Le premier rapport annuel de la Direction de la Société hongroise a été présenté dans une assemblée générale tenue le 16 mai 1882. Le compte rendu de cette assemblée offre d'intéressants détails à noter, sur l'activité de la Direction en 1881.

Une circulaire a été adressée à toutes les municipalités du pays, pour les engager à fonder des comités, de ville et de comitat et dea sociétés filiales. A la date du rapport, on ne pouvait encore se rendre complétement compte des résultats de cette démarche, mais on savait qu'elle avait trouvé partout de l'écho, que des comités s'étaient formés eu grand nombre, que la somme des contributions recueillies devait être importante, et que la constitution de la Société était ainsi désormais bien assurée.

Les cours sanitaires tendent à prendre un développement remarquable dans la capitale de la France.

L'année dernière nous avons parlé des conférences données par les soins de la « Société française de secours aux blessés militaires », puis de « l'Ecole des garde-malades et des ambulancières » dont l'enseignement se donne à la mairie du 6me arrondissement. Aujonrd'hui nous joindrons à, ces indications quelques notes sur les leçons que fait donner « l'Union des femmes de France », déjà mentionnée dans notre Bulletin. On nous a écrit à ce sujet, le 20 février dernier:

Il y aura, à partir des 2 et 4 mars, des cours pour ambulancières dans les 4me, 6me, 8me, 11me, 15me et 18me arrondissements.

Les expositions, qui jouissent aujourd'hui d'une grande vogue et qui, dans tous les domaines auxquels elles s'appliquent, sont un puissant moyen de progrès, ont déjà fourni bien souvent aux sociétés de la Croix rouge l'occasion de montrer leur outillage et de travailler au perfectionnement de celui-ci. Il est probable que, sans ce stimulant, les améliorations obtenues auraient été plus lentes à se produire, et nous espérons que les sociétés participeront toujours davanlage à ces entreprises industrielles.

Par circulaire datée de La Haye le 30 décembre 1881, le Comité central néerlandais nous a informés qu'il avait eu la douleur de perdre son président, Son Excellence F.-V.-A., chevalier de Stuers, décédé le soir du 29 décembre, à l'âge de 89 ans. L'avant-veilie de sa mort, il avait encore signé la circulaire que nous venons de reproduire. Cet homme distingué, lieutenant-général en retraite et adjudant-général du roi, avait pris possession, le 16 mai 1872, du fauteuil laissé vacant par la démission du vénérable M. Bosscha.

La Société française d'assistance aux mutilés pauvres continue son œuvre, sous la philanthropique direction de M. le comte de Beaufort. Le concours fidèle de tous ses coopérateurs et de toutes ses coopératrices se manifeste aussi activement dans les villes de province que dans la capitale, et non-seulement en France mais encore à l'étranger. C'est ainsi qu'un des membres du Conseil, se trouvant à Athènes lors du tremblement de terre de Chio, s'est rendu sans délai sur le lieu du sinistre, et a pu concourir au soulagement de nombreux blessés. On espérait annoncer la formation définitive à La Haye d'une Société sœur. C'était l'ancien président de la Croix rouge néerlandaise, le regretté lieutenant-général de Stuers, qui en avait conçu la généreuse pensée, et qui, peu de temps avant sa mort, faisait pour cela un appel à la charité de ses concitoyens, dans une circulaire qu'on a pu nommer son testament spiritual. Ce testament accepté par la piété filiale, aurait été déjà mis à exécution sans un nouveau deuil. Mme de Stuers n'a survécu au général que de quelques jours.

La « Société d'assistance aux mutilés pauvres », fondée en France par M. le comte de Beaufort, vient d'être imitée en Hollande. M. le Dr Gori en a pris l'initiative et a publié, sur sa fondation, une brochure, illustrée de planches emprunlées aux ouvrages de M. de Beaufort, comme pour attester la parenté, ou l'analogie si l'on veut, des deux institutions. Nous avons souvent parlé, dans notre Bulletin, de la Société française, et nous espérons avoir dans l'avenir à enregistrer aussi les bienfaits de la Société néerlandaise, qui a son siège à La Haye.

Le Conseil de la Société française de secours aux blessés fait donner, cette année comme les précédentes, à Paris une série de conférences, dont voici les sujets:

Le rôle des dames dans les ambulances, par M. le docteur A. Riant, vice-président.

Les premiers soins à donner aux blessés, par M. le docteur Boinet, membre du Conseil.

Après être demeurés très longtemps sans nouvelles de la Société péruvienne, nous avons reçu enfin quelques renseignements à son sujet, et nous les communiquons à nos lecteurs, en attendant de pouvoir mettre sous leurs yeux une histoire plus complète de cette Société. La notice future à laquelle nous faisons allusion sera rédigée par le secrétaire, M. l'avocat Charles Sotomayor, et nous espérons la recevoir en temps utile pour l'insérer dans notre prochain « Bulletin ».

La « Société de secours aux militaires suisses et à leurs familles », qui siégeait à Berne et qui était en relations suivies avec le Comité international, vient de remettre une partie de ses pouvoirs à une nouvelle société, qui a pris le nom de « Société centrale suisse de la Croix rouge ».

C'est M. le pasteur Kempin, de Zurich, qui a pris l'initiative de cette organisation.

