Le président qu'a récemment perdu la Société du Luxembourg, dans la personne du docteur Pierre Schmit, était un homme dont toute la vie fut employée à de bonnes œuvres. Il était né en 1806 à Contern. Reçu docteur en 1835 après de brillants examens, il s'établit à Ettelbrüch, où, grâce à ses talents, il eut bientôt une nombreuse clientèle. Lors de la fondation de l'hospice central d'Ettelbrück, il fut tout de suite nommé médecin-chef de cet établissement, qui lui dut en grande partie son état florissant. Il se distingua dès lors dans l'épidémie de typhus à Colmar-Berg en 1855 et dans celle de choléra à Mœstroft en 1866.

Pendant la première année de son existence, cette Société a rencontré de la part du public l'accueil le plus empressé. Si maintenant l'intérêt qu'elle sut exciter semble s'être un peu refroidi, il ne fant pas croire que ce soit indifférence pour le but qu'elle poursuit; c'est bien plutôt l'indice d'un sentiment naturel de sécurite, engendré par la paix dont notre pays, grâce à Dieu, a le bonheur de jouir depuis une longne suite d'années.

M. le docteur Frölich, médecin en chef d'état-major, vient de réunir en brochure, sous le litre de « Faits sanitaires de la campagne de 1876 ou de la guerre turco-monténégrine » divers articles qu'il avait fait paraître dans la Deutsche Militärtzliche Zeitschrift en 4877.

Cette brochure retrace des événements déjà connus des lecteurs du Bulletin, en ce qui concerne l'œuvre des secours volontaires de la Croix rouge et l'application de la Convention de Genève. Mais la partie importance de ce travail est celle où M. Frölich, avec l'autorité qui lui est propre, fait ressortir tout ce qui, dans des expériences de ce genre, est de nature à intéresser les chirurgiens militaires et les administrations ou intendances des armées. C'est principalement et très-spécialement en vue de l'accomplissement de leurs devoirs respectifs que ces pages ont été écrites, et nous sommes certains qu'ils pourront en profiter.

Les numéros 28 et 29 du Bulletin de la « Société française de secours aux blessés des armées de terre et de mer » nous apportent le compte rendu pour 1878 des opérations de cette Société, rédigé par son président, Mgr le duc de Nemours, et le détail de l'assistance qu'elle a donnée aux blessés de la guerre d'Orient.

La machine dont nous mettons le dessin sous les yeux de nos lecteurs nous paraît destinée à rendre les services les plus importants dans le traitement des blessés aux ambulances. Les hôpitaux consomment maintenant des quantités de glace considérables; mais, jusqu'à ce jour, les ambulances étaient presque toujours privées de ce puissant moyen curatif par l'impossibilité absolue d'en maintenir une quantité suffisante en approvisionnement. Les petites quantités que l'on pouvait avoir, disparaissaient bien vite par la fusion, et l'on pourrait compter par dizaines de milliers, dans les dernières guerres, le nombre des blessés qui ont succombé faute de moyen de pouvoir maintenir leurs plaies à basse température.

Le Dr F. Esmarch, professeur à Kiel, nous a envoyé une petite brochure intitulée: Du traitement antiseptique appliqué sur le champ de bataille.

L'auteur, encouragé par les expériences faites sur la méthode antiseptique dans la guerre russo-turque, par les docteurs Bergmann et Reyher, propose que chaque soldat soit porteur d'un petit paquet d'objets de pansement d'un effet antiseptique. Il réprouve, en particulier, l'application de la charpie sur les plaies, et veut qu'on la remplace par la ouate imprégnée d'acide salicylique.

Le Bulletin no 30 de la Société française est entièrement consacré an compte-rendu des conférences générales qui ont eu lieu l'aunée dernière, les 13, 14 et 15 juin, sous la présidence de Mgr. le duc de Nemours, et auxquelles ont pris part, outre 18 membres du Conseil, 8 délégués régionaux, 26 délégués des Comités des départements et 14 membres fondateurs de la Société.

