Bien que l’électricité soit une source d’énergie principalement à usage industriel, l’expansion de la consommation a, depuis l’aprèsguerre, progressé plus que l’indice global de production industrielle. Sur la base de 1938, l’indice de la production d’électricité a atteint les niveaux suivants: 154 en 1949, 161 en 1950 et 180 en 1951.

Après une longue période d’expansion constante, on enregistre en 1952 un recul si léger qu’il convient plutôt de parler de stabilisation si l’on tient compte des modifications intervenues dans les statistiques; l’énergie électrique absorbée par les réseaux pendant l’année sous revue atteint l’indice 179.

La chronique que nous consacrerons à l’agriculture belge en 1952, sera limitée cette année, à une mise à jour du large exposé paru dans le numéro de mai 1952 (XVIIIe année, n° 3) du Bulletin de l’Institut de Recherches Economiques et Sociales.

Le rendement des cultures fut généralement très bon en 1952. Il en fut de même pour celui du cheptel qui n’était pas atteint par la fièvre aphteuse. Cette dernière, à cause d’une eclosión inattendue et brutale, au début de l’année, atteignant jusque 35 % du cheptel, a influencé défavorablement le rendement laitier. Dans d’autres domaines, des menaces de surproduction localisée ont renouvelé l’intérêt des producteurs pour des politiques de limitation des emblavures (par exemple les betteraves sucrières) ou, à cause de surproduction, influencé défavorablement les prix. Ce fut le cas pour la viande porcine.

Le commerce extérieur de la Belgique s’est en grande partie normalisé en 1952, après avoir subi violemment le contre-coup de la conjoncture coréenne.

L’incidence de celle-ci s’était exprimée par un excédent d’exportation, résultat à la fois de la grande « désirabilité » de nos produits exportables dans la conjoncture d’armement et de la rapidité avec laquelle l’appareil de production put s’adapter à la demande nouvelle. En outre, le contraste entre la politique monétaire orthodoxe de la Belgique et les pressions inflatoires développées dans plusieurs pays importants pour notre commerce extérieur constituait un appel à l’exportation et un frein pour l’importation.

1. — Au cours de l’année 1952 et durant les premiers mois de 1953, les prix de gros et de détail ont connu des variations quasi indépendants. Les premiers ont reflété la baisse des marchés mondiaux, pendant que les seconds ont été influencés soit par des circonstances locales, soit par le cycle particulier du porc, qui paraît s’être vérifié au cours des dernières années d’une façon véritablement frappante.

Les prix de gros ont continué le fléchissement qu’ils avaient commencé au printemps de 1951, lors de la fin du « boom » de Corée. Entre décembre 1951 et décembre 1952 ils sont revenus de 477 à 429 pour fléchir à 419 en mars de l’année suivante. Le fléchissement de l’index des prix de gros a reflété celui des grandes matières mondiales, surtout des matières grasses, du caoutchouc et du papier. Par contre, les produits d’origine indigène, se sont maintenus beaucoup plus stables et c’est ainsi que les matériaux de construction sont plus chers qu’ils ne l’ont jamais été. Les produits indigènes ont incorporé progressivement, et en somme lentement, le supplément de charges résultant de la hausse du coût de production, particulièrement des salaires, qui s’est produite depuis la guerre de Corée.

A la suite des événements de Corée, la conjoncture de réarmement a entraîné l’économie mondiale dans un mouvement de hausse auquel la spéculation a donné des proportions extravagantes. Sensible comme d’habitude aux influences internationales, l’économie congolaise a réagi avec beaucoup de souplesse. Entre juin 1950 et le printemps de 1951, les prix à l’exportation ont évolué à l’unisson, accusant une hausse moyenne de 60 pour cent. Cette moyenne recouvre une forte dispersion dans les mouvements. Les produits les plus affectés par la spéculation ont été naturellement ceux dont l’Europe et les Etats-Unis auraient été privés en cas d’extension du conflit coréen, parce que leur principale source d’approvisionnement est située en Extrême-Orient: ainsi, les prix de l’étain et de l’huile de palme ont été multipliés par 2,5 et ceux du caoutchouc par 4.