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Après le tournant documentaire: Ce qui montre, ce qu’on montre
Published online by Cambridge University Press: 04 August 2021
Après le tournant documentaire: ce qui montre, ce qu’on montre
Le rapport entretenu par l’histoire et les sciences sociales avec la documentation, comprise comme l’ensemble des matériaux – textes, chiffres, artefacts, images, paroles, etc. – produits et transmis par une société, a considérablement évolué au cours des vingt dernières années. Les documents ne sont plus considérés comme de simples dépôts d’informations sur le monde social, dans lesquels il suffirait de venir puiser. La documentation a été l’objet d’un processus de dénaturalisation, critiquant la dimension métaphorique des termes comme « sources », « données », « data » ou « témoignage ». Restituer la construction de la documentation et son historicité, en mesurant la manière dont ces dernières orientent l’écriture scientifique, est devenu un problème primordial de la recherche en sciences sociales. Cette approche holistique de la documentation engage à écrire une histoire dont l’échelle d’observation est déterminée de manière plastique par les documents existants – abondants ou rares, représentatifs ou fragmentaires – et par les outils permettant de les traiter. En intégrant explicitement l’analyse de la documentation à l’écriture scientifique, en exposant les conditions sociohistoriques d’élaboration des matériaux mobilisés, ce nouveau rapport aux documents invite à redéfinir les dimensions ontologique et narrative du travail des sciences sociales et à réinterroger de manière réflexive leur rapport à la référentialité.
After the documentary turn: showing what shows
The relation of history and the social sciences to documentation, that is, to all the material—texts, figures, artifacts, images, speech, etc.—produced and passed on by a society, has evolved considerably over the past two decades. Documents are no longer viewed as simple repositories of information on the social world. Their existence has been denaturalized, especially through critique of the metaphorical dimension of words such as “sources,” “data,” or “testimony.” To resituate the construction and historicity of documents, and to measure how they themselves shape scholarship, has become a central issue in the social sciences. This holistic approach to documentation is an invitation to write history at a scale where observation is constructively adapted to the existing sources—whether abundant or rare, representative or fragmentary—and with the tools best suited to their study. By explicitly integrating the analysis of documentation into scholarly writing, by uncovering the sociohistorical conditions of the creation of the materials studied, this new relation to documents leads to a redefinition of the ontological and narrative dimensions of social science research and to a reflexive interrogation of its relationship to referentiality.
- Type
- Au miroir des sciences sociales
- Information
- Annales. Histoire, Sciences Sociales , Volume 75 , Issue 3-4: Autoportrait d’une revue , September 2020 , pp. 425 - 446
- Copyright
- © Éditions de l’EHESS
References
1 Dipesh Chakrabarty, Provincializing Europe: Postcolonial Thought and Historical Difference, Princeton, Princeton University Press, 2000 ; Catherine König-Pralong, La colonie philosophique. Écrire l’histoire de la philosophie aux xviii e et xix e siècles, Paris, Éd. de l’EHESS, 2019.
2 Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos, Introduction aux études historiques, Paris, Hachette, 1898.
3 Sur le rapport à la documentation propre à l’histoire, à l’anthropologie et à la sociologie dans les sciences sociales, voir Jean-Michel Chapoulie, Enquête sur la connaissance du monde social. Anthropologie, histoire, sociologie. France, États-Unis, 1950-2000, Rennes, PUR, 2017.
4 Jacques Le Goff, « Documento/monumento », in Enciclopedia, t. VII, Labirinto-Memoria, Turin, Einaudi, 1979, p. 38-48, repris dans id., Storia e memoria, Turin, Einaudi, 1982, p. 443-455. Le texte est absent de la version française : id., Histoire et mémoire, Paris, Gallimard, 1988.
