Les Mémoires d'infirmières, les souvenirs de guerre de médecins ou brancardiers ne sont jamais dépourvus d'intérêt: on y retrouve amplifiées, modifiées, parfois sous un jour nouveau, ses propres émotions et angoisses des années cruelles, ou bien l'on vit avec l'auteur des heures d'inquiétude encore ignorées. Mais rares sont aujourd'hui ceux dont les souvenirs détaillés peuvent porter à la fois sur la guerre de 1870 et sur celle de 1914–1918, qui ont eu, comme le dit le Dr Flesch, le « tragique privilège ’ de prendre part pendant ces deux guerres à l'œuvre du Service de santé, d'abord — en 1870 — comme volontaire de la Croix-Rouge, membre d'une colonne sanitaire, puis en 1914–1918, comme chef d'une formation sanitaire du front et du service des étapes et enfin comme directeur d'un hôpital de campagne. Ces souvenirs, en quelque sorte ce « carnet de route », d'un médecin allemand présentent à ce titre une valeur toute particulière. La sincérité des sentiments qui y sont exprimés, ainsi que l'ampleur des connaissances historiques, administratives et médicales qui s'y font jour au cours de critiques des plus averties, quoique toujours bienveillantes, permettent d'en faire un véritable historique de l'organisation de la Croix-Rouge allemande, en même temps qu'un réquisitoire contre la guerre elle-même.

Pendant la dernière guerre, l'hôpital général australien no 3, constitué en une unité complète, quitta l'Australie au début de 1915, avec tout son personnel d'officiers, de médecins, de sœurs et d'infirmiers. Il emportait un matériel complet pour un hôpital qui pourrait recevoir 1,000 malades.

En 1924, nous avons publié déjà un projet de loi, basé sur les prescriptions internationales en vue d'engager les Etats à mettre leur législation sur la matière en harmonie avec les dispositions de la Convention de Genève du 6 juillet 1906. Ce pacte ayant été révisé et remplacé par la nouvelle Convention du 27 juillet 1929, pour tous les pays qui l'ont ratifiée (il y en a actuellement 23 où elle est en vigueur), le travail de réadaptation nationale est à refaire. C'est pourquoi nous avons procédé à notre tour à une révision de notre projet de loi type, qui n'était plus à la page.

Le résultat des études eutamés l'an dernier sur l'aménagement des véhicules de réquisition au transport des blessés et malades fut présenté à la Commission dans mon rapport provisoire au cours de la dernière session en octobre 1931.

Dans le rapport que je vous ai présenté à la 6e session, l'année dernière, je me suis borné à la description des moyens sanitaires de transport qui sont employés dans l'armée suisse. Je ne pouvais d'ailleurs faire autrement, n'ayant reçu aucun matériel, si ce n'est de la direction du Service de santé du Ministère de la guerre de France. Celle-ci attirait l'attention sur l'utilisation des automobiles sanitaires Citroën Kegresse, type neige. Je les ai citées et commenées dans mon rapport. J'ai aussi expliqué les avantages et les inconvénients de ces automobiles, en tenant compte des essais qui ont été faits dans notre pays. Entre temps nous avons poursuivi nos essais avec le châssis Isler. Le modèle primitif a encore été perfectionné au point de vue solidité. On a aussi augmenté la largeur des jantes pour réduire davantage les chances d'enlisement en terrain sablonneux ou marécageux.

Bien que plus de douze années se soient écoulées depuis la fin de la grande guerre, les impressions que nous avons reçues pendant cette triste période ont été si fortes, qu'aujourd'hui nous nous les rappelons comme si elles dataient d'hier.