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Le commentaire de Guillaume d'Occam sur le livre des prédicables de Porphyre, introduction par Louis Valcke; traduction française par Roland Galibois*

Published online by Cambridge University Press:  05 May 2010

Claude Panaccio
Affiliation:
Université du Québec à Trois-Rivières

Extract

Le Traité des prédicables, aussi appelé Isagogè, fut rédigé par Porphyre, vers la fin du IIIe siècle, pour servir d'introduction à la logique et en particulier au Traité des categories d'Aristote. L'auteur y traite des cinq universaux – le genre, l'espèce, la différence, le propre et l'accident – qui sont, si l'on veut, cinq sortes de prédicats généraux qu'un sujet quelconque est susceptible de se voir attribuer. Traduit du grec au latin par Boèce, sans doute au début du VIe siècle, l'ouvrage fut intégré par le Moyen Age au corpus de la logique aristotélicienne et devint, à ce titre, l'un des manuels de base de l'enseignement de la logique. Lorsque, vers 1320, le Franciscain Guillaume d'Occam entreprend d'expliquer «les divers livres de la logique», c'est en premier lieu vers l'Isagogè qu'il se tourne, pour le commenter à sa façon: ce fut là le tout premier ouvrage de logique de celui qui allait devenir l'un des plus grands logiciens de tous les temps. Occam y prend occasion du texte de Porphyre pour réitérer, sous le couvert d'une interprétation parfois audacieuse, sa célèbre critique du réalisme des universaux, qui le conduit à voir dans les cinq prédicables cinq sortes de signes généraux.

Type
Critical Notices/Études critiques
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1981

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References

1 Ockham, G. de, Expositio in Librum Porphyrii de Praedicabilibus, éd. par Moody, E.A., in: Ockham, Opera Philosophica II, St. Bonaventure University, 1978, pp. 8131Google Scholar. A part quelques modifications mineures, ce texte est celui de l'édition critique parue en 1965 chez le même éditeur. II est précédé de l' «Expositions in Libros Artis Logicae Prooemium» (pp. 3–7), sorte de courte preface à l'ensemble des commentaires d'Occam sur les traités de la logique aristotélicienne, dans laquelle l'auteur annonce son intention de procéder «ad expositionem diversorum librorum logicae» (p. 3). Le projetcependant ne sera jamais achevé, Occam s'étant finalement limité aux commentaires de l'Isagogè, du Traité des Catégories, du Perihermeneias (tous les trois publiés dans Op. Phil. II) et des Réfutations Sophistiques (Op. Phil. III, 1979), pour s'adonner ensuite à sa propre synthèse dans sa magistrale Summa Logicae (Op. Phil. I, 1974). Pour toutes les references au texte latin de cette «Expositio», j'utiliserai ici la pagination de l'édition de 1978, certainement appelée à supplanter définitivement celle de 1965, ainsi que la nouvelle numérotation des chapitres (dans laquelle le prologue n'est plus compté comme le premier chapitre, ce qui engendre un décalage d'une unité pour tout le reste de l'ouvrage).

2 Avant cependant d'entreprendre la rédaction de traités de logique proprement dite, Occam avait déjà, dans son commentaire théologique des Sentences de Pierre Lombard, abondamment utilisé les ressources de la logique et de la sémantique terministes (voir Scriptum in Librum Primum Sententiarum Ordinatio, éd. parGál, G. et al. , Ockham, Opera Theologica I-IV, St. Bonaventure, 19671979Google Scholar; selon la coutume, je référerai dorénavant à cet ouvrage par son titre abrégé: Ordinatio). Il y avait également développé en long et en large les thèses nominalistes qui le rendront célèbre, en particulier sa critique du réalisme des universaux (Ordinatio, dist. 2, quest. 3–8, Op. Theol. II, 1970, pp. 74–292).

3 Cf. Moody, E.A.The Logic of William of Ockham, New York: Sheed and Ward, 1935Google Scholar; Moody, E.A.Studies in Medieval Philosophy, Science and Logic. Collected Papers 1933–1969, Univ. of California Press, 1975Google Scholar; et Boehner, P.Collected Articles on Ockham, St. Bonaventure Univ., 1958.Google Scholar

4 Goodman, N.The Structure of Appearance, Dordrecht: Reidel, 1977 (Ière éd.: 1951), p. 26CrossRefGoogle Scholar: «Nominalism, then, consists of the refusal to countenance any entities other than individuals». Voir aussi: Quine, W.V.O. «Logic and the Reification of Universals», in From a Logical Point of View, New York: Harper Torchbooks, 1963 (Ière éd.: 1953), pp. 102–29Google Scholar (où le nominalisme est défini comme «the philosophy according to which there are really no universals at all«, pp. 117–18); Eberle, R.A.Nominalistic Systems, Dordrecht: Reidel, 1970CrossRefGoogle Scholar («the sentences of a system which is acceptable to a nominalist must not imply the existence of any entities other than individuals», p. 1); Armstrong, D.M.Universals and Scientific Realism, vol. I: Nominalism and Realism, Cambridge Univ. Press, 1978 («the fundamental contention of Nominalism is that all things that exists are only particulars», p. 12); on se reportera aussi avec profit àGoogle ScholarThe Monist 61: 3 (1978)Google Scholar, excellent numéro entierement consacré au theme «Nominalism: Past and Present».

