On lit dans le Journal militaire officiel (partie réglementaire):

No 219. Note ministérielle relative au costume et aux insignes du personnel actif de la Société de secours aux blessés. (5e Direction, Services administratifs; Bureau des Hôpitaux, des Invalides et des Lits militaires.)

Paris, le 18 août 1879.

Sur la demande de la Société de secours aux blessés, le Ministre de la guerre a approuvé la notice ci-après, indiquant le costume et les insignes des diverses catégories du personnel actif de la Société en temps de guerre:

Costume.

10 Pour le personnel supérieur:

Tunique en drap gros bleu, à collet rabattu, deux rangs de boutons dorés, marqués de la croix de la Société.

Le rapport de la Société patriotique autrichienne pour l'année 1878 rend compte, entre autres branches de l'activité de cette Société, des faits relatifs à l'occupation de la Bosnie. Nous en tirons les détails suivants, pour compléter ceux que nous avons déjà donnés.

A la suite de la guerre d'Orient, la Société russe de secours aux malades et aux blessés dans les guerres a pris le nom de Société russe de la Croix rouge, sous lequel elle avait été habituellement désignée pendant sa période de grande activité, et qu'elle employait volontiers elle-même de préférence à son titre officiel. La longueur de ce dernier le rendait en effet d'un usage incommode, et il était naturel qu'on y renonçât du moment que la signification de la Croix rouge était suffisamment connue du public.

L'absence d'une participation collective des Sociétés de la Croix rouge à l'Exposition universelle de 1878 n'a certainement pas passé inaperçue des amis de notre œuvre, qui se souvenaient de ce qu'ils avaient vu à Paris en 1867 et à Vienne en 1873. Quant à nous, nous n'avons pu la remarquer sans la regretter. Au point de vue du matériel de secours et de ses progrès ultérieurs, cette lacune n'aura pas une grande portée, car il y a eu dans cette spécialité assez d'exposants isolés pour que le concours ait atteint son but industriel.

Peu de temps après que la guerre eut éclaté entre la Russie et la Turquie, en avril 1877, il devint évident que, quelle qu'en fût la durée ou le résultat, il y aurait beaucoup de sang versé, de souffrances et de maladies dans les deux armées.

Il se passa un certain temps, après la déclaration de guerre, sans qu'il y eêt de combat, et il fut impossible de se rendre compte de la tournure que prendraient les événements, malgré la position relative bien reconnue des deux pays quant à leurs moyens d'attaque ou de défense.

Nous ne pouvons mieux renseigner nos lecteurs sur l'activité déployée au sud de l'Afrique, par la Société anglaise de secours, qu'en reproduisant la lettre écrite par M. J.-S. Young, agent de cette Société, en date de Durban, le 26 juillet dernier. Nous avons à peine besoin de rappeler que M. J.-S. Young est le même agent qui a si vaillamment accompli un mandat semblable sur le théâtre de la guerre russo-turque. On va le reconnaître à l'œuvre.

Le grand prieuré de Bohême de l'Ordre souverain de Malte a le devoir et le privilége, en cas de guerre, de mettre en activité le service sanitaire dans l'armée, par l'organisation et la direction de trains militaires de santé. Une mobilisation de l'armée en temps de paix ne l'oblige à aucun service; mais, dès le début de l'occupation de la Bosnie, il s'est empressé de mettre sur pied deux trains sanitaires.

I. Dons en argent, de décembre 1876 au 31 octobre 1878. … Ro. 5,818,423 58

II. Produit des quêles aux églises, du 1er janvier au 31 octobre 1878. … » 122,547 —

III. Somme avaucée par le Ministère de la guerre à compte de l'entretien des malades. … » 920,000 —

IV. Subvention du Ministère de la guerre pour le secours des blessés et malades de l'armée active. … » 2,538,090 20

V. Versement du Comité de Samara. … » 60,692,11

Le Comité dit de Stafford House vient de publier un beau volume de 200 pages, donnant le détail des services qu'il a été dans le cas de rendre lui-même et par ses nombreux délégués aux blessés et malades de la dernière guerre russo-turque, de juin 1877 à septembre 1878.

L'association belge de secours aux blessés vient encore une fois d'être éprouvée par la mort de son président. M. le Lieutenant général Renard, qui avait succédé dans cette charge à M. Auguste Visschers, est mort à la même date que lui, le 3 juillet, à 5 ans de distance. M. le Général Renard occupait une haute position en Belgique comme aide de camp du roi et ministre de la guerre, après avoir été inspecteur des gardes civiques du royaume. Avant d'être appelé à la présidence de l'Association de secours aux blessés, il l'avait représentée à la conférence de Paris, en 1867, et ceux qui ont eu le privilége d'y siéger avec lui se souviennent de la part prépoudérante qu'il prit à ses travaux. Le même sentiment charitable qui avait fait de lui un ami zélé de notre œuvre l'avait porté aussi à accepter la présidence de la Société des sauveteurs de Belgique.

