Deux catégories de facteurs ont défini la situation de l'agriculture belge pendant l'année 1959. La première a induit les traits essentiels de l'évolution agricole depuis l'immédiat après-guerre. Dans ce sens, l'année 1959 se circonscrit dans le cadre plus large d'un mouvement de fond. Le second groupe de facteurs a doté l'agriculture belge en 1959 d'une physionomie particulière.

Nous situerons d'abord l'année 1959 dans le cadre plus vaste de l'après-guerre en dégageant à cet effet les tendances fondamentales qui ont affecté l'agriculture belge depuis l'année 1949, année à partir de laquelle, elle a été essentiellement dominée par des influences de temps de paix.

1. Le mouvement général des prix a manifesté en 1959 quelques particularités qui toutefois n'ont rien eu de spectaculaire.

Les prix de gros, qui avaient baissé régulièrement au cours des deux années précédentes, reflétant ainsi la tendance conjoncturelle en régression, ont manifesté une reprise, qui, tout en étant modeste, cadre néanmoins avec la tendance économique plus favorable qui a prévalu en Belgique à partir du printemps de 1959. Il faut cependant noter que cette tendance à la hausse s'est manifestée davantage sur le marché mondial que sur le marché belge, où certains secteurs ont fléchi, conformément aux indications d'une conjoncture spécifiquement nationale.

Le comportement de l'économie congolaise en 1959 traduit d'une façon très particulière l'intervention des facteurs politiques dans le jeu des tendances économiques. La situation fut principalement déterminée par des influences contradictoires, à savoir la reprise de la conjoncture mondiale et les événements politiques qui ont abouti à la création du Congo indépendant. Les effets qui en ont résulté diffèrent grandement suivant les domaines où prédomine l'une ou l'autre de ces influences.