La lecture des règlements est rarement chose captivante, leur étude est plus aride encore et pourtant il faut les connaître si on doit les observer. Dans un domaine, d'autre part, où se produisent toutes sortes d'éventualités diverses, ainsi que c'est le cas pour le service sanitaire en campagne, la tâche de l'officier et du soldat sanitaires risque d'être paralysée par un règlement qui prévoit tous ses actes et doit tous les prévoir. Il y a là un dilemme, car l'initiative peut en être compromise aux dépens de l'action. C'est pour cela que sont faits les exercices et les manœuvres, mais encore reste-t-il plus d'un point obscur quand arrivent de réelles hostilités et avec elles les véritables imprévus.

Il s'est constitué, en mars 1911, une association centrale allemande de sauvetage. Son président est M. le Dr F. Bumm et son secrétaire M. le Dr H. Cramer, tous deux à Berlin.

D'après les statuts que publie Das Rote Kreuz, organe officiel allemand de la Croix-Rouge, cette association a pour but le développement des œuvres de samaritains et de sauvetage et la sauvegarde des intérêts de toutes les associations qui en feront partie. C'est elle qui représentera toutes ces associations dans les congrès et autres occasions, elle développera l'activité de tous ses membres, déploiera son influence tant sur le terrain pratique du secours que sur celui de la recherche scientifiqne, réunira les expériences faites et donnera des conseils et des renseignements.

Le rapport aunuel que la Société a présenté à son assemblée générale du mois de mai porte sur la période s'etendant du 1er mars 1910 au 28 février 1911.

Il existe, comme on sait, en Allemagne, une association qui a pour but de grouper en vue de l'assistance volontaire les forces masculines qui ne sont pas appelées au service militaire. Elle s'appelle Die Genossenschaft freiwilliger Krankenpfleger im Kriege vom Roten Kreuz. Un article publié dans Das Rote Kreuz allemand et dû à la plume de M. le Dr Bœthke nous fournit l'occasion de rappeler en quelques mots à nos lecteurs son existence et son fouctionnement.

«Avec l'introduction des armées permanentes dans les Etats européens, s'est introduit le service sanitaire permanent aussi bien sur terre que sur mer, qui se développe toujours à mesuré que les armées s'accroissent. A la suite des immenses armées de l'époque actuelle fonctionne aussi un immense service sanitaire.

La dernière assemblée générale a eu lieu le 1er juin 1911, à Munich, sous la présidence de M. de Landmann, 1er vice-président, en l'absence du président, M. le comte de Drechsel-Deuffstetten, retenu par la maladie.

La mort, à quelques semaines de distance, de ces trois personnalités marquantes autour desquelles se résume la naissance de la grande œuvre internationale de la Croix-Rouge, a frappé plusieurs publicistes. On sait que Florence Nightingale, celle qu'on a appelée « la reine des infirmières », et qui fut la première héroïne de la Croix-Rouge avant la lettre, est morte le 13 août 1910 à l'âge de quatre-vingt-dix ans; que Gustave Moynier, le véritable architecte de cette institution officiellement reconnue un peu partout, est décédé une semaine plus tard, le 21 août 1910, dans sa quatre-vingttroisième année, et qu'enfin Henry Dunant, qui en conçut la première idée, est mort deux mois plus tard, le 30 octobre 1910, à l'âge de quatre-vingt-deux ans.

«1. Voici la composition actuelle du Comite d'administration:

MM. G.-H. Arendrup, général de brigade, president.

J. Jensen, maire de Copenhague, vice-président.

(L'ancien vice-président, le docteur H. Laub, médecin général, est décédé.)

Nous reproduisons, d'après le Caducée, la traduction d'un article de M. le Generalstabsarzt Dr Herold sur les instructions schématiques que l'on pourrait donner au médecin des corps de troupe et des ambulances pour l'exécution du service de santé en campagne au poste de pansement.