5 Michel Foucault, L’archéologie du savoir, Paris, Gallimard, 1969, p. 14-15.
6 Lucien Febvre, « Sur une forme d’histoire qui n’est pas la nôtre », Annales ESC, 3-1, 1948, p. 21-24, ici p. 24.
7 Étienne Anheim, « L’historiographie est-elle une forme d’histoire intellectuelle ? La controverse de 1934 entre Lucien Febvre et Henri Jassemin », Revue d’histoire moderne & contemporaine, 59-4 bis, 2012, p. 105-130.
8 Marc Bloch, Apologie pour l’histoire ou Métier d’historien, Paris, Armand Colin, 1949.
9 Joseph Morsel, « Les sources sont-elles ‘le pain de l’historien’ ? », Hypothèses, 7-1, 2004, p. 271-286.
10 La notion a joué un rôle historiquement important dans le système scolaire, de la fondation du service de la « Documentation française » en 1945 (relevant directement du secrétariat général du gouvernement, à l’époque) jusqu’aux recommandations pédagogiques actuelles dans la formation des enseignants en histoire, en passant par la création des Centres de documentation et d’information (CDI) dans les établissements scolaires des années 1970.
11 Mark Nash, « Reality in the Age of Aesthetics », Frieze, 114, 2008 ; Aline Caillet et Frédéric Pouillaude, Un art documentaire. Enjeux esthétiques, politiques et éthiques, Rennes, PUR, 2017.
12 Michel de Certeau, L’écriture de l’histoire, Paris, Gallimard, 1975 ; François Hartog (dir.), no spécial « Le document : éléments critiques », Annales ESC, 37-5/6, 1982.
13 Pour une présentation française du problème à l’époque du tournant critique au sein d’autres revues, voir Geoff Eley, « De l’histoire sociale au ‘tournant linguistique’ dans l’historiographique anglo-américaine des années 1980 », Genèses, 7, 1992, p. 163-193 ; Jacques Guilhaumou, « À propos de l’analyse de discours : les historiens et le ‘tournant linguistique’ », Langage et société, 65, 1993, p. 5-38. Pour une perspective globale, voir Christian Delacroix, « Linguistic turn », in C. Delacroix et al. (dir.), Historiographies, vol. 1, Concepts et débats, Paris, Gallimard, 2010, p. 476-490, ainsi que le livre, à paraître, de Sabina Loriga et Jacques Revel sur l’histoire du linguistic turn.
14 Voir dans le présent numéro « Le temps du récit. Histoire, fiction, littérature », p. 447-463.
15 Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Paris, Éd. du Seuil, 2000.
16 Pierre Vidal-Naquet, Les assassins de la mémoire. « Un Eichmann de papier » et autres essais sur le révisionnisme, Paris, Éd. du Seuil, 1987 ; Carlo Ginzburg, Rapports de force. Histoire, rhétorique, preuve, trad. par J.-P. Bardos, Paris, Éd. de l’EHESS/Gallimard/Éd. du Seuil, [2000] 2003 ; id., Un seul témoin, Paris, Bayard, [1992] 2007 ; id., Le fil et les traces. Vrai faux fictif, trad. par M. Rueff, Lagrasse, Verdier, [2006] 2010.
17 Edward W. Said, Orientalism, New York, Pantheon Books, 1978.
18 Gayatri C. Spivak, « Can the Subaltern Speak? », in C. Nelson et L. Grossberg (dir.), Marxism and the Interpretation of Culture, Chicago, University of Illinois Press, 1988, p. 271-313.
19 Dossier « Les modes de narration », Annales ESC, 48-4, 1993, p. 1053-1105.
20 Éditorial, « Histoire et sciences sociales. Un tournant critique ? », Annales ESC, 43-2, 1988, p. 291-293, reproduit dans le présent numéro : « 90 ans d’éditoriaux », p. 725-796 ; Jacques Revel, « L’histoire au ras du sol », in G. Levi, Le pouvoir au village. Histoire d’un exorciste dans le Piémont du xvii e siècle, Paris, Gallimard, 1989, p. i-xxxiii.
