En juillet dernier, la colonne sanitaire de Berlin a procédé, de nuit, à des exercices de secours sur l'emplacement de manœuvres qui s'étend entre les gares d'Anhalt et de Potsdam; soixante-dixhommes environ reçurent les objets de pansement et les brancards nécessaires au transport des blessés. Leur guide, le secrétaire Wolter, avait eu soin de disséminer, sur le terrain d'exercice, entre les voies de chemin de fer, dans les haies et dans les fossés, les «blessés», qui portaient sur leur poitrine une étiquette indiquant leur blessure. On supposait qu'une bataille avait eu lieu pendant la nuit, et qu'il s'agissait de recueillir les derniers blessés. Les volontaires se mirent alors à l'œuvre; devant chaque civière marchait un homme portant une lanterne sourde et cherchant à découvrir les blessés; dès qu'on en avait trouvé un, on le plaçait sur la civière et on le pansait à la lueur de la lanterne. En même temps, le Dr Zelle, sous la direction duquel s'exécutait l'exercice, donnait sur chaque opération des instructions détaillées. Enfin, les blessés furent transportés jusqu'au dépôt, malgré la difficulté d'un terrain coupé par les exercices du génie.

La Conférence internationale réunie à Rome en avril 1892 avait émis le vœu que les sociétés de la Croix-Rouge s'entendissent avec les gouvernements, pour faire servir les grandes manœuvres militaires à l'instruction de leur personnel.

Se conformant à ce vœu, le président de la Croix-Rouge italienne obtint du ministre de la guerre l'autorisation, pour cette société, de prendre part aux manœuvres des Ier et IIe corps d'armée en Piémont, en 1893, avec un hôpital de guerre de 50 lits, une section de train-hôpital et un poste de secours.

Le jury international, qui s'est réuni à Rome le 25 octobre 1893, était composé de quinze membres, dont:

En voici les noms:

Comte G.-L. Della Somaglia, président.

Dr Cipolla Joseph, Gén. méd. inspect, de santé militaire (Italie), vice-président.

Dr Gurlt, professeur de chirurgie à l'Université de Berlin (Allemagne), vice-président.

M. Guerrero, marq. Edouard, aide-de-camp de S. M. (Italie), secrétaire.

M. le Dr Auffret, directeur du Service de santé de la marine à Rochefort, vient de faire paraître, dans la Revue maritime et coloniale, un travail important sur les rapports de la Croix-Rouge avec les guerres maritimes et sur les moyens de leur donner une solution pratique.

D'après le compte rendu du 1er janvier 1892, il y avait à cette date deux cent quatre-vingt-sept organes de la Croix-Rouge dans tout l'empire russe, non compris les hôpitaux, les ambulances, les hospices, attachés à ces institutions. En 1892, seize comités furent encore formés, mais d'autres ont cessé d'exister, de sorte qu'en 1893, la Croix-Rouge russe comptait trois cent deux sociétés ou associations, possédant ensemble un capital de 4,832 mille roubles.

Nous donnons ci-après l'abrégé du rapport publié par M. le Dr Rosati dans le numéro du mois de novembre du Giornale medico del Ro esercito e della Ra marina, sur sa charrette-brancard, honorée du premier prix au concours de Rome. Nous regrettons d'avoir reçu cette publication trop tard pour pouvoir reproduire les planches représentant cet ingénieux appareil.

Dans notre dernier Bulletin (p. 88), nous avons donné un aperçu de la conférence faite par M. le médecin en chef Rouvier, sur « Les secours aux blessés dans les guerres maritimes ». Aujourd'hui nous revenons sur ce sujet, pour le traiter à un point de vue spécial, celui des moyens de transport des blessés à bord, que nous avions intentionnellement négligé, avec la pensée de le reprendre quand nous pourrions accompagner ce que nous avions à en dire d'une planche. Cette facilité nous ayant été obligeamment procurée par la Croix-Rouge française, nous complétons donc à cette heure notre premier article par la dite planche, que nous ferons suivre de quelques indications, empruntées aussi au Bulletin de Paris (no 31, p. 47).