5 En un court passage cependant, M. Valcke suggere qu'Occam ne rejetterait peut-être pas tout à fait la préexistence de l'espece par rapport aux individus, mais cette suggestion ne tient qu'a une inference fautive de la part de M. Valcke lui-même: «…quoi qu'il en dise, écrit-il, Occam ne semble pas totalement rejeter l'idée d'une certaine préexistence de l'espèce, car il cite, sans doute sans la faire sienne explicitement, mais sans non plus la critiquer ‘l’opinion des philosophes d'après laquelle les espèces sont en nombre fini, parce que d'après eux, il ne peut venir à 1'existence d'individu qui ne soit de la même espece qu'un autre individu déjà existant» (p. 47; pour le texte latin correspondant a la citation d'Occam, voir Expositio, p. 45). Or que Occam admette ou non la dite opinion, il faut voir que de toute façon elle n'implique rien de tel que la préexistence de l'espèce par rapport à l'individu, puisque elle affirme seulement qu'à tout individu d'une certaine espèce préexiste un autre individu de la même espece. En outre, un théologien Chrétien comme Occam ne pouvait admettre sans reserves l'opinion en question puisque, prise a la lettre, elle implique l'infinite du temps passé.

6 Ce «souvent, sinon nécessairement,» (p. 20) est énigmatique: M. Valcke parle-t-il d'une conséquence logique ou d'un effet psychologique ? J'opte ici pour la première interprétation, de loin la plus intéressante dans le contexte.

7 Ordinatio, Prologus, quest. I, Op. Theol. I, 1967, pp. 3–75. Pour une bonne étude de ce texte, voir Day, S.Intuitive Cognition. A Key to the Significance of the Later Scholastics, St. Bonaventure Univ., 1947, ch. 3, pp. 140203.Google Scholar

8 Rappelons que, pour Occam, les concepts sont des signes mentaux prélinguistiques qui signifient naturellement les objets singuliers du monde réel. Un concept général comme «homme» signifie naturellement tous les individus reels qui sont des hommes. Quant aux mots oraux ou écrits, ils signifient également les individus singuliers, mais de façon conventionnelle, la convention en l'occurrence consistant à subordonner, par décision, le mot à un concept mental préexistant. Voir notamment Summa Logicae I, 1, pp. 7–9. Voir à ce propos: Boehner, P. «Ockham's Theory of Signification», in Collected Articles on Ockham, St. Bonaventure, 1958, pp. 201–32Google Scholar; ainsi que Adams, M.M. «Ockham's Theory of Natural Signification», The Monist 61 (1978), pp. 444–59CrossRefGoogle Scholar.

9 La sémantique de Guillaume d'Occam peut ainsi facilement être rapprochée de celle de Richard M. Martin, également basée sur la relation de référence multiple. Cf. Martin, R.M.Truth and Denotation, Univ. of Chicago Press, 1958Google Scholar, en partie chap. IV et V. Pour une breve discussion par Martin des rapports de sa sémantique avec la théorie médiévale de la suppositio, voir le chap. VI de son ouvrage Pragmatics, Truth and Language, Dordrecht: Reidel, 1979: «On Suppositio and Denotation» (pp. 7281)Google Scholar.

10 Expositio, prooemium, 2: «‘homo’ non convenit, hoc est non praedicatur, nisi de hominibus qui secundum omnia sua essentialia sunt similes» (p. 15).

11 Voir par exemple Ordinatio dist. 2, quest. 6, Op. Theol. II, 1970, pp. 211–12; et dist. 30, Op. Theol. IV, 1979. Voir aussi l'article de Adams cité ci-dessus a la n. 8. II reste bien sûr que dans un nominalisme complètement articulé la notion centrale de «ressemblance» devrait faire l'objet d'une analyse formelle beaucoup plus sophistiquee que celle d'Occam. On trouvera des exemples de telles analyses, menées à l'aide de la logique formelle contemporaine, dans Goodman, N.The Structure of Appearance (cf. supra n. 4), ch. IX, pp. 193214Google Scholar, et dans Eberle, R.Nominalistic Systems (cf. supra n. 4), sect. 4.2, pp. 166–75Google Scholar.