21 Éditorial, « Tentons l’expérience », no spécial « Histoire et sciences sociales. Un tournant critique », Annales ESC, 44-6, 1989, p. 1317-1323, ici p. 1319, reproduit dans le présent numéro : « 90 ans d’éditoriaux », p. 725-796.
22 Jack Goody, The Domestication of the Savage Mind, Cambridge, Cambridge University Press, 1977 ; Michael T. Clanchy, From Memory to Written Record: England 1066-1307, Londres, Edward Arnold, 1979.
23 Hagen Keller, Klaus Grubmüller et Nikolaus Staubach (dir.), Pragmatische Schriftlichkeit im Mittelalter. Erscheinungsformen und Entwicklungsstufen. Akten des internationalen Kolloquiums, 17.-19. Mai 1989, Munich, Fink, 1992 ; Paolo Cammarosano, Italia medievale. Struttura e geografia delle fonti scritte, Rome, Nuova Italia scientifica, 1991.
24 Olivier Guyotjeannin, Laurent Morelle et Michel Parisse (dir.), Les cartulaires. Actes de la table ronde organisée par l’École nationale des chartes et le G.D.R. 121 du C.N.R.S. (Paris, 5-7 décembre 1991), Paris, École nationale des chartes, 1993 ; Jean-Claude Maire Vigueur, « Révolution documentaire et révolution scripturaire : le cas de l’Italie médiévale », Bibliothèque de l’École des chartes, 153-1, 1995, p. 177-185.
25 Armando Petrucci, « Pouvoir de l’écriture, pouvoir sur l’écriture dans la Renaissance italienne », Annales ESC, 43-4, 1988, p. 823-847 ; Donald F. McKenzie, La bibliographie et la sociologie des textes, Paris, Éditions du Cercle de la Libraire, 1991.
26 Roger Chartier, « L’ancien régime typographique : réflexions sur quelques travaux récents », Annales ESC, 36-2, 1981, p. 191-209.
27 Parmi les textes réflexifs majeurs sur la position des chercheuses et chercheurs au sein des études africaines, voir Johannes Fabian, Time and the Other: How Anthropology Makes its Object, New York, Columbia University Press, 1983 ; Mamadou Diawara, « Les recherches en histoire orale menées par un autochtone, ou l’inconvénient d’être du cru », Cahiers d’études africaines, 25-97, 1985, p. 5-19. Forgée par Vumbi-Yoka Mudimbé, la notion de « bibliothèque coloniale » renvoie à l’ensemble des savoirs et des connaissances qui ont été produits sur l’entité appelée « Afrique » en contexte colonial et qui ont contribué à fabriquer l’image de ce continent : Vumbi-Yoka Mudimbé, The Invention of Africa: Gnosis, Philosophy, and the Order of Knowledge, Bloomington, Indiana University Press, 1988.
28 David P. Henige, « The Problem of Feedback in Oral Tradition: Four Examples from the Fante Coastlands », The Journal of African History, 14-2, 1973, p. 223-235 ; Jan Vansina, Oral tradition as History, Madison, University of Wisconsin Press, 1985 ; Karin Barber et Paulo F. de Moraes Farias, Discourse and its Disguises: The Interpretation of African Oral Texts, Birmingham, Centre of West African Studies/University of Birmingham, 1989 ; Barbara M. Cooper, « Oral Sources and the Challenges of African History », in J. E. Philips (dir.), Writing African History, Rochester, University of Rochester Press, 2005, p. 191-215 ; Karin Barber, The Anthropology of Texts, Persons and Publics: Oral and Written Culture in Africa and Beyond, Cambridge, Cambridge University Press, 2007.
29 John Comaroff et Jean Comaroff, Of Revelation and Revolution, t. 1, Christianity, Colonialism, and Consciousness in South Africa, t. 2, The Dialectics of Modernity on a South African Frontier, Chicago, The University of Chicago Press, respectivement 1991 et 1997.
