Le but de la Société, basé sur les décisions de la Conférence de Genève de 1863, est de concourir, par une assistance privée organisée à l'avance, et à côté des devoirs imposés à cet égard à l'Etat, au soulagement, en temps de guerre, des militaires malades et blessés.

La Société porte la marque distinctive et le nom de «la Croix rouge».

Quelques lecteurs du Bulletin connaissent sans doute le nom de M. John Muir, l'illustre auteur des Sanskrit Texts et le Mécène des études indiennes. La traduction en vers anglais de nombreux passages empruntés aux ouvrages les plus variés de la littérature sanscrite, ne sera pas le moindre service que le savant anglais aura rendu à l'indianisme. Rien n'est en eflet plus propre à faire aimer l'Inde et ses écrivains que ces petites collections, distribuées géné- reusement par l'auteur, où l'on trouve, dégagées de leur gangue et rendues en vers, que les gens compétents déclarent pleins de charme et d'aisance, tant de pensées profondes ou ingénieuses, et presque toutes d'une haute moralité

Comme les deux dernières années, le Comité central a continué son œuvre de secours aux malades, d'après les règles suivies jus-qu'ici.

Nous avons sous les yeux le rapport annuel du Chapitre de l'Ordre des Chevaliers de St-Jean en Angleterre, sur son activité pendant l'année 1880. De même que nous l'avons fait pour le rapport de l'année précédente, nous extrayons de celui-ci les données qui nous paraissent pouvoir intéresser les lecteurs de notre Bulletin. Aussi bien est-ce une œuvre philanthropique analogue à celle de la Croix rouge, que celle des Chevaliers de St-Jean. En temps de guerre l'Ordre se dévoue au soin des blessés, et dans son propre pays il poursuit divers buts de charité, selon le désir exprimé par le Congrès international de 1869 à Berlin.

Le Bulletin no 36 de la Société française contient un intéressant mémoire du Président du Comité de Nancy, M. Perot, sur les mesures prises par ce comité pour développer ses ressources et organiser ses moyens d'action.

J'ai l'honneur de présenter au Comité-central un rapport sur la participation de la Croix rouge italienne aux grandes manœuvres de 1880, aupràs du premier corps de l'armée, dans le Haut-Novarais.

Dans notre précédent Bulletin, nous avons parlé d'un Manuel pour les lois de la guerre qui venait d'être élaboré à Oxford par l'Institut de droit international, mais nous n'avions pas osé nous écarter de notre programme habituel en en donnant le texte. Malgré l'importance du travail en question et sa connexité avec la Convention de Genève, il touche à beaucoup de points étrangers à l'assistance des blessés et, par conséquent, à notre spécialité. Mais nos abonnés n'ont pas tous partagé nos scrupules, et l'on nous a si fort engagés à revenir sur notre décision, que nous nous sommes décidés à reproduire, à la fin de la présente livraison, le Manuel susdit dans son entier. Nous sommes persuadés d'ailleurs qu'il est de nature à intéresser tous les amis de la Croix rouge.

Le Bulletin no 37 de la Société française donne le compte rendu des opérations de cette Société pendant l'année 1880, présenté au nom du Conseil par Mgr. le duc de Nemours, président, à l'assemblée des membres fondateurs, le 29 avril 1881.

Nous notons les principales de ces opérations.

Le Conseil a arrêté le minimum de ressources que la Société doit posséder par région, tant au point de vue des ambulances de gare, qu'au point de vue des évacuations par chemin de fer et des ambulances de champ de bataille.

C'est avec grand regret que nous avous l'honneur de vous communiquer que le ministre d'Etat Stang, président de notre direction depuis 1866, alors qu'il invita ses compatriotes à s'associer au Comité norwégien de secours aux militaires blessés, a été obligé de renoncer à ses fonctions à cause de sa santé affaiblie.

Au compte rendu de l'année écoulée, dont nous venous de parler dans l'article qui précède, M. le président de la Société française de la Croix rouge ajoutait (fin avril 1881) les lignes suivantes, relatives aux mesures prises en vue des secours qu'elle pouvait être appelée à porter en Afrique:

«A peine les hostilités semblaient-elles imminentes, que nous nous sommes mis sans réserve à la disposition de M. le ministre de la guerre, lui demandant de nous indiquer sous quelle forme notre concours serait le plus utile.

Au cours de la guerre qui sévit depuis longtemps dans l'Amérique du Sud, entre le Chili d'une part, le Pérou et la Bolivie d'autre part, les belligérants se sont souvent accusés réciproquement d'avoir violé la Convention de Genève, à laquelle ils avaient tous adhéré; mais, à la distance où nous sommes du théâtre des hostilités, il nous est le plus souvent impossible de savoir jusqu'à quel point ces griefs sont fondés. Nous le regrettons vivement, car tout ce qui touche à la mise en pratique de la Convention de Genève est propre à jeter du jour sur les perfectionnements à apporter à ce traité, dont la révision est toujours considérée comme désirable en principe, quoiqu'elle ait été jugée jusqu'à présent inopportune.

Plusieurs journaux français ont publié récemment l'avis suivant:

Le mardi 21 juin 1881 a eu lieu dans la salle du 7e arrondissement, à Paris, une réunion des plus intéressantes, en vue de constituer une société de secours aux blessés, qui prendra le nom de l'Union des femmes de France, et qui a pour principales adhérentes Mmes Arnaud, Kœchlin-Schwartz, Scheurer-Kestner, Varambon, Charras, Edmont About, etc. Ces dames ont jugé utile en outre de s'adjoindre un comité consultatif, composé de MM. Bérard, Brouardel, Duplan, Gavarret, Trélat, Verneuil, docteurs; About, Blaisot, Bouley, Develle, Durier, général Grenier, Lalanne, amiral Pothuau, Scheurer-Kestner.