L'un des membres de la conférence internationale de la Croix-Rouge qui s'est tenue à Rome il y a deux ans, M. Buzzati, professeur de droit international à l'université de Macerata, vient de publier un Compte rendu critique des travaux de cette assemblée, et nous désirons, tout en le signalant à l'attention de nos lecteurs, noter ici les observations qu'il nous a suggérées.

Le sous-comité régional de Palerme, est le centre hiérarchique de la Croix-Rouge pour toute la Sicile, qui forme la douzième circonscription de cette œuvre. Il publie des rapports annuels qui attestent sa vitalité. Le dernier que nous avons reçu embrasse cependant — par économie — une période de deux ans (1891 et 1892) pendant laquelle il a développé une activité normale. Le seul fait exceptionnel qui se soit produit a été l'exposition nationale de Palerme.

Le président, M. Stähelin, a ouvert la réunion des délégués de la Croix-Rouge suisse, qui s'est tenue à Zurich, le 7 juillet 1894, en consacrant quelques mots à l'organisation nouvelle, telle qu'elle a été introduite en 1893 à la suite de la revision des statuts. La division de la Direction centrale en quatre départements n'a pas encore porté ses fruits; à part le département de l'instruction, qui a tenu ses promesses, les autres n'ont pu fournir encore qu'un travail lent et incomplet; en outre, le chef du département du matériel, M. Auguste Socin, de Bâle, s'est vu contraint, à cause de ses occupations, de donner sa démission, et M. le Dr Krönlein, de Zurich, a bien voulu prendre sa place.

Au mois de janvier 1894, est décédé à La Haye, à l'âge de près de quatre-vingt-trois ans, le lieutenant-général de l'armée néerlandaise Willem-Jan Knoop, membre honoraire de la Société néerlandaise de la Croix-Rouge.

Né à Bruges en 1811, Knoop entra au service militaire à l'âge de quatorze ans; quatre ans après il fut nommé officier. Ce fut à la suite d'études sérieuses, d'efforts sans relâche et grâce à une rare assiduité, qu'il s'éleva aux plus hautes dignités militaires, conquérant à la fois une autorité et une popularité dont ne jouissent que rarement les chefs d'armée, en temps de paix.

Il résulte du compte rendu que vient de publier la Société grecque de la Croix-Rouge, sur son activité en 1893, que son attention a été attirée par les calamités des tremblements de terre à Zante et à Thèbes. On connaît les détails de ces sinistres. A Zante les secousses, pendant les mois de février, avril et mai 1893, ont en partie transformé en ruines les villes et les villages. Presque en même temps, des tremblements de terre réitérés détruisirent la petite ville de Thèbes et les villages environnants.

Le rapport présidentiel, présenté à l'assemblée générale du 29 avril 1894, passe en revue les événements de l'année écoulée. Plusieurs d'entre eux ayant été précédemment mentionnés, pour ceux-là une simple énumération suffira.

Si, à tort ou à raison, quelques personnes ont pu regretter que les autorités militaires tendissent à limiter l'intervention de la Croix-Rouge sur le champ de bataille, il n'est pas moins réjouissant de constater qu'une place très suffisante lui est faite, dans une sphère où personne ne songe à lui contester la première place et où aucun service sanitaire officiel ne saurait se passer de son concours. Qu'importe que son activité s'exerce en première, en seconde ou en troisième ligne, pourvu que les blessés et malades soient assurés de secours rapides et suffisants? La Croix-Rouge n'en demande pas davantage.