30 Paulo F. de Moraes Farias, Arabic Medieval Inscriptions from the Republic of Mali: Epigraphy, Chronicles, and Songhay-Tuāreg History, Oxford, Oxford University Press, 2003. À propos de cet ouvrage, voir Jean-Louis Triaud, « Paulo Fernando de Moraes Farias, Arabic Medieval Inscriptions from the Republic of Mali: Epigraphy, Chronicles, and Songhay-Tuāreg History (compte rendu) », Annales HSS, 59-5/6, 2004, p. 1206-1210.
31 Roger Chartier (dir.), no spécial « Pratiques d’écritures », Annales HSS, 56-4/5, 2001.
32 Roger Chartier, « Culture écrite et littérature à l’âge moderne », R. Chartier (dir.), no spécial « Pratiques d’écritures », Annales HSS, 56-4/5, 2001, p. 783-802.
33 Jean-Frédéric Schaub, « Une histoire culturelle comme histoire politique (note critique) », R. Chartier (dir.), no spécial « Pratiques d’écritures », Annales HSS, 56-4/5, 2001, p. 981-997.
34 Natacha Coquery, François Menant et Florence Weber (dir.), Écrire, compter, mesurer. Vers une histoire des rationalités pratiques, Paris, Éd. rue d’Ulm, 2006 ; Joseph Morsel (dir.), « L’historien et ‘ses’ sources », Hypothèse, 2003, p. 271-362 ; Étienne Anheim et Olivier Poncet (dir.), « Fabrique des archives, fabrique de l’histoire », Revue de synthèse, 125, 2004.
35 Voir par exemple Pierre Chastang, « Introduction », no spécial « Les cartulaires normands. Bilan et perspectives de recherche », Tabularia, 9, 2009, p. 27-42 ; Hélène Noizet, « De l’usage de l’archéogéographie », Médiévales, 66, 2014, p. 179-197.
36 Pierre Chastang, « L’archéologie du texte médiéval. Autour de travaux récents sur l’écrit au Moyen Âge », Annales HSS, 63-2, 2008, p. 245-269.
37 Pierre Chastang, Lire, écrire, transcrire. Le travail des rédacteurs de cartulaires en Bas-Languedoc, xi e -xiii e siècles, Paris, Éd. du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2001.
38 Éloi Fiquet et Aïssatou Mbodj-Pouye (dir.), no spécial « Cultures écrites en Afrique », Annales HSS, 64-4, 2009 ; Catarina Madeira Santos, « Écrire le pouvoir en Angola. Les archives ndembu (xvii e-xx e siècles) », É. Fiquet et A. Mbodj-Pouye (dir.), no spécial « Cultures écrites en Afrique », Annales HSS, 64-4, 2009, p. 767-795.
39 Simona Cerutti, « Travail, mobilité et légitimité. Suppliques au roi dans une société d’Ancien Régime (Turin, xviii e siècle) », no spécial « Histoire du travail », Annales HSS, 65-3, 2010, p. 571-611 ; Valérie Theis, « Jean XXII et l’expulsion des juifs du Comtat Venaissin », Annales HSS, 67-1, 2012, p. 41-77 ; Marie Dejoux, « Gouvernement et pénitence. Les enquêtes de réparation des usures juives de Louis IX (1247-1270) », Annales HSS, 69-4, 2014, p. 849-874.
40 Filippo De Vivo, « Cœur de l’État, lieu de tension. Le tournant archivistique vu de Venise (xv e-xvii e siècle) », Annales HSS, 68-3, 2013, p. 699-728.
41 Éric Jolly, « L’épopée en contexte. Variantes et usages politiques de deux récits épiques (Mali/Guinée) », Annales HSS, 65-4, 2010, p. 885-912.
42 Étienne Anheim (dir.), no spécial « Archives », Annales HSS, 74-3/4, 2019.
43 Anaïs Wion, « L’autorité de l’écrit pragmatique dans la société chrétienne éthiopienne (xv e-xviii e siècle) », É. Anheim (dir.), no spécial « Archives », Annales HSS, 74-3/4, 2019, p. 559-586.