L'année 1910 a été néfaste pour cette association, qui a perdu un assez grand nombre de sœurs et dut subir des changements dans le personnel des diaconesses-chefs. Le nombre des établissements faisant partie de l'association s'est cependant augmenté d'une unité, celui des sœurs qui en sont membres s'est, élevé à 3659, dont 2520 sont entièrement formées, sans compter 286 suppléantes et 2635 auxiliaires, lesquelles ne travaillent que sous la direction des premières.

Le rapport annuel, présenté par le premier secrétaire Tenner à l'assemblée générale de la Société, le 21 mai 1910, constate comme à l'ordinaire plusieurs changements dans le personnel du Comité central. Ce dernier est composé pour l'exercice 1911–1912 de MM:

Comte de Dbechsel-Deuffstetten, 1erprésident.

Baron Carl Lupin, vice-président de la section des délégués.

Chevalier de Landmann, 1ervice-président.

Ratzinger, 2mevice-président.

Del Moro, vice-président du département des colonnes et du sauvetage.

Depuis l'excellent ouvrage de Port, primé jadis par le Comité international de la Croix-Rouge, il n'avait pas été publié, à notre connaissance, de travail complet et systématique sur la question des improvisations en campagne. Cette lacune a été comblée récemment par un volume destiné à prendre une place importante dans l'enseignement du personnel sanitaire.

Par une note du 29 juillet dernier, le secrtariat des relations extrieure de Costa-Rica nous a remis une dclaration du prsident de la Rpublique, date de la veille, portant adhsion de la Rpublique de Costa-Rica la Convention signe Genve, le 6 juillet 1906, pour l'amlioration du sort des blesss et malades dans les armes en campagne, ainsi qu'au protocole final de la mme date.

Le Comité de Copenhague nous communique les observations suivantes relatives aux résolutions votées à Londres par la VIIme Conférence des Sociétés de la Croix-Rouge.

On sait que dès longtemps les syndicats professionnels ont compris l'utilité qu'il y avait pour eux à profiter en cas d'accidents professionnels des ressources toujours disponibles et prêtes à être utilisées de la Croix-Rouge, tant en personnel qu'en matériel.

« 1. Composition du Comité d'administration:

MM. C.-M. Arendrup, général de brigade, président.

H. Laub, médecin-général, vice-président.

O. Ahnfeldt, préfète.

M.-C. Groen, négociant, trésorier.

G.-C. Jessen, professeur, médecin.

O. Liebe, avocat à la cour suprême.

S. Meyer, médecin d'état-major.

O.-B. Schouboe, capitaine.

L. Ammentorp, médecin en chef.

J. Jensen, maire de Copenhague.

Aage E. Kiere, médecin.

C. Lütken, infirmière en chef.

C.-G.Schack, capitaine, secrétaire.

Comte J.-G. Trampe.

An congrès scientifique international américain, qui s'est réuni en juillet 1910, le docteur Silvio Tatti, directeur général des magasins de la Croix-Rouge argentine, a fait une conférence sur « le rôle de la Croix-Rouge et des sociétés de volontaires créées pour porter secours aux blessés en temps de guerre ».

Se basant, sans doute, sur les résultats obtenus par les Japonais pendant la guerre de Mandchourie, au point de vue de la prophylaxie de la fièvre typhoïde et de la dysenterie, par l'usage, en campagne, des boissons chaudes, le Dr G. Weissenstein, chef de la division sanitaire de la 4me division d'infanterie autrichienne, propose de munir chaque homme d'un appareil propre à lui fournir, rapidement et à son gré, une boisson stérilisée par la cuisson. L'auteur insiste, à juste titre, sur les inconvénients qu'il y a à rendre le soldat dépendant, à cet égard, d'une organisation qui n'est pas à chaque moment à portée de sa main et rappelle l'imporlance de l'eau pure dans les approvisionnements individuels.

Dans presque tous les pays, les Sociétés de la Croix-Rouge sont l'objet de la protection efficace du gouvernement, et jouissent d'avantages exceptionnels ou même de véritables privilèges. C'est ainsi que certaines Sociétés sont subventionnées par l'Etat, ou peuvent augmenter leurs ressources par des loteries, moyen puissant et sûr d'affermir leur prospérité.