Au cours des dernières années, on s’est beaucoup préoccupé du problème de la productivité dans les milieux politiques, économiques et sociaux. De plus, une constatation générale s’impose, à savoir l’abus que l’on fait du terme « productivité » et qui semble avoir pour cause toute l’imprécision qui entoure cette notion dont l’interprétation est très diverse. Certes, l’idée commune du « progrès matériel » préoccupe les penseurs contemporains inquiets de voir se prolonger dans les années futures un rythme d’expansion économique qui semble quelque peu mis en péril.

Cela étant, il apparaît nécessaire de clarifier la notion de productivité et de saisir tout ce qui englobe ce concept afin de pouvoir ensuite l’exploiter dans un but scientifique ou politique.

A cette occasion, on cherchera à faire l’état de la question, telle qu’elle se présente aux Etats-Unis, où la littérature en la matière est la plus abondante et où le mythe de la « productivité » est le plus répandu. Là, comme ailleurs, une grande confusion règne dans les esprits; cependant, le problème de la productivité y étant débattu depuis une cinquantaine d’années, certaines constatations se dégagent nettement à travers le temps.

Conséquence de l’intérêt porté aux questions sociales, la fonction d’assistante sociale prend une importance grandissante: l’accroissement du nombre des jeunes filles désirant s’orienter vers le service social, le développement des écoles s’occupant de leur formation, l’extension des programmes de cours et des possibilités de stage, en témoignent suffisamment.

Cette profession ouvre des horizons de plus en plus vastes et variés. Une assistante sociale peut se consacrer au soin des enfants, à l’assistance des vieillards ou des infirmes, à l’aide des adultes. Elle peut s’occuper de périodiques ou de cinéma. Elle peut encore s’efforcer d’apporter une solution aux divers problèmes sociaux qui se posent à propos du personnel d’un organisme officiel ou d’une entreprise privée. Beaucoup dans le même idéal de service social partent au Congo belge ou à l’étranger.

L’assistante sociale, tout comme l’infirmière, semble exercer une profession bien féminine, non seulement parce que beaucoup de jeunes filles s’orientent dans cette voie, mais parce qu’il est nécessaire, pour l’exercer, de posséder et de mettre en œuvre nombre de qualités féminines.

L’année 1952 n’a pas ressemblé, au point de vue social, à celles que l’on a connues, en Belgique, depuis la guerre; sans doute la cause principale du changement ne doit-elle pas être cherchée ailleurs que dans l’évolution économique.

Le climat s’est trouvé modifié au lendemain du 20 octobre 1951. Depuis cette journée, on pouvait pressentir que les accès de fièvre, approximativement semestriels, que les milieux du travail connaissaient depuis plusieurs années ne se représenteraient plus dans les mêmes conditions: la fin de non-recevoir décidée que le patronat, sur le plan national et puis dans les différents secteurs professionnels, avait opposée aux requêtes pressantes des organisations des travailleurs, avait montré qu’il faudrait, pour assurer le progrès social, trouver autre chose que des poussées revendicatives et des appels retentissants à l’opinion. Le fait que le gouvernement eût pris à son compte, momentanément, l’essentiel des exigences syndicales concernant les salaires ne pouvait tromper longtemps; au contraire, cet engagement assumé par le Trésor constituait, de l’avis bientôt unanime, une fausse manœuvre, à laquelle il importait de mettre fin au plus tôt en même temps que l’on rechercherait de nouvelles méthodes pour l’amélioration des relations de travail. Tel fut le double objet de l’accord du 6 mai 1952, accord qui marquait la fin de « l’affaire des cinquante centimes », qui annonçait surtout, pour l’ensemble de l’industrie, des contacts directs entre les représentants des syndicats des travailleurs et les dirigeants des associations d’employeurs.