Les derniers numéros du Messager de la Croix-Rouge russe ne contiennent que peu de chose sur l'activité de cette société, qui continue à développer son organisation. Plusieurs nouvelles communautés de sœurs de charité ont été créées, savoir celles de Mittau, Ekaterinodar, Riazan, Tchernigov, Jaroslavl et Petrozavodsk. A Epiphane (province de Toula), s'est ouvert un hôpital chirurgical. A Odessa, la famille Lichine a construit un pavillon en pierre pour les malades. Le capital de la Croix-Rouge se monte actuellement à 3 millions et quart (environ 9,000,000 de francs).

M. le baron de Hardenbroek de Bergambacht, président de la Croix-Rouge néerlandaise, nous a adressé, avec prière de la publier, la notice suivante, à laquelle nous nous faisons un devoir d'accorder une place dans le présent Bulletin.

Le Comité supérieur de la Croix-Rouge néerlandaise déplore la perte de l'un des plus distingués de ses membres, M. le pasteur Dr C.-E. van Koetsveld, décédé à La Haye, le 4 novembre 1893, à l'âge de quatre-vingt six ans.

Le Bulletin de la Croix-Rouge italienne, qui paraît une fois par an, donne suffisamment de détails sur l'activité que déploient les sous-comités de cette association, pour que nous puissions nous contenter d'y renvoyer ceux de nos lecteurs qui s'intéressent spécialement aux progrès de la Croix-Rouge dans telle ou telle partie du royaume. On y trouve, en effet, non seulement les noms des membres des bureaux de chacun d'eux, mais encore un résumé très concis et fort bien fait de tous les rapports partiels relatifs à une même circonscription. Ces circonscriptions, qui embrassent toute l'Italie, n'étant qu'au nombre de douze, il n'est pas difficile de se faire une idée de l'ensemble, en parcourant les douze petites notes qui les concernent. Le rapport annuel du Comité central, dont nous donnons toujours une analyse, relève d'ailleurs tout ce qui mérite une mention spéciale, et n'est en quelque sorte qu'une récapitulation de toutes ces données particulières.

Dans notre avant-dernier Bulletin, nous avons résumé les modifications que l'assemblée des délégués, réunie à Olten, en juillet 1893, avait introduites dans les statuts et dans l'organisation générale de la Société centrale suisse de la Croix-Rouge. Nous sommes a meme aujourd'hui de donner le texte complet des nouveaux statuts. Le voici:

La Société centrale suisse de la Croix-Rouge a pour but d'organiser l'assistance volontaire et de la rendre, en temps de guerre, aussi utile que possible au service sanitaire de l'armée.

Le Comité central de la Croix-Rouge prussienne a organisé des tournées d'inspection, destinées à examiner les préparatifs des sociétés de secours aux blessés militaires, en temps de paix. Ces préparatifs sont de nature variée. Ils embrassent l'installation des hôpitaux auxiliaires, à mettre sur pied par ces sociétés en temps de guerre, ainsi que les aménagements des stations de pansement et de rafraîchissements dans les gares. Ils comprennent également l'instruction du personnel des infirmiers, garde-malades et sœurs de charité, qui se vouent au service de santé.

Depuis près de huit ans, l'aire géographique dans laquelle la Convention de Genève est en vigueur n'avait reçu aucun accroissement, mais nous n'avions pas perdu l'espérance de la voir s'étendre encore, notamment du côté de l'Amérique, où il nous semblait qu'elle devait éveiller d'autant plus de sympathie que les guerres y sont plus fréquentes qu'ailleurs. Nous avons donc été réjouis en apprenant que les Etats-Unis de Vénézuela s'étaient décidés à accéder au traité de 1864. Celte démarche a-t-elle été le fruit tardif d'une correspondance que nous avons eue jadis, sur le même sujet, avec des personnes influentes de ce pays, et des bonnes dispositions que nous y avions rencontrées alors? Nous ne savons; cela importe peu. L'essentiel est d'enregistrer l'heureuse décision prise par le gouvernement de Caracas. Puisse-t-elle être l'avant-coureur de la naissance d'une société vénézuélienne de la Croix-Rouge.