44 M. Bloch, Apologie pour l’histoire…, op. cit., respectivement p. 26 et 20.
45 Yves Cohen et Dominique Pestre (dir.), no spécial « Histoire des techniques », Annales HSS, 53-4/5, 1998 ; dossier « L’histoire face à l’archéologie », Annales HSS, 55-3, 2000, p. 551-622 ; Michel Gras, « Donner du sens à l’objet. Archéologie, technologie culturelle et anthropologie », Annales HSS, 55-3, 2000, p. 601-614.
46 Sur les débats entre processualisme et postprocessualisme, voir Ian Hodder, « Postprocessual Archeology », Advances in Archeological Method and Theory, 8, 1985, p. 1-26 ; Tim Flohr Sørensen, « The Two Cultures and a World Apart: Archaeology and Science at a New Crossroads », Norwegian Archeological Review, 50-2, 2017, p. 101-115. Sur l’anthropologie et la sociologie des objets et de la technique, voir Arjun Appadurai (dir.), The Social Life of Things: Commodities in cultural perspective, Cambridge, Cambridge University Press, 1986 ; Susan Leigh Star et James R. Griesemer, « Institutional Ecology, ‘Translations’ and Boundary Objects: Amateurs and Professionals in Berkeley’s Museum of Vertebrate Zoology, 1907-39 », Social Studies of Science, 19-3, 1989, p. 387-420 ; Alfred Gell, L’art et ses agents. Une théorie anthropologique, trad. par O. Renaut et S. Renaut, Dijon, Presses du réel, [1998] 2009.
47 Gérard Chouquer, « Les transformations récentes de la centuriation. Une autre lecture de l’arpentage romain », Annales HSS, 63-4, 2008, p. 847-874 ; Anne Lehoërff, « Les paradoxes de la Protohistoire française », Annales HSS, 64-5, 2009, p. 1107-1133.
48 Olivier Buchsenschutz, Katherine Gruel et Thierry Lejars, « L’âge d’or de l’aristocratie celtique, iv e et iii e siècles avant J.-C. », Annales HSS, 67-2, 2012, p. 295-324 ; Michel Reddé, « Fermes et villae romaines en Gaule chevelue. La difficile confrontation des sources classiques et des données archéologiques », Annales HSS, 72-1, 2017, p. 47-74 ; Hélène Dessales, « L’archéologie de la construction. Une nouvelle approche de l’architecture romaine », Annales HSS, 72-1, 2017, p. 75-94.
49 Voir dans le présent numéro « Actualité d’un sous-titre : histoire, sciences sociales », p. 401-424.
50 Charlotte Guichard, « Du ‘nouveau connoisseurship’ à l’histoire de l’art. Original et autographie en peinture », Annales HSS, 65-6, 2010, p. 1387-1401.
51 Patrick Boucheron, « ‘Tournez les yeux pour admirer, vous qui exercez le pouvoir, celle qui est peinte ici.’ La fresque du Bon Gouvernement d’Ambrogio Lorenzetti », Annales HSS, 60-6, 2005, p. 1137-1199 ; Giuliano Milani, « Avidité et trahison du bien commun. Une peinture infamante du xiii e siècle », Annales HSS, 66-3, 2011, p. 705-743 ; Franck Mercier, « Le salut en perspective. Un essai d’interprétation de la Flagellation du Christ de Piero della Francesca », Annales HSS, 72-3, 2017, p. 737-771 ; Étienne Anheim, « Un atelier italien à la cour d’Avignon. Matteo Giovannetti, peintre du pape Clément VI (1342-1352) », Annales HSS, 72-3, 2017, p. 703-735.
52 Jan Zalasiewicz, Colin Waters et Mark Williams, « Les strates de la ville de l’Anthropocène », Annales HSS, 72-2, 2017, p. 329-351 ; Alice Ingold (dir.), no spécial « Environnement », Annales HSS, 66-1, 2011.
