« Il n'est pas de sauveurs suprêmes : Ni Dieu, ni César, ni tribun.»
(E. Pottier, L'Internationale, Paris, 1871, strophe 2)A peine leur victoire assurée et les prisons emportées au cri de « Vive la Liberté ! », les révolutionnaires de février 1917 s'étaient aussitôt attaqués aux symboles du régime déchu. Non contente de mettre le feu aux bâtiments officiels de la Sûreté (Okhrana) ou du ministère de l'Intérieur, la foule victorieuse n'avait rien eu de plus pressé que de marteler ou de brûler les emblèmes impériaux et de jeter bas les symboles de l'oppression tsariste. Trônant la veille encore en plein centre de la capitale, la statue de Nicolas II avait la première mordu la poussière, et rien ne symbolisait mieux l'effondrement du régime que ce gisant décapité, dont l'orgueilleuse couronne jonchait le sol de ses débris.