Le Comité central madrilène, dans son bulletin de novembre et décembre 1907, annonce que la réorganisation de la Croix-Rouge sur les bases de 1899 s'effectue dans toute l'Espagne, sans aucune difficulté, comme il l'espérait du reste, étant donné l'esprit d'abnégation qui distingue les sociétaires et l'enthousiasme qui les anime dès qu'il s'agit de consolider et d'étendre le fonctionnement de la Société et d'accroître son prestige.

Le compte-rendu officiel de la Conférence ayant paru, nous pensons rendre service à nos lecteurs en complétant l'article de M. E. Odier, paru en 1907, par la publication du texte des vœux et résolutions votés à Londres.

En adjonction au court article que nous avons publié sous ce titre dans notre fascicule d'octobre 1907, (p. 287) on nous prie de faire savoir que la Freiwillige Rettungsgesellschaft, dont nous mentionnions l'excellente organisation, continue comme par le passé à puiser ses ressources dans la charité privée et la générosité du public.

Article Premier. — La Société placée sous le protectorat de son A. R. le prince régent, fondée le 18 octobre 1866 et jouissant, sous le nom de Société bavaroise de la Croix-Rouge, des droits de corporation dès le 28 mai 1867 a pour but:

De collaborer en temps de guerre, sur la base des décisions de la Conférence internationale de Genève de l'année 1863, avec l'administration sanitaire du royaume, aux secours des militaires blessés ou malades à la guerre par le moyen d'une assistance volontaire appropriée, et de prendre à cet égard déjà en temps de paix les mesures préparatoires nécessaires.

Le rapport présenté à l'assemblée du 22 mai dernier par le premier secrétaire Dr Bohmer, constate un certain nombre de changements dans le personnel, soit dans le Comité central, soit dans les comités de province. Le chiffre des membres s'est peu augmenté au cours du dernier exercice; il est de 12,203. Les sections locales ont réussi à rassembler beaucoup de dons en faveur des troupes allemandes au Sud-Ouest de l'Afrique, mais il importe qu'elles participent davantage encore aux entreprises d'utilité publique en vue d'attirer l'attention et l'intérêt général. Des établissements pour le prêt d'objets sanitaires ont été institués à Helmbrecht et à Pegnitz, et ont rendu des services.

Depuis sa fondation en 1905 la Société de la Croix-Rouge en Grande-Bretagne s'est appliquée à fonder des comités dans les cemtés et les grandes villes, en vue de préparer l'œuvre de secours en cas de guerre et d'éviter les flottements et les gaspillages qu'entraîne l'absence d'organisation.

Ces comités ont été créés un peu partout, jusqu'en Ecosse et en Irlande, et des branches ont même été fondées au Canada et à la Nouvelle-Zélande.

Le numéro de janvier du Bulletin de la Croix-Rouge américaine contient le rapport annuel sur la marche de cette Société.

De formation ou de réorganisation relativement récente, cette Société cherche à asseoir son existence sur des bases solides et à se constituer des réserves à l'instar des autres sociétés du continent.

A l'assemblée annuelle de l'Association congolaise et africaine, tenue à Bruxelles le 14 avril 1908, le secrétaire général, M. le baron Baffin, présente le rapport habituel sur la marche de l'association pendant l'exercice écoulé.

Dans le Bulletin d'octobre dernier, nous avons décrit, d'après M. Laval, les paquets de pansement de différentes armées. Complétons cette énumération, d'après le même auteur, par la description du paquet de pansement des Etats-Unis et de celui de l'armée japonaise.

M. le Prof. Holland, membre de l'Institut de droit international et l'un des délégués de l'Angleterre — on s'en souvient — à la conférence de revision de la Convention de Genève en 1906, vient de faire paraître un volume sur les lois de la guerre sur terre, écrites et non écrites.

Son ouvrage n'est pas seulement une reproduction des règles émises et sanctionnées par les Conventions de La Haye qu'a signées la majorité des Etats, mais un véritable projet de code international des lois de la guerre, lequel, dit modestement l'auteur dans sa préface, pourra peut-être être de quelque utilité, lorsque dans quelques années une troisième conférence de la Paix viendra reviser et compléter l'œuvre de ses devancières.

Le journal El Censor ayant tourné en ridicule les uniformes de la Croix-Rouge espagnole dont la simplicité est pourtant connue, M. Juan de Criado y Dominguez adresse au directeur du journal précité la lettre suivante:

« M. François Cantero, directeur du journal, El Censor.

« Mon distingué confrère,

« Bien que vous l'ayez dit en matière de plaisanterie, je crois qu'il n'y a pas incompatibilité irréductible entre les grimaces gaies de Momus et la sévérité inaltérable d'Astrée et je crois aussi que la justice peut et doit coexister avec les appréciations les plus expertes et les épigrammes les plus piquantes et les plus ingénieuses; je me permets donc de vous demander de vouloir bien rectifier la définition satirique de « sociétaire de la Croix-Rouge » telle que vous l'avez donnée dans votre journal.