53 Antoine Lilti, « Le pouvoir du crédit au xviii e siècle. Histoire intellectuelle et sciences sociales », Annales HSS, 70-4, 2015, p. 957-978 ; Franco Moretti, Graphs, Maps, Trees: Abstract Models for a Literary History, Londres, Verso, 2005 ; id., Atlas du roman européen, 1800-1900, trad. par J. Nicolas, Paris, Éd. du Seuil, [1997] 2000.
54 Dossier « Fabriquer la statistique (URSS et France) », Annales HSS, 55-2, 2000, p. 249-312.
55 Karine Karila-Cohen et al. (dir.), no spécial « Histoire quantitative », Annales HSS, 73-4, 2018.
56 Gilles Postel-Vinay, « L’économie des dépenses sociales dans le temps et l’espace », Annales HSS, 62-6, 2007, p. 1389-1404 ; R. Bin Wong, « Les politiques de dépenses sociales avant ou sans démocratie », Annales HSS, 62-6, 2007, p. 1405-1416 ; Peter H. Lindert, « De bonnes idées en quête de nombres. Réponse à Gilles Postel-Vinay et R. Bin Wong », Annales HSS, 62-6, 2007, p. 1417-1423.
57 Robert Boyer, « Historiens et économistes face à l’émergence des institutions du marché », Annales HSS, 64-3, 2009, p. 665-693 ; Thomas Piketty, Le capital au xxi e siècle, Paris, Éd. du Seuil, 2013 ; dossier « Lire Le capital de Thomas Piketty », Annales HSS, 70-1, 2015, p. 5-138 ; Morten Jerven, Poor Numbers: How We are Misled by African Development Statistics and What to Do about It, Ithaca, Cornell University Press, 2013 ; dossier « Économie de l’Afrique contemporaine », Annales HSS, 71-4, 2016, p. 845-922.
58 Catherine Kikuchi, « Concurrence et collaboration dans le monde du livre vénitien, 1469-début du xvi e siècle », Annales HSS, 73-1, 2018, p. 185-212.
59 Benoît Grévin, « Langues d’Islam et sociétés médiévales » et « De Damas à Urbino. Les savoirs linguistiques arabes de l’Italie renaissante (1370-1520) », Annales HSS, 70-3, 2015, respectivement p. 563-576 et p. 607-636 ; Mehdi Ghouirgate, « Le berbère au Moyen Âge. Une culture linguistique en cours de reconstitution », Annales HSS, 70-3, 2015, p. 577-606 ; Éric Vallet, « La grammaire du monde. Langues et pouvoir en Arabie occidentale à l’âge mongol », Annales HSS, 70-3, 2015, p. 637-666.
60 Ann Laura Stoler, Au cœur de l’archive coloniale. Questions de méthode, trad. par C. Jaquet et J. Gross, Paris, Éd. de l’EHESS, [2009] 2019 ; Romain Bertrand , L’histoire à parts égales. Récits d’une rencontre Orient-Occident, xvi e -xvii e siècle, Paris, Éd. du Seuil, 2011.
61 Edward A. Alpers et Matthew S. Hopper, « Parler en son nom ? Comprendre les témoignages d’esclaves africains originaires de l’océan Indien (1850-1930) », Annales HSS, 63-4, 2008, p. 799-828 ; dossier « Micro-analyse et histoire globale », Annales HSS, 73-1, 2018, p. 3-159 ; dossier « Temporalités du moment colonial », Annales HSS, 72-4, 2017, p. 937-1083.
62 Camille Lefebvre, « Zinder 1906, histoires d’un complot. Penser le moment de l’occupation coloniale », Annales HSS, 72-4, 2017, p. 945-981 ; M’hamed Oualdi, « Une succession d’empires. Les historicités d’une société maghrébine (1860-1930) », Annales HSS, 72-4, 2017, p. 1055-1083.
63 Joseph Morsel, « Traces ? Quelles traces ? Réflexions pour une histoire non passéiste », Revue historique, 680-4, 2016, p. 813-868.
- 1
- Cited by