Nous croyons utile de rappeler, au début de notre quatrième Revue, que notre but, en donnant ici un court aperçu des principales publications parues pendant le trimestre précédent, sur les questions de médecine, chirurgie et hygiène militaires, est uniquement de faciliter au lecteur la recherche des travaux dans ce domaine, et non point de donner une analyse quelque peu complète de ces travaux. Si nous ne nous bornons pas à la sèche énumération des titres des ouvrages et monographies, c'est que nous croyons être utiles au lecteur en lui donnant un bref résumé du contenu des travaux annoncés, mais nous ne pensons pas que le caractère de notre Bulletin comporte plus de développements. Les auteurs, comme le lecteur, voudront donc bien ne pas chercher dans notre revue sommaire plus qu'elle ne peut donner; nous désirons, non point faire une concurrence quelconque aux journaux spéciaux, mais au contraire leur servir de porte-voix; si nous pouvons être utiles de cette manière, notre but sera atteint.

Les organes de la Croix-Rouge, en Russie, ne se sont pas bornés, en 1893, à accumuler leurs capitaux et à développer leur activité préparatoire en augmentant leur personnel sanitaire, mais ils ont pris une large part au soulagement des souffrances du peuple causées par des calamités publiques, telles que les épidémies et la famine, qui sévissent périodiquement et d'une manière cruelle dans ce vaste pays.

Le 18 juin 1893, la Société francfortoise de la Croix-Rouge célébrait, par un jubilé, le 25me anniversaire de sa fondation. Dans un discours composé pour cette occasion, le président de la Société, M. le Dr Cohn, fit un tableau de la tâche qu'avait accomplie pendant ces vingt-cinq années la Croix-Rouge de Fraucfort.

M. le Dr Henri Triepel, privat docent a l'Université de Leipzig, vient de publier une intéressante étude, dans laquelle il analyse deux documents récents, en les soumettant à un examen critique.

Conformément à ses statuts, la Société saxonne de secours aux soldats blessés et malades ne se réunit en assemblée générale que tous les deux ans. A l'assemblée du 4 décembre dernier le Comité, reportant ses regards en arrière, signalait dans son rapport l'accroissement notable du nombre des membres: de 1,748 qu'il était à la fin de 1890, il s'est élevé à 2,542, ce qui a porté à 13,000 marks le montant total des cotisations versées. Quelque réjouissant que ce résultat puisse être, il y a encore bien des efforts à faire pour que la Société tienne, dans un royaume qui compte trois millions d'habitants, la place qu'elle doit y occuper.

Le journal suisse Unter dem Rothen Kreuze vient d'arriver au terme de sa première année d'existence. A cette occasion, son rédacteur, encouragé par le nombre croissant de ses abonnés, annonçait dans son numéro de décembre, une série de transformations et d'améliorations pour l'année 1894.

Nous empruntons au rapport présenté par le Comité exécutif à l'assemblée générale du 2 décembre 1893, les détails suivants sur l'activité de la Société suédoise de la Croix-Rouge en 1893.

L'année 1893 s'est écoulée paisiblement, sans troubles ni calamiés, pour la section de Bâle, dont tous les efforts ont pu se tourner du côté de l'augmentation des approvisionnements et de l'amélioration de l'organisation actuelle.

Le rapport qui a été lu dans l'assemblée générale neuchâteloise du 6 juillet 1893 embrasse une période de deux ans, comprise entre la première et la deuxième assemblée générale.

Le Comité se compose de dix-sept membres, parmi lesquels figurent les noms de MM. Jean de Montmollin, président; Dr Pettavel, vice-président; Dr Morin, secrétaire; P. Bitter, trésorier; A. Bovet, vice-secrétaire. La cotisation des membres est fixée à un minimum d'un franc.

La collaboration et l'action commune auxquelles les deux sociétés suisses de la Croix-Rouge et des Samaritains viennent de se résoudre, et auxquelles elles ont donné une étendue statutairement précisée par les décisions dont nous avons donné, dans notre précédent Bulletin, une analyse succincte, n'ont point empêché le développement indépendant de l'Association des Samaritains, ni ralenti son activité pendant l'année 1892–1893.

Dans le but de faciliter l'orientation du lecteur, notre compte rendu decejourcontiendra, séparément, l'analyse des publications du trimestre écoulé, et un rapport abrégé sur les travaux de la section de médecine et de chirurgie militaires du Congrès de Rome. La première partie de notre travail sera de ce fait absorbée partiellement par la seconde, différents travaux présentés au Congrès ayant été publiés tout au long par leurs auteurs ou ayant fait l'objet d'analyses dans les journaux spéciaux.

Jusqu'à présent, la Convention de Genève, qui pose des principes si importants au point de vue du droit de la guerre et qui a été acceptée avec tant d'empressement dans les diverses parties du monde, est dépourvue du couronnement qui, seul, en assurerait la complète efficacité; ses prescriptions n'ont aucune sanction, ni internationale, ni nationale, — du moins dans la plupart des pays,— de telle sorte qu'en les observant on remplit un devoir librement assumé, mais qu'en les violant on ne s'expose à aucune répression régulière et légale, et que le seul remède consiste en ce détestable moyen des représailles, qui fait pâtir des innocents de la faute des coupables, ou en une révolte, toujours hypothétique et souvent inefficace, de l'opinion publique. Les rédacteurs de la Convention s'en étaient remis au zèle des Etats contractants pour l'élaboration de législations locales; cet espoir a été déçu. Faut-il renoncer à jamais à rendre la Convention, non pas seulement moralement, mais aussi légalement obligatoire pour ses adhérents ? M. Moynier ne l'a pas pensé, et il a cherché comment on pourrait arriver à donner une sanction à ses dispositions, sans empiéter sur, la souveraineté de chaque Etat signataire, sans donner à des tiers un droit d'intervention dans l'exercice de la justice répressive, droit qu'aucune puissance ne consentirait à reconnaître en dehors de la constitution d'une autorité fédérale supérieure, qui est et restera longtemps encore dans le domaine des rêves.

Cet appareil est destiné aux troupes dites de montagne, ainsi qu'aux colonnes d'ascensionnistes volontaires de la Croix-Rouge, dont la création paraît urgente. En effet, depuis l'extension considérable des ouvrages de fortification permanente sur les points stratégiques les plus élevés des Alpes, l'importance des opérations militaires le long de crêtes souvent vertigineuses, à des altitudes variant de 1,000 à 4,000 mètres, ne saurait être déniée.