Nous avons l'honneur d'informer Votre Excellence que, par télégramme du 3 courant, le ministère des relations extérieures de la république de l'Equateur nous a notifié l'accession de cette république à la convention conclue à Genève le 22 août 1864, pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne.

Pour faire suite à notre article du fascicule de janvier, nous pouvons communiquer à nos lecteurs que la Société de secours française continue avec persévérance et succès l'œuvre commencée au Maroc par l'envoi de dames infirmières pour soigner les malades et les blessés.

Le nombre des ambulances ayant été augmenté à Casablanca, une nouvelle section de douze infirmières y a été envoyée, ce qui porte dans cet endroit leur nombre à 18.

Nous avons relaté ici-même et à plusieurs reprises les démarches faites par la Croix-Rouge espagnole auprès du gouvernement pour faire cesser l'emploi abusif des insignes de la Société.

Dans sa lettre du 26 juin dernier, le président du Comité central madrilène rappelait un décret royal du 7 novembre 1899 qui interdit au « Registre de la propriété industrielle » d'enregistrer des marques de fabrique utilisant le nom ou l'emblème de la Croix-Rouge. Il faisait ressortir également que, le 6 juillet 1900, l'Espagne avait signé la nouvelle Convention de Genève dont l'article 23 stipule que l'emblème de la Croix-Rouge et les désignations de « Croix-Rouge » ou « Croix de Genève » ne pourront être utilisées en temps de paix, comme en temps de guerre que pour protéger et désigner les établissements sanitaires, le personnel et le matériel protégés par la Convention.

Nous avons le regret de signaler à nos lecteurs la mort, survenue le 20 mars 1908, à Washington, de M. John Hitz, ancien consul général de Suisse.

M. Hitz était, comme on sait, directeur du Volta-Bureau à Washington, lequel s'occupait de tout ce qui pouvait être utile aux sourds et muets et améliorer leur sort. Mais M. Hitz s'intéressait également, avec une vivacité que l'âge n'avait point ralentie, à tout ce qui concernait la Croix-Rouge, et c'est à ce titre que nous mentionnons la perte que cette institution a faite en lui. En 1884, il avait reçu de l'impératrice Augusta une médaille d'argent pour le travail accompli par lui à la Nouvelle-Orléans dans le domaine de la Croix-Rouge.

La Société a fait plusieurs pertes sensibles, au cours du dernier exercice, notamment en la personne du sénateur Pierre Strozzi, membre du Comité central, qui avait montré son attachement à la Société, entre autres, par le don d'une tente complète, d'une valeur de fr. 12,000.

Le président, comte R. Taverna, a été confirmé pour une nouvelle période de trois ans à la tête de la Société. C'est la cinquième périods triennale qui commence pour lui, mais les mérites qu'il s'est acquis le désignaient de la façon la plus décisive pour continuer à remplir ces fonctions.

La Croix-Rouge américaine est occupée à organiser une armée de volontaires, enseignés pour les premiers soins en cas d'accidents, qui portera le nom de « Grande Légion de la Croix-Rouge ». Les premières colonnes de la Grande Légion sont entrées en fonctions le 22 janvier dernier, à Brooklyn, sous la direction du Dr Glenworth R. Butler, assisté du major Charles Lynch du Medical Department U. S. A., qui a été spécialement désigné pour ces fonctions par le chirurgien général de l'armée.

Depuis le départ des religieuses, le soldat malade est privé des soins délicats que seule une femme peut donner. Le Ministre de la guerre français a décidé de suppléer à cette lacune par la création des infirmières militaires. C'est là une innovation très heureuse, car, outre l'insuffisance notoire des hommes pour cette fonction éminemment féminine, la réduction des effectifs en infirmiers exercés, dans les sections, rendait les soins nettement insuffisants. Il faut constamment faire appel aux réservistes, aux territoriaux, aux volontaires des corps de troupes pour suppléer à l'insuffisance du nombre des infirmiers.

En vue des catastrophes qui peuvent survenir et pour lesquelles il est nécessaire d'avoir des sommes en réserve pour assurer la prompte distribution de secours aux victimes, la Croix-Rouge américaine a décidé de créer un fonds général de secours, dans lequel, seront versés les intérêts des sommes récoltées lors de tel événement ayant amené des dons, ainsi que les reliquats des sommes recueillies à l'occasion de tel désastre.

Par lettre du 14 septembre 1908, la Société norvégienne de la Croix-Rouge nous informe que M. E. Molzfeldt, qui depuis long-temps remplissait les fonctions de président de la Société, a été remplacé dans cette charge par M. A. M. Seij, avocat à la Cour Suprême, à Christiania.