Après la longue période d'activité de la Société russe de la Croix rouge pendant la guerre de Turquie, l'attention publique doit être fixée sur les résultats de cette grande expérience. Le désir, le devoir de les recueillir, de les coordonner et de les faire servir à l'activité future de la Société a été senti dans ce public, si nombreux qu'il se confond avec la nation russe elle-même, qui continue de travailler avec persévérance à l'Œuvre de la Croix rouge.

Au 12 octobre 1878, la Société grecque de la Croix rouge avait distribué en secours pécuniaires, aux Chrétiens des provinces limitrophes réfugiés sur le territoire hellénique, la somme de 322,000 drachmes (le drachme – 1 fr.), et dans cette somme n'était pas comprise celle de 25,000 drachmes qu'a dépensée dans le même but philanthropique la Commission de Corfou. La Société grecque a, de plus, avancé 37,000 drachmes, pour l'achat de vêtements destinés aux réfugiés les plus pauvres. Quant à la provenance de ces sommes, le trésor public avait remis 109,884 drachmes à la Société; le reste a été obtenu par des souscriptions ouvertes tant à l'intérieur du pays qu'à l'étranger.

Les progrès de l'œuvre des ambulances de l'Ordre de St-Jean ont été si rapides, dit le rapport présenté au mois de juin par le Comité exécutif, qu'on a décidé de publier un compte rendu tous les six mois.

Cette œuvre, comme le savent nos lecteurs, se divise en deux parties.

Organe de la charité nationale aux heures des calamités publiques, la Société russe de la Croix rouge a dû s'émouvoir du fléau qui, sitôt après la guerre, a non-seulement troublé la Russie, mais l'Europe, qui redoutait de le voir s'étendre au delá des régions caspiennes où l'on a réussi à le circonscrire et à en triompher. En cette grave occurence, le devoir de la Société était tout tracé: prêter son concours à l'œuvre d'assainissement et de désinfection, en prendre l'initiative au besoin, envoyer sur les lieux des médecins pour traiter les malades et veiller à l'exécution des mesures de salubrité; venir en aide aux populations forcées de sacrifier leur avoir à l'exécution de ces mesures.

Nous tirons d'une brochure publiée à St- Pétersbourg en septembre dernier, ainsi que des dernières circulaires du Comité central de la Croix rouge néerlandaise, quelques détails destinés à compléter ceux que nous avons déjà donnés, sur l'ambulance envoyée au Caucase par la communauté de l'Église néerlandaise de St- Pétersbourg, et sur l'œuvre générale du Comité de la Haye dans la guerre d'Orient.

Le président de la direction générale de la Société russe de la Croix rouge a reçu, le 25 mai, le télégramme suivant de l'exarque de Bulgarie:

« Animés d'un sentiment de profonde reconnaissance pour l'activité de la Société russe de la Croix rouge déployée dans notre pays pendant les deux dernières années, et témoins de ses heureux effets pour le bien de l'humanité, nous avons fondé à son imitation une Société, sous l'invocation de saint Pantélémon, pour les secours à donner aux malades de la milice el de la population.

Pendant la longue guerre civile qui a sévi en Espagne, nous avons eu fréquemment à parler de ce que la Croix rouge faisait alors dans ce pays pour secourir les blessés, et nous avons été heureux de pouvoir rendre hommage au zèle et au dévouement de ses représentants des deux sexes. On sait en effet qu'à côté de la Société nationale espagnole de la Croix rouge, il existait une Société de dames qui, sous la présidence de Mme la duchesse de Medinaceli, contribua puissamment à lui faciliter l'accomplissement de sa tâche.

Le Bulletin a déjà annoncé l'Etude historique et critique sur la Convention de Genève qu'a publiée M. Luigi Olivi, professeur à l'Université de Modène, et nous avons promis d'y revenir.

Nous ne saurions nous arrêter à la partie historique que pour en constater l'exactitude; quant au reste, l'examen des idées juridiques et de droit international que développe M. Olivi dépasserait les limites posées à un article de bibliographie. Nous croyons pouvoir nous borner à donner les conclusions de l'ouvrage.

Court et précis, tel est l'en-tête choisi comme devise par le professeur Esmarch pour son « Manuel de pansements et d'opérations; » telles sont aussi les qualités qui en feront désormais le vade-mecum indispensable du chirurgien-militaire. Nous trouvons dans ces 300 pages un résumé clair de la chirurgie contemporaine, accompagné de planches très-bien exécutées des appareils de pansement, des bandages et des principales opérations qui se rapportent aux blessures de guerre.

Sous le titre Ein Kreuzzug nach Stambul, M. Friedrich de Criegern vient de publier à Dresde un intéressant volume « d'étude et d'expériences » faites dans un voyage au service de la Croix rouge. M. de Criegern, président de la Société saxonne, avait obtenu de sa reine l'honorable mission d'accompagner à Constantinople une colonne de 12 infirmières, et de veiller à leur installation dans les hòpitaux de cette ville. L'ouvrage que nous annonçons rend compte de la manière dont M. de Criegern, en compagnie du Dr Koppel-Ellfeld, s'est acqiutté de cette tâche difficile, et du succès qui a couronné ses efforts.