12 Cf. Expositio, prooemium, 2: «nullum universale est extra animam exsistens realiter in substantiis individuis, nee est de substantia vel essentia earum» (p. 11, soul, par moi). La chose est souventes fois répétee: voir Expositio, p. 15, 22, 34, 48, 49, etc., ainsi que Ordinatio, dist. 2, quest. 7, Op. Theol. II, 1970, pp. 255 ss, et quest. 9, p. 312.

13 Ordinatio, dist. 8, quest. 1: «Et ita distincta essentia habet distinctum esse et distincto esse correspondet distincta essentia» (Op. Theol. III, 1977, p. 165). Voir aussi dist. 2, quest. 6: «humanitas quae est in Sorte essentialiter distinguitur ab humanitate quae est in Platone» (Op. Theol. II, p. 184).

14 Voir Summa Logicae II–2, 27, pp. 553–5.

15 II faut distinguer nettement, chez Occam, les qualités réelles d'une chose (par exemple sa couleur), qui sont des êtres individuels extrinsèques distincts de cette chose et liés à elle par une relation d' «inhérence», et les parties intrinsèques, qui, elles, sont constitutives de la chose même dans son essence (Voir par ex. Expositio 2, 4, p. 34).

16 Voir par exemple Summa Logicae II, 6, où Occam parle des «partibus essentialibus, cuiusmodi vocantur materia et forma» (p. 269).

17 Cf. Expositio 4, pp. 80–81. Occam distingue dans ce passage quatre sens du mot «propre«. Je n'utilise, dans le présent texte, que le quatrième, puisque: «Isto quarto modo maxime proprie dicitur aliquid proprium» (p. 80).

18 Cf. Expositio 5, 2–3, pp. 87–89. Par exemple: «dormir» est pour l'animal un accident séparable, alors que «noir» pour le corbeau est un accident inseparable (tous les corbeaux sont toujours noirs).

19 Expositio 5, 2: «accidens inseparabile dicitur illud quod, stante illo subiecto, non potest vere negari postea et prius vere affirmari» (p. 87). Si l'individu dénote par le sujet n'existe pas, la proposition est fausse, mais il en est ainsi, dans la logique occamiste, de toute proposition catégorique affirmative dont le sujet n'a pas de denotata (Summa Logicae I, 72, p. 218). A de telles propositions peuvent cependant, dans certains cas, correspondre des conditionnelles nécessaires; par exemple «si homo est, animal est» est nécessairement vraie meme s'il n'existe aucun homme (Summa Logicae III–2, 5. P-513).

20 Expositio 5, 3: «Posset enim aliquis dicere quod ista divisio repugnat definitioni prius dictae; nam omne accidens adest et abest praeter subiecti corruptionem, sed omne tale est separable, ergo omne accidens est separabile et per consequens nullum est inseparabile» (p. 87).

21 Id.: «omne accidens adest et potest abesse praeter subiecti corruptionem; sed non sequitur quod potest adesse et abesse isti subiecto praeter eius corruptionem, sed est fallacia consequentis arguendo a superiori ad inferius sine distributione» (pp. 88–89; voir aussi Summa Logicae I, 25, p. 83). Le traducteur francais explique en note cet argument en le faisant reposer sur la position du verbe «potest» (p. 150). Rien d'etonnant dès lors à ce qu'il le condamne comme sophistique. En fait le raisonnement est le suivant: puisque, dans la definition, «subiecti» n'est pas accompagné d'un signe distributif comme «omnis», on ne peut pas passer du général à chaque particulier («a superiori ad inferius»). A propos de ce genre de raisonnement, voir Summa Logicae I, 70–71, pp. 209–14.

22 Expositio 5, 3: «proprium, de quocumque praedicatur, necessario praedicatur de eodem» (p. 88). Et un peu plus loin: «nihil manens idem potest esse primo risibile et postea non risibile, sicut aliquid manens idem potest esse primo album et postea non album…» (p. 89).

23 Summa Logicae I, 23: «Large dicitur differentia illud quod necessario praedicatur de aliquo, quod non omnibus potest convenire. Et sic potest dici quod ‘risibile’ est differentia hominis, quia haec est necessaria ‘homo est risibilis’. Largius dicitur differentia illud quod praedicatur de aliquo et non potest virtute naturae successive affirmari et negari de illo, (illo) remanente. Et tale vocatur accidens inseparabile» (pp. 74–75; soul, par moi). Ce texte porte sur deux sens (parmi d'autres) de «differentia», mais il est clair que le premier englobe le propre (cf. l'exemple), tandis que le second est explicitement identifié à l'accident inséparable.

