-disant originaux de Gundisalvi. Voir notre Abou Ma'shar pp. 18, 38, 198, 242.

2. Guillaume de Conches, Thierry de Chartres, Bernard Silvestre, Clarenbauld d'Arras sont tous ici en question. Voir notre Abou Ma'shar Part II, pp. 155 ss

1. La dernière oeuvre de Jean de Séville, qui soit datée, est son Ysagoge de 1142. Or, selon le rappel de Thorndike, certains historiens font mourir Jean de Séville en 1157. La collaboration de Jean de Séville avec Gundisalvi se placerait d'autre part vers la fin de la cinquième décennie du x n ° siècle, et l'on a vu que nous proposons de voir Jean de Séville dans le traducteur « Jean de Tolède » qui donna les Nativités d'Albohali en 1153. Pourquoi donc Jean ne se signalerait-il plus sous le vocable de Jean de Séville après 1142 (toutefois certains manuscrits de l'Ysagoge portent des observations de Jean datées de 1146) ? On constate, vers cette époque, la présence à Séville d'un évêque Jean, chef de la communauté mozarabe de cette ville. Sous l'effet des persécutions des Almohades, ce Jean, évêque de Séville, s'enfuit avec beaucoup de ses fidèles à Talavera en 1145. Il y mourut peu après et fut remplacé par un certain Clément qui bientôt dut luimême s'enfuir à Tolède. Entre 1145 et 1150, l'exode vers Tolède des réfugiés mozarabes fuyant la persécution almohade se fait très dense. On comprend que le souvenir de l'évêque Jean de Séville, mort en exil durant ces persécutions, ait pu rester très vivace parmi les réfugiés mozarabes de Tolède. Pour se distinguer de l'évêque, notre Jean de Séville reprendrait donc dès lors son patronyme de Jean David (celui que lui donnent Rodolphe de Bruges et Platon de Tivoli), et signerait Jean de Tolède, et non plus Jean de Séville. Lorsque Sismando Davidiz tenait la ville de Coimbre, il donnait largement accueil aux réfugiés mozarabes venus de son ancien fief de Séville. En 1078 en particulier, il accueillit trois évêques mozarabes, dont l'un s'appelait précisément Jean. Le nom Jean de Séville paraît donc assez peu distinctif.

2. Il y aurait ici lieu de gloser sur les relations entre l'occultisme et la véritable science chez les Arabes, comme nous essayons de le faire pour les Latins. Un exemple à notre esprit : la lettre (risalat) d'Al-Kindi sur les Impressions de VAir (De Impresssionibus Aeris) qui débute: «RogatusfuÇquod manifestarem». Al-Kinditente de faire le partage entre ce que l'on peut légitimement attribuer à l'opinion des philosophes véritables dans l'explication des phénomènes de la nature (surtout phénomènes météorologiques), et ce qui n'est que prétentions de charlatans, faussement ennoblies par l'attribution à des savants comme Ptolémée. Cette lettre d'Al-Kindi reflète les controverses entre savants traditionnalistes et adeptes du péripatétisme nouveau dans la Baghdad des premiers Abbassides.

1. Ce n'est que sous ce jour que nous pouvons accepter les interprétations de G. ParÉ, A. Brunet, P. Tremblay, La Renaissance du XIIe siècle ; les écoles et l'enseignement 1933, p. 164 ; ou encore F. Van Steenberghen, Siger de Brabant p. 400, concernant l'état de la philosophie dans les écoles de l'Occident à la fin du XII e siècle ; voir notre Abou Ma'shar pp. xxi ss.

2. Voir la mention dans R. L. Poole, Illustrations ofthe History of Mediaeval Thought 2nd éd. 1920, p. 385.

1. Comme on le voit par VEptateuchon de Thierry, pour Chartres ; pour Marseille, voir l'Astrologie de Raymond de Marseille, écrite en 1140, où les « Arabes » sont abondamment utilisés. Voir notre Abou Ma'shar Part II, ch. 1, pp. 141 ss. L'abbaye de S. Victor de Marseille avait aussi participé à la croisade en Espagne, en même temps que Cluny. Voir M. DÉFourneaux, Les Français en Espagne p. 23, p. 29.

2. Dans notre Abou Ma'shar Part II, ch. 4.