Encore un des vétérans de la Croix rouge qui vient de quitter ce monde! M. le Dr Hahn, président de la Société sanitaire du Wurtemberg, est décédé à Stuttgart le 5 janvier 1881, et nous nous faisons un devoir de rappeler ici ses titres à la gratitude des amis de notre œuvre.

Christophe-Ulric Hahn était né à Stuttgart le 30 octobre 1805. Reçu docteur en philosophie en 1828, il remplit les fonctions de pasteur à Bönnigheim, de 1833 à 1859, et les échangea contre celles de pasteur à Heslach.

Un Congrès international des Sciences médicales sera tenu à Londres, du 2 au 9 août prochain. Dans la section XIV, (Chirurgie et Médecine militaires), sous la présidence du Prof. Longmore, C.B., assisté de Sir WilliamMuir, M.D., K.C.B., du chirurgien général Sir JosephFayrer, K.C.S.I., M.D., LL.D., F.R.S., Vice-Présidents; du Dr W. H. Lloyd, des chirurgiens majors SandfordMoore, A. B. R. Myers, Secrétaires, la liste des sujets proposés pour la discussion, est la suivante:

1. Comment peut-on le mieux surmonter les difficultés qui s'opposent à la chirurgie antiseptique (listérienne), dans le traitement des plaies sur le champ de bataille? Cette question comprend: (a) le système antiseptique le plus efficace; (b) les meilleurs matériaux à employer pendant la guerre.

Le bulletin no 2 du Comité départemental des Bouches du Rhòne, siégeant à Marseille, contient, entre autres, un rapport sur les actes de ce comité de 1871 à 1880, rédigé par M. le Dr S.-E. Maurin, secrétaire général. Les principaux de ces actes ont été:

Liquidation de l'exercice de guerre. Le compte définitif a laissé dans les magasins le matériel d'une ambulance de cent lits, et quelques éléments du matériel nécessaire à l'organisation immédiate d'une ambulance volante.

Aux premières nouvelles des événements du Transvaal, le Comité néerlandais de la Croix rouge a d'abord craint de ne pouvoir envoyer des secours sur le théâtre d'une lutte qui ne présentait pas les caractères d'une guerre internationale. Mais dans la séance du parlement anglais, dont les détails ont été rapportés par le Times du ler février, le secrétaire du département de la guerre, M. Childers, ayant déclaré que «les Boers du Transvaal seraient traités comme des belligérants civilisés,» le Comité néerlandais s'est empressé de faire demander éventuellemeut, par voie diplomatique, au gouvernement anglais « si la neutralité de la Croix rouge néerlandaise serait reconnue dans le Transvaal, et si les ambulances et le personnel de cette Société seraient par conséquent traités conformément à la Convention de Genève du 22 aoút 1864. »

Conformément au règlement pour les Ambulances civiles de la Croix rouge au Pérou, et d'après les indications de l'art. 13 quant aux obligations du Capitaine Directeur, j'ai l'honneur de porter à la connaissance de V. S. un Mémoire sur les travaux de l'ancienne ambulance « Croix bleue », aujourd'hui «Croix rouge no 1 du Callaon», que j'eus l'honneur de commander, et sur les services qu'elle a rendus aux blessés de la guerre entre le Chili et le Pérou, du 17 avril 1879 à ce jour.

Le Comité central hellénique de la Croix rouge, malgré les occupations et les dépenses que lui occasionnait l'imminence d'une guerre avec la Turquie, n'a pu rester impassible devant la détresse des habitants de Chio, lors du tremblement de terre qui a ravagé leur île. Nous avons trouvé quelques informations sur ce qu'elle a fait, dans une correspondance digne de foi adressée de Chio au journal d'Athènes Les Idées nouvelles, peu de jours après l'événement. On y lit ce qui suit:

« L'aspect de la ville. devient peu à peu plus tranquille. Je dis ville par habitude, car Chio en tant que ville n'existe plus. On n'y voit plus que des tentes et des baraques. A la campagne, le manque de bois est très-grand. Les malheureux habitants ont construit au moyen de portes, de fenêtres et de linge des espèces de toits qui ne les abritent guère. Après le pain, des planches et des poutres sont ce que ces infortunés désirent le plus. Jusqu'avant hier, les malades mêrnes des hôpitaux étaient sous des tentes. Le premier hôpital en bois construit ici est celui que legouvernement grec a fait établir à Mesaria, près du débarcadère des douanes. Il est dirigé par M. Manghina, assisté des docteurs Maccas (fils), Lewis, Caterinopoulos, Anastasiades, Tarses, Spathes, Contzomytopoulos, Pappudakis, Lygouras, Origonis.

Le 38e Bulletin de la Société française se compose uniquement de l'Annuaire de cette Société pour 1881. Nous avons donné (Bulletin, T. X, page 14,) l'analyse de l'Annuaire de 1878; celui de 1881 en diffère fort peu quant à la disposition des matières. L'Annuaire de 1878 constatait l'existence de 90 centres d'action, soit comités et sous-comités; celui de 1881 en signale 97, sans compter le Conseil de la Société qui siége à Paris. Ces 97 centres d'action se répartissent comme suit: 90 comités et 4 sous-comités départementaux, et 3 comités en Afrique, non compris celui de Tunis récemment constitué.