Bien qu'obligés à être très sommaires dans la description d'appareils sur lesquels nous ne disposons, le plus souvent, que de résumés, nous ne résistons pas au désir de tenir les lecteurs du Bulletin au courant d'inventions nouvelles dans le domaine des secours aux blessés, quitte à eux à aller chercher aux sources des détails plus complets.

Le rapport de la Société badoise, qui embrasse la période du 1er avril 1907 au 1er juillet 1908, commence par rappeler la perte considérable, résultant pour la Société comme pour tout le pays, du décès du grand duc de Bade. Son fils, le grand-duc Frédéric II, a pris, dans le même esprit de sympathie et de dévouement à la cause de la Croix-Rouge, sa place comme haut protecteur de la Société.

M. le Dr Joseph Kühn, président de la première cuisine populaire viennoise et membre du Comité central de la Société autrichienne de la Croix-Rouge, est, comme on sait, un apôtre de l'œuvre qui consiste à assurer une bonne alimentation dans les hôpitaux, notamment en vue de leur fonctionnement dans les guerres futures.

Le Dr Georg Schmidt, Stabsarzt à Berlin, publie chez Mittler und Sohn,un volume de 168 pages qui développe et commente l'Ordre de service du 22 octobre 1907 établi par le Commissaire impérial et inspecteur militaire de l'assistance volontaire, d'accord avec le Ministère de la Guerre, et concernant les fonctions des secoureurs volontaires en temps de guerre et en temps de paix.

Un épouvantable cyclone dévasta en avril 1908 la ville de Hattiesburg (Mississipi) et ses environs. Les illustrations qui accompagnent dans le Bulletin américain le récit de ce désastre montrent les forêts abattues, les maisons rasées, la ruine ayant soudainement atteint les malheureux habitants de cette contrée.

L'ordonnance dont nous venons de parler consacre la création dans l'armée allemande, d'un corps d'aides supérieures femmes pour les secours volontaires. L'adoption des Armeeschwestern date, dans cette armée, du 27 janvier 1907; à cette époque 20 de ces sœurs supérieures sont entrées en fonctions; pour cette année le nombre en sera vraisemblablement augmenté. Les sœurs d'armée sont placées sous les ordres du commissaire impérial de l'assistance volontaire; elles sont choisies parmi les femmes les plus méritantes des différentes sections de la Croix-Rouge allemande désirant se vouer définitivement au soin des malades, et sont réparties dans les principaux lazarets militaires. Le type de cette nouvelle organisation des secours féminins a été fourni par le corps des sœurs Reine Alexandra de l'armée anglaise (Queen Alexandra's Imperial Military Nursing Service).

Le Congrès international d'hygiène qui s'est tenu à Berlin en septembre dernier a révélé à quel point la Croix-Rouge participait à la plupart des œuvres d'hygiène sociale. C'est elle en particulier qui a lancé le grand mouvement pour la lutte contre la tuberculose; dans le domaine du soin des nouveaux-nés, en vue de la réduction de la mortalité infantile, c'est elle aussi qui déploie, notamment au sein de ses sociétés de dames, une activité éclairée et bienfaisante.

Dans aucun Etat l'on n'a, jusqu'ici, organisé rationnellement le service sanitaire des troupes à cheval; c'est que la tâche est difficile en raison du rôle que ces troupes ont à remplir à la guerre Très mobiles, détachées souvent en groupements multiples,.une organisation sanitaire spéciale semblait leur être d'autant moins utile que, derrière elles, suit la troupe, munie des éléments nécessaires à cet égard.

M. le marquis de Voguë a présidé cette année, comme les précédentes, l'assemblée générale de la Société, qui a eu lieu le 21 juin 1908. La cérémonie, à laquelle assistaient de hautes notabilités, a commencé par une abondante distribution de diplômes d'honneur avec médailles. Puis dans son allocution présidentielle et avant de donner la parole à M. de Valence, secrétaire général, M. de Voguë rend hautement hommage aux mérites et aux services exceptionnels rendus par ce dernier au Maroc, qui ont été si vivement appréciés que le général d'Amade a cité son nom à l'ordre du jour de l'armée, le soir du combat du 29 février et que le Président de la République lui a conféré la croix de chevalier de la légion d'honneur.

