Les études sur l’Inquisition, cette institution spécifiquement établie par l’Èglise catholique pour la répression judiciaire de l’hérésie, ont la vertu d’intéresser le grand public. Le flot des publications, abondant depuis le début du XIXe siècle, ne s’est jamais tari. Les raisons de ce succès ne sont pas seulement scientifiques. La plupart des auteurs – même parmi les plus estimables et les plus solides – comme des lecteurs règlent par ce biais des comptes avec l’Èglise catholique, symbole d’une culture dominante perçue comme étouffante, et posent en fait des revendications identitaires. D’autres, au contraire – il y a généralement moins à glaner dans leurs travaux –, se placent dans une perspective apologétique. Bref, nous touchons, avec l’Inquisition, un domaine où le discours de l’historien est directement en prise avec la conscience de ses contemporains.