Nous signalons à l'attention de nos lecteurs un article sur les secours aux blessés en temps de guerre, article qui a paru dans la Nouvelle Revue (1er juin 1882).

L'auteur, M. le Dr P. Bouloumié, ancien médecin militaire, a traité son sujet essentiellement au point de vue français. Il montre la nécessité de réformer le service sanitaire de l'armée, puis il s'occupe de la Société de la Croix rouge, demandant qu'elle soit mise sous la dépendance directe du médecin en chef de l'armée, en temps de paix comme en temps de guerre, au lieu de « rester une puissance parallèle, une rivale irresponsable et par conséquent dangereuse. »

Nous avons glané, dans divers journaux, quelqnes nouvelles relatives à la Société russe de la Croix rouge, que nous avons lieu de croire véridiques. En voici les principales:

M. l'aide de camp général Baumgarten a eu l'honneur de présenter, le 12 septembre, au palais d'Alexandre, à S. M. l'Impératrice, M. Tchernik, membre de la Société de la Croix rouge, qui avait été le fondé de pouvoirs de la Société sur le Danube lors de la dernière guerre, et qui avait exécuté un modèle de baraquement d'évacuation de Yassy (350 lits). Ce baraquement se trouvait établi à l'endroit où se terminait le chemin de fer à voie étroite et où commençait la ligne à voie ordinaire. II a servi d'abri temporaire à tous les blessés et malades qui sont revenus en Russie de cette partie du théâtre de la guerre. L'hôpital qui a rendu de si grands services avait été établi dans un dépôt de marchandises, approprié à son nouveau but. Le modèle de baraquement est en carton, les lits en fil d'archal. Toutes les appropriations sont figurées au moyen d'un travail de menuiserie exécuté avec le plus grand soin.

Le Comité central néerlandais nous a communiqué la circulaire suivante:

La Haye, 2 mars 1882.

Nous avons l'honneur de vous communiquer qu'il a plu à Sa Majesté le Roi de nommer, par arrêté du 21 février (no 17), comme Président du Comité supérieur de la Société néerlandaise pour le secours des malades et, blessés en temps de guerre, le lieutenantgénéral pensionné C.-F. van Meurs, adjudant du roi en service extraordinaire, Vice-Président du Comité supérieur.

« La Croix rouge, son passé et son avenir. » Quel canevas il y avait dans ces quelques mots pour une riche broderie! M. Muynier a voulu se borner à nous raconter tout simplement l'histoire de cette institution qu'il a suivie depuis son origine, à nous la montrer agissante, à prévoir ses chances de développement, et, sans avoir recours à d'autre procédé littéraire que celui de la précision, il n'a pas moins réussi à faire un livre qui, tout on étant propre à captiver les esprits les plus positifs, ne laissera pas d'émouvoir les cœurs et de stimuler les sentiments les plus généreux.

Dans le rapport qu'il a présenté, le 9 janvier 1881, sur ses travaux de l'année 1880 le Comité de la Croix rouge hellénique a exposé ses opinions touchant l'accomplissement de la mission de la Société dans les luttes nationales en Orient. Dès lors l'accroissement des ressources et du matériel de la Société a fait l'objet de ses plus vives préoccupations. Les moyens qu'il avait autrefois à sa disposition étaient insuffisants et disproportionnés avec les nécessités imposées par les luttes imminentes.

Pour faire suite à des renseignements contenus dans notre précédent Bulletin, nous sommes en mesure d'annoncer que la Société péruvienne de la Croix rouge s'est donné un nouvean président, en remplacement de Mgr. Roca démissionnaire. Elle a mis à sa tête M. le Dr Manuel Odriozola, doyen de la faculté de médecine de Lima, et elle lui a adjoint, comme vice-président, M. le Dr Joseph-Georges Loayza. Ces nominations out été portées officiellement à la connaissance de M. Henriod, commissaire extraordinaire du Comité international de la Croix rouge au Pérou.

Nous avons reçu de Budapest un grand nombre de brochures, qui attestent chez la Croix rouge hongroise une exubérance de vie extrêmement réjouissante.

L'une d'elles en particulier rappelle comment des sociétés de dames, de la capitale de la Hongrie, se constituèrent en Société centrale des dames du royaume, en août 1878, dans le but de recueillir des dons en faveur des soldats combattant en Bosnie et dans l'Herzégovine. L'appel qui fut adressé au public ne resta pas sans résultat, et, encouragée d'augustes sympathies, la Société s'est bientôt proposé un accroissement d'activité.

M. le comte Maurice Prozor qui, lors de la dernière guerre d'Orient, a figuré dans les rangs des serviteurs de la Croix rouge russe, et auquel nous devons les substantiels articles que nous avons publiés sur les travaux de cette société pendant la campagne de Turquie, a adressé, au Président du Comité international la lettre suivante:

à M. Gustave Moynier, Président du Comité international de la Croix Rouge, à Genève.

Monsieur,

Si je n'ai pas profité jusqu'à présent de votre aimable encouragement à vous écrire en dehors même du motif spécial auquel j'ai dû jusqu'à présent l'honneur de correspondre avec vous, c'est que je me suis fait conscience de vous dérober quelques-uns de vos précieux instants, sans avoir à vous parler d'un sujet digne d'attirer votre attention.