Le Comité central de Constantinople vient de publier un ouvrage de plus de 1100 pages, destiné à conserver le souvenir des travaux auxquels il a présidé pendant la guerre de 1877–1878. Nous tenons à signaler à nos lecteurs ce document d'un grand intérêt historique. Il marque en effet une date importante dans la chronologie morale de l'humanité, et retrace des faits de bon augure pour le progrès de la fraternité des peuples.

Nous avons eu déjà l'occasion d'entretenir les lecteurs du Bulletin de l'œuvre excellente que poursuit M. le comte de Beaufort, à la tête de la Société d'assistance aux mutilés pauvres dont le siége est à Paris. Cette Société, sœur de la Société française de secours aux blessés des armées de terre et de mer, a pour but d'assister les amputés nécessiteux, en leur procurant des appareils appropriés à leur mutilation, ou en les secourant par les moyens ordinaires de la charité.

Nous résumons le compte rendu que la Société roumaine de la Croix rouge vient de publier, sur son organisation et sur les services qu'elle a rendu, pendant les campagnes de 1876–1878.

Le 11 juin 1876 M. le colonel Slâniceano, alors ministre de la guerre, adressait au prince Demètre Ghika la lettre suivante:

« Prince,

« Le Gouvernement Roumain a donné, en 1874, son adhésion à la Convention de Genève, convention conclue en 1864 entre plusieurs États de l'Europe, dans le but de venir en aide aux blessés et militaires malades en campagne.

La circulaire suivante a été adressée par le Comité central de la Société russe de la Croix rouge, aux divers Comités et Directions de cette Société:

S. M. l'Empereur, par arrêté du Conseil des Ministres du 22 juillet dernier, a consenti à ce que la Société pour les soins des malades et blessés militaires porte à l'avenir la dénomination de Société russe de la Croix rouge, et donné son approbation au projet de changement de rédaction des paragraphes 1, 2, 29, 31 et 87 du Règlement de la Société, confirmé le 9 février 1873.

Le premier rapport annuel du Conseil administratif de la Société grecque de la Croix rouge, que nous résumons ici, débute par un exposé historique de la fondation de cette société. Nous pouvons renvoyer pour cela nos lecteurs à nos Bulletins de l'année 1877.

Nous avons sous les yeux le compte rendu du Comité d'administration de l'Association sanitaire wurtembergeoise, placée sous le très-haut patronage de S. M. la reine Olga. Ce compte rendu, rédigé par le président, M. le Dr Hahn, embrasse la période écoulée du 1er juillet 1875 au 30 juin 1878.

Dans la deuxième année de son existence, la Croix rouge serbe a eu pour la seconde fois l'occasion de développer son activité et de donner des preuves éclatantes des avantages que peut offrir en temps de guerre l'assistance privée.

D'après les nouveaux statuts acceptés par l'assemblée générale du 17/29 mai 1877, et sanctionnés par ordonnance du ministre de l'intérieur en date du 20 août de la même année, le Comité central se compose de 18 membres.

Nous avons le plaisir d'annoncer un nouvel organe des intérêts de notre œuvre: Le Bulletin de l'Association italienne de la Croix rouge, publié par les soins du Comité central à Rome.

Le premier numéro de ce journal, auquel nous souhaitons la bienvenue, contient, outre un très-grand nombre de tableaux statistiques et de documents historiques, des rapports officiels sur la situation « morale et économique » de l'Association, et le résumé des opérations de celle-ci durant la guerre de 1877–78. Nous y relevons les chiffres suivants:

Les envois d'argent à Constantinople et à Belgrade ont été de 5921 francs; les secours en nature expédiés par le Comité central et par divers Comités locaux ont représenté une valeur de 46,430 fr. 92 c. Total: 52,361 fr. 92 c.

Le 28 juin, à 8 heures du matin, a eu lieu à Belgrade, la pose de la première pierre de la maison que la Société serbe de la Croix rouge a décidé de faire construire, sur un terrain cédé par l'État.

Cette maison, dont nous avons le plan sous les yeux, donnera sur trois rues. Elle sera spacieuse, de solide construction et disposée de manière que les salles, chambres et magasins puissent, le cas échéant, être transformés en hôpital.