La Société vaudoise de la Croix-Rouge a tenu son assemblée générale an commencement du mois de mars. Cette séance a été ouverte par une conférence sur l'organisation et l'activité des associations françaises de secours aux blessés, et en particulier, sur les services qu'elles ont rendus pendant la dernière guerre. M. Ruffieux a donné lecture du rapport annuel pour 1892. La Société vaudoise comptait, an 31 décembre 1892, huit cent, cinquante-quatre membres, soit deux cents de plus que l'aunée précédente. Il a été donné, pendant le dernier exercice, plusieurs cours sanitaires, qui ont été surtout fréquentés par des dames. Un cours spécial avait été organisé pour les employés de la gare de Lausanne. La Société possède un avoir de 1,500 francs. Elle a dépensé 1,000 francs pour matériel et enseignement.

Nous n'ignorons certainement pas que chaque question se rapportant à la Croix-Rouge doit être l'objet d'une discussion internationale, et que les décisions obligatoires pour les sociétés de la Croix-Rouge ne sauraient être prises qu'en vertu de résolutions également internationales.

Le colonel Bircher a publié, il y a quelques mois, une brochure fort instructive qui, comme son titre l'indique, s'adresse tout spécialement à la Société suisse de la Croix-Rouge. Nous croyons que la proposition formulée par l'auteur est destinée à donner un nouvel essor à cette société, en lui indiquant une tâche très précise et très urgente pour suppléer à l'insuffisance inévitable des secours officiels.

Tout ce qui concourt à accroître le nombre des personnes capables de donner aux blessés des soins éclairés est un gain pour la Croix-Rouge, parce que le recrutement de membres et d'agents capables de l'aider à atteindre son but lui est. ainsi facilité, et que, de toute manière, les victimes de la guerre, dont elle souhaite le soulagement, ne peuvent qu'en bénéficier. Aussi applaudissons-nous à l'initiative prise par l'Association des Dames françaises, pour introduire, à cette fin, un enseignement technique dans les lycées de France.

Nous avons signalé plus haut deux publications populaires destinées à propager la connaissance de la Croix-Rouge; en voici encore une qui s'adresse plus spécialement à la jennesse, aux enfants des écoles. Elle a pour titre: La Croix-Rouge sur fond blanc ou la Convention de Genève et son histoire, par M. Mager, maître supérieur au séminaire de Gmünd (Wurtemberg). Parmi les mesures qui avaient été recommandées, lors des conférences internalionales de Carlsruhe et de Rome, comme moyens de propagande en faveurde la Croix-Rouge, on avait insisté notamment sur le fait que les principes de la Convention de Genève devraient être mis à la portée de la jeunesse et enseignés dans les écoles. En attendant que ce sujet soit compris dans les programmes officiels, M. Mager a pensé qu'il convenait de familiariser de bonne heure les enfants avec l'œuvre de la Croix-Rouge et de la leur présenter sous une forme simple, qui reste pour toute leur vie gravée dans leur esprit.

L'état actuel de la question du transport des blessés par chemins de fer, tant en Suisse que dans les autres Etats d'Europe, a été exposé avec beaucoup de précision et de clarté par M. le major Dr Frœlich, médecin en chef de la défense du Gothard, dans une conférence faite, au mois de mars de l'année dernière, à la Société des officiers, à Genève, puis publiée dans la «Schweizerische Monatschrift für Offiziere aller Waffen». Les transformations subies par les sciences militaires et l'augmentation du nombre des blessés, qui sera la conséquence de l'emploi des armes de petit calibre, rendent plus que jamais nécessaire une prompte évacuation des blessés loin du théâtre de la guerre. Il faudrait, suivant M. Frœlich, pour arriver à un résultat satisfaisant, non pas augmenter le nombre des voitures d'ambulance, mais, au contraire, chercher à diminuer les rouages du mécanisme sanitaire en campagne, en s'efforçant de perfectionner le fonctionnement des évacuations par voies ferrées.