24 Summa Logicae I, 24: … Deus non posset facere aliquem hominem exsistere quin ille esset risibilis» (p. 79).

25 Summa Logicae I, 25: «accidens autem inseparabile est illud quod per naturam auferri non potest sine corruptione subiecti, quamvis per divinam potentiam possit auferri» (p. 83). Cela explique notamment pourquoi Occam affirme dans son commentaire de Porphyre que l'incompatibility (la «repugnantia») est moins grande entre «a est un corbeau» et «a n'est pas noir» qu'entre, par exemple, «a est un corbeau» et «a n'est pas un animal»: dans ce dernier cas, il y a incompatibilité absolue, mais pas dans le premier (Expositio 10, 2, p. 113).

26 Cf. Expositio 4, pp. 84–85.

27 La traduction a été établie à partir du texte latin édité par Moody en 1965. Elle lui emprunte la numérotation des chapitres (modifiée dans l'édition de 1978) et celle des paragraphes. Elle s'en inspire aussi en faisant précéder chaque passage d'une traduction du texte de Porphyre qui y est commenté, et, de même que son original, elle inclut, au début, l'«Expositionis in Libros Artis Logicae Prooemium» (cf. supra n. 1). Le traducteur reproduit en notes toutes les références donnees par Moody aux textes d'Aristote, d'Averroès et d'Avicenne évoqués par Occam (avec cependant deux inexactitudes: il faudrait, à la p. 74, n. 7, 1034b au lieu de 1934b, et, à la p. 161, n. 2, 1037b au lieu de 1027b). En certains passages – rares –, M. Galibois s'écarte de la lecture retenue par Moody pour adopter une autre variante: trois de ces choix me paraissent tout à fait heureux (p. 95, n. 12; p. 137, n. 23; p. 144, n. 5); deux d'éntre eux sont plus discutables (p. 118, n. 4; p. 178, n. 1); un autre enfin me semble fausser carrément le raisonnement d'Occam (p. 146, n. 7) et il n'est d'ailleurs appuyé sur aucun manuscrit. Notons qu'il y a également une version anglaise du même traite d'Occam, publiée par Kluge, E.H.W. dans Franciscan Studies 33 (1973)Google Scholar et 34 (1974); il s'agit d'un travail fort bien fait, dont le traducteur français aurait eu avantage a s'inspirer mais dont il ne signale nulle part l'existence.

28 A titre d'exemple de ce que j'entends par «incongruité stylistique», voici un extrait de la traduction, où Occam commente un passage délicat du texte de Porphyre: «Et parce que, pris au pied de la lettre, le texte semble affirmer le contraire et dire que ‘se servir de la raison’ est attribué à ‘raisonnable’, a titre de différence (…), il faut des lors construire le texte ainsi: ‘Et comme ce qui consiste à se servir de la raison est la différence de raisonnable’, sous-entendons: ‘apte à diviser’; en d'autres termes, ‘raisonnable’ est attribué à ce a quoi est attribué ‘se servir de la raison’, à titre de différence; et non seulement c'est à ceci qui consiste à se servir de la raison qu'est attribue ce qui est raisonnable, mais encore aux espèces qui sont sous lui.» (p. 161).

29 Summa Logicae I, 2: «hoc noraen ‘terminus’ tripliciter accipitur» (p. 9). Dans la grande majorité des cas où Occam utilise un adjectif nominalisé, le deuxieme de ces sens (terme = tout signe simple, par opposition a un complexe discursif) et/ou le troisième (terme = ce qui, pris signiflcativement, peut être le sujet ou le prédicat d'une proposition) pourraient fort bien s'appliquer. C'est d'ailleurs là là solution retenue par le traducteur anglais de l'Expositio (cf. supra n. 27), de même que par Michael Loux dans sa version anglaise de la première partie de la Summa (Ockham's Theory of Terms, Univ. of Notre Dame Press, 1974)Google Scholar. M. Galibois y recourt lui-même parfois, mais tres rarement (voir par ex. p. 161 où il rend «abstractum» par «terme abstrait», ce qui est très précisement la solution que je propose ici de généraliser).

30 Cf. Summa Logicae 1, 31: «ilia pars propositionis quae sequitur copulam dicitur praedicatum« (p. 93). Cette définition correspond bien à l'usage d'Occam dans l'Expositio et d'ailleurs à l'usage médiéval en général.

31 Cf. Grice, P. «Utterer's Meaning, Sentence-Meaning and Word-Meaning« in Searle, J. (ed.) The Philosophy of Language, Oxford Univ. Press, 1971, pp. 5470Google Scholar; voir aussi Searle, J.Expression and Meaning, Cambridge Univ. Press, 1979, p. viii ssCrossRefGoogle Scholar.

32 Voir mon article «Guillaume d'Occam: logique et lecture«, Critère 6–7 (sept. 1972) pp. 95–110, surtout le paragraphe 3.

33 Baudry, L.Lexique philosophique de Guillaume d'Ockham, Paris: Lethielleux, 1958, p. 197.Google Scholar

34 Cf. supra n. 21.