La Société n'a pas vu se produire de grands changements dans son sein au cours de son dernier exercice, son développement a suivi un cours normal, et son activité humanitaire s'est déployée plus utile et plus appréciée que jamais: ses colonnes de transport ont été appelées à porter secours dans 6966 cas.

La question de la suspension des brancards dans les voitures de blessés et les chars divers réquisitionnés est, au fond, la plus importante de ce mode de transport, attendu que les secousses excluraient l'emploi de la plupart des véhicules lorsqu'il s'agit de blessures fraîches et non encore immobilisées.

Le secrétaire-général du Comité central des Sociétés allemandes de la Croix-Rouge, M. le Dr Kimmle, Oberstabsarzt, publie dans Das Rothe Kreuz un compte rendu sur l'exposition tenue à Londres à l'occasion de la Conférence internationale des Sociétés de la Croix-Rouge. Ayant parlé ici même de cette exposition, nous nous bornerons à relever les observations de l'auteur.

Premières, parmi les publications médico-militaires que nous avons l'occasion de consulter, les Archives médicales belges ont publié un compte rendu documenté des travaux de la Conférence internationale des Sociétés de la Croix-Rouge tenue à Londres en juin dernier, dû à la plume compétente de M. le médecin principal de première classe, Dr Molitor, inspecteur général du Service de santé de l'armée, délégué du gouvernement belge à cette Conférence. Ce compte rendu est, du reste, la reproduction du rapport présenté par l'auteur au Ministre de la Guerre du Royaume de Belgique.

La Croix-Rouge de la République Argentine a fondé une section de province à Victoria. Le président de ce nouveau sous-comité pose an Comité central de Buenos-Aires les questions suivantes:

Nous pensions que les membres de la Croix-Rouge argentine avaient la faculté de donner les premiers soins en cas d'accidents et de se faire reconnaître comme tels par les autorités, mais nous voyons que, d'après l'article 83 de votre règlement général, aucun membre ne peut invoquer sa qualité ni porter secours en tant que sociétaire de la Croix-Rouge argentine.

M. V. de Valence, secrétaire général de la Société française de secours aux blessés militaires, ayant bien voulu nous communiquer, en vue du Bulletin, son rapport sur l'œuvre de la Croix-Rouge au Maroc, présenté à l'assemblée générale de la Société le 21 juin 1908, nous nous empressons d'en extraire pour nos lecteurs les fragments suivants, qui viennent très heureusement compléter les indications sommaires contenues dans nos précédents fascicules.

Les commentaires de la nouvelle Convention de Genève se multiplient. Il n'y a lieu ni de s'en étonner ni de s'en plaindre.

M le Dr Christian Meurer, professeur à l'université de Wurtzbourg, vient de donner dans le Zeitschrift fur Völkerrecht und Bundesstaatsrecht un exposé rapide et pratique du contenu de ce pacte international.

A la suite de l'assassinat de l'impératrice Elisabeth, la Société autrichienne de la Croix-Rouge, dont cette noble femme était la première protectrice et dont l'œuvre humanitaire correspondait si bien aux aspirations élevées de son âme et aux besoins philanthropiques de son cœur, résolut de se mettre à la tête d'un mouvement pour rassembler des fonds et élever, à Vienne, un monument respectueux à sa mémoire, une chapelle qui porterait son nom.

L'assemblée générale de l'Union des Femmes de France s'est tenue le 31 mai 1908, à l'Hôtel Continental, sous la présidence de Mme Charbonnier de la Bedollière, vice-présidente, remplaçant la présidente Mme Pérouse, souffrante.

Après la distribution des récompenses et distinctions habituelles, et la remise de médailles et de diplômes de reconnaissance aux vaillantes infirmières de la Société qui ont servi au Maroc, divers rapports furent présentés.

Nous l'avons l'honneur de vous informer qu'en date du 28 octobre 1907, la Légation de Colombie a notifié au Conseil fédéral l'adhésion de la République de Colombie à la Convention du 6 juillet 1906 pour l'amélioration du sort des blessés et malades dans les armées en campagne.

Veuillez agréer, Messieurs, l'assurance de notre considération distinguée.

La Société a parcouru en 1906 sa vingt-septième année. De nombreuses distinctions ont été comme à l'ordinaire conférées à certains membres de la Société, témoignant ainsi soit de l'intérêt actif de la famille régnante et des hauts protecteurs de la Société pour l'œuvre accomplie par elle, soit du zèle déployé par ses sociétaires.