Le texte freudien entretient avec l'ensemble de l'écriture un rapport d'intertextualité, il communique avec ceux qui parlent autour de lui, avec ceux aussi qui ont, avant lui, pris la parole et qui à son époque se laissaient déjà contenir sous le nom de « tradition ». Cette situation n'est pas le propre du texte freudien, elle est commune à tout texte qui s'énonce; cependant, chez Freud lui-même, ce rapport à la tradition, à l'écriture antérieure, trouve un lieu d'explication: Freud se situe explicitement à un point précis de cette tradition et pense celle-ci par rapport à lui; il lie, dans une lecture englobante, son texte à ceux de Copernic et de Darwin, il a conscience de lui-même comme appartenant à leur continuité; à ses propres yeux, « après Freud » advient quelque chose qui, après Copernic et après Darwin, était aussi de quelque façon advenu, quelque chose que le récit psychanalytique poursuit en le redisant.

La révolution scientifique ou copernicienne apparait habituellement au penseur comme un événement imposant, complexe et problématique. Mais ce ne semble pas être le cas pour M. Raymond Montpetit. Vous n'avez, selon lui, qu'è y appliquer un regard dialectique on psychanalytique et le tour est joué. C'est ce que je retiens de l'allure et du biais de sa discussion de mon article sur la révolution en question.

Le Traité de Psychopathologie d'Eugene Minkowski se distingue par son caractère très personnel, non moins que par l'ampleur de son information. Cet ouvrage résume l'œuvre d'une vie consacrée à la pratique de la psychothérapie, à la méditation philosophique, et à une active participation aux mouvements intellectuels de l'époque.

L'origine de ce livre, nous confie l'auteur, remonte à une promesse faite à Louis Lavelle en 1939, mais il a été rédigé à intervalles irréguliers de 1948 à 1966. Minkowski y a incorporé de nombreux travaux écrits à diverses périodes de sa vie et sur des sujets multiples.

A recent addition to the growing corpus of Frege literature is Reinhardt Grossmann's metaphysical study of Frege's philosophical theories. Grossmann approaches Frege as a metaphysician whose philosophical concern centers around four main problems: the nature of logic, the analysis of various kinds of propositions, identity and truth. He has a genetic view of Frege's answers to these problems, and this is reflected in the arrangement and content of the chapters. In chapter I, Grossmann considers Frege's introduction of these problems in the Begriffsschrift and his initial attempt at solutions in terms of the distinctions between thinking and judging, sentence and content, concept and object, function and argument. Grossmann here diagnoses Frege's alleged failure to recognize states of affairs as the fundamental shortcoming of these early views.

Giambattista Vico was born in Naples on June 23, 1668. Several years ago Dr. Giorgio Tagliacozzo conceived the project of celebrating his centennial by assembling and publishing an International Symposium of papers by eminent authorities on Vico or on various aspects of contemporary philosophy and culture to which Vico's thought and work had some obvious relevance. He corresponded indefatigably with a great many potential contributors, advisers and helpers, gathered unto himself a co-editor and a board of three consulting editors, and in 1969 the Symposium duly appeared, in a large volume, beautifully printed and produced—though not, in the opinion of this reviewer, beautifully bound—by the Johns Hopkins Press.

La théologie chrétienne contient ou implique une métaphysique de la médiation universelle du Verbe incarné. Montrer que le rationalisme critique ne peut ignorer le problème de la médiation et qu'il y a place dans la philosophic la plus jalousement autonome pour une ouverture sur le surnaturel chrétien, telle fut la têche à laquelle Maurice Blondel consacra sa vie. Ses écrits ne laissent aucun doute: la recherche part de la foi, de l'Éivangile, de la christologie de S. Jean et de S. Paul, et fraie son chemin vers le discours philosophique. Dans l'ordre de l'expression et de l'exposition cependant, Blondel ne pouvait prétendre au statut de philosophe sans passer par des prémisses et des méthodes purement philosophiques. Comment ajuster ceci è cela? Comment obtenir un discours philosophique si la recherche est théologique? Comment rester d'accord avec l'intention théologique si les principes sont purement philosophiques? Il faut ici un moyen terme, une médiation entre le croyant et le philosophe, è savoir la conviction indivisiblement rationnelle et religieuse que la philosophic ne tolère pas d'être contredite par la foi, ni la foi par la philosophic. Ce point de coincidence est une condition de possibilité de l'entreprise blondélienne. II ne faut pas l'oublier en abordant l'étude de Jacques Flamand sur la médiation chez Blondel.

Parmi les nombreux textes consacrés è Herbert Marcuse depuis que mai 1968 l'a, avec sa complicité, métamorphosé de professeur de philosophie politique en « vedette philosophique de la révolution », celui de François Perroux est certainement un des plus intéressants et des plus féconds. Intéressant è cause des dimensions et de la richesée de la pensée de son auteur, un des plus vénérables économistes français fortement marqué par la tradition saint-simonienne et dont des ouvrages comme Industrie et création collective, Economie et société, Coexistence pacifique, etc. sont autant de jalons importants dans la critique de la société moderne. Fécond par l'approche économique avec laquelle l'auteur aborde les problèmes soulevés. Fécond par le dialogue engagé avec Marcuse qui répond en quelques pages aux interrogations de l'auteur et annonce son « désir de consacrer un livre è leurs discussions » (p. 207).