M. le Dr Delorme, professeur à l'Ecole d'application de médecine militaire du Val-de-Grâce, vient de compléter son important Truité de chirurgie de guerre, dont le premier volume avait paru il y a quelques années. Nous rappellerons que ce premier volume contient l'Histoire de la chirurgie militaire française et l'étude des plaies par armes à feu des parties molles.

Des circonstances imprévues, notamment l'apparition du choléra en Italie et l'ajournement du Congrès international de médecine, n'ont pas permis au Comité central de Rome de se conformer aux dates qu'il avait précédemment indiquées pour l'ouverture du concours relatif aux moyens d'évacuer les blessés du champ de bataille, en sorte que nous ne sommes pas en mesure de parler dès aujourd'hui, comme nous avions espéré pouvoir le faire, des résultats obtenus. Nous devons nous borner à reproduire les deux circulaires suivantes.

Il résulte du compte rendu présenté par le Comitié central grec de la Croix-Rouge à l'assemblée générale des membres de la Société, que son activité pour l'année 1892 se résume dans les fails suivants.

Vu la propagation de jour en jour plus grande du choléra dans le midi de l'Europe, pendant l'été de 1892, le Comité a décidé de fonder un hôpital de cholériques, pour le cas où cette maladie viendrait à éclater à Athènes. Dans ce but, le Comité s'est pourvu d'une étuve locomobile du système Geneste-Herscher et d'une grande tente du système Tollet. En ajoutant ce matériel à celui déjà existant au dépòt, le Comité s'est trouvé en mesure d'assurer des soins à un certain nombre de malades du choléra.

L'année 1892 a été bonne pour la Croix-Rouge italienne, indépendamment du succès qu'a obtenu la conférence internationale de Rome. Le rapport du comte Della Somaglia, son président, contient en effet plusieurs indications qui témoignent de sa prospérité croissante. Le fait seul que quatre-vingt-huit sous-comités se sont formés durant cet, exercice en est une preuve évidente. Le personnel attaché a toutes les créations sanitaires de la Société est maintenant au complet. Sa fortune s'est accrue de fr. 54,464 en argent et de fr. 60,580 en matériel, si bien qu'elle a atteint, au 31 décembre 1892, le chiffre de fr. 5,307,542.

Si l'activité de la Société mecklembourgeoise a été peu apparente, une augmentation constante du nombre de ses membres, et un développement plus complet de son organisation intérieure attestent cependant qu'elle n'est point restée stationnaire.

Voici quelques informations relatives au sous-comité régional de Turin, extraites du compte rendu de ses travaux pour l'année 1892, qu'il vient de publier:

Ce document rappelle naturellement, comme un fait important, l'exercice de mobilisation des hôpitaux de guerre, nos 6 et 14, appartenant au comité de Turin, exercice qui a eu lieu au mois de juillet dernier et dont nous avons déjà parlé.

Chaque année, à l'assemblée générale qu'elle tient au printemps, la Société prussienne a le chagrin de constater les vides qui se sont produits dans son sein. Elle a perdu, dans le cours de l'année 1892, d'abord le duc de Ratibor, qui depuis de longues années mettait son activité infatigable au service de la Croix-Rouge; puis M. de Bleichröder, son trésorier, et M. de Bötticher, second vice-président du Comité central, deux personnages dont le souvenir, perpétué par les œuvres qu'ils ont accomplies dans le champ du travail commun, restera longtemps vivant dans la mémoire des membres qui les ont connus.

Nous empruntons au Tageblatt de Berlin les considérations suivantes, sur les pertes d'hommes subies dans les batailles.

Par notre circulaire en date du 2 août 1892, nous avons eu l'honneur de vous communiquer le programme du concours à prix, ouvert par LL., MM. le roi et la reine d'Italie, à l'occasion de la cinquième conférence internationale de la Croix-Rouge.

Or nous avons été obligés de changer la date de l'ouverture de l'exposition pour le concours, afin qu'elle ait lieu en même temps que l'exposition internationale de médecine et d'hygiène, en sorte qu'elle sera ouverte du 15 septembre au 15 octobre prochain, et le temps utile pour l'envoi des objets destinés au concours a été prorogé au 31 juillet 1893.