Depuis le second semestre 1950, l’industrie charbonnière avait vécu sous le signe de la haute conjoncture résultant du déclenchement de la guerre de Corée. Durant toute l’année 1951, le problème crucial avait été l’adaptation de l’offre de houille, dont l’augmentation de production présente peu d’élasticité à court terme, à une brusque et forte progression de la demande. Malgré une augmentation de plus de 8 % de l’extraction, les phénomènes classiques de haute conjoncture se révélèrent: diminution des stocks, accroissement des importations, réduction des exportations.

On pouvait cependant déjà remarquer une atténuation de la tension en fin d’année 1951. Ceci résultait, d’une part, d’un accroissement de la production journalière, d’autre part, d’une diminution de la demande de certains secteurs industriels touchés par la récession et de la régression de la demande de combustibles à usage domestique due au stockage antérieur et à la clémence de l’hiver.

Plus que toute autre parmi les branches d’activité importantes de l’économie belge, la sidérurgie est étroitement dépendante de la conjoncture internationale: les exportations dépassent dans les années de haute conjoncture 60 % de la production. Sa sensibilité conjoncturelle déjà élevée de par sa nature d’industrie de biens d’investissements se trouve ainsi renforcée, car la demande étrangère est généralement plus sensible aux fluctuations conjoncturelles que la demande intérieure. Aussi l’étude de la sidérurgie belge en l’année 1952 doit-elle être précédée par une vue d’ensemble sur l’activité sidérurgique internationale.

Si la production des principaux métaux non ferreux n’a pas varié notablement au cours des trois dernières années, la situation des marchés commerciaux a cependant évolué très rapidement et dans des sens divers. En 1952, la tension qui existait depuis le début de la guerre de Corée s’est progressivement atténuée et a même fait place à une dépression pour certains métaux. La consommation réelle a probablement été plus forte qu’au cours des années précédentes, mais l’atmosphère psychologique a changé et les consommateurs, au lieu de s’efforcer de constituer des stocks, ont plutôt tendance à réduire ceux-ci. La seule exception importante est le marché du cuivre aux Etats-Unis qui est resté nettement acheteur pendant toute l’année. Les marchés parallèles avaient pratiquement disparu à la fin de l’année et la normalisation de la situation se marque par la réouverture du marché du plomb à Londres (octobre 1952) qui a été suivie en janvier 1953 par celle du marché du zinc sur la même place. Bientôt sans doute Londres sera-t-il à nouveau le siège d’un marché du cuivre.

L’année 1952 a été marquée, dans l’industrie textile mondiale, pac une forte récession conjoncturelle. L’accumulation spéculative des stocks à tous les stades de la production et de la distribution en 1950–1951, devait fatalement amener tôt ou tard un fléchissement d’activité, d’autant plus vif que la pointe de l’expansion avait été plus élevée.

L’industrie belge s’est distinguée dans cette évolution par sa sensibilité particulière. Ce phénomène s’explique largement par des circonstances structurelles: notre industrie textile exporte, en effet, bon an mal an près de la moitié de sa production, si l’on tient compte notamment du fait qu’une bonne partie de la production des filatures est exportée sous forme de tissus. Or, notre commerce international de produits textiles occupe une situation très largement marginale. Trois-quarts de nos exportations vont notamment vers des pays voisins, qui disposent tous d’une industrie textile très développée, et même exportatrice. En temps de prospérité, lorsque l’activité des usines textiles est complètement alimentée, et que les délais de livraison s’allongent, le commerce d’importation de ces pays devient très actif. La Belgique a effectivement connu depuis la guerre des circonstances favorables, qui lui ont permis de répondre souvent à des demandes aiguillées chez nous par des délais de livraison plus courts. Par contre, au moment de la récession, les pays étrangers préfèrent s’en tenir aux fournisseurs nationaux et leurs importations décroissent. La situation de notre industrie textile fut notamment aggravée en 1952 par les restrictions particulièrement sévères apportées aux échanges par le Royaume-Uni et la France. Pour quelques secteurs, heureusement peu nombreux, la concurrence néerlandaise fut également redoutable sur le marché intérieur.