Parmi les nombreuses infirmeries de gares dont la Société française de secours aux blessés militaires achève l'organisation préparatoire, figure celle de Toulouse. Le Comité de cette ville avait tout si bien préparé, que l'infirmerie de gare, avec son cadre et son matériel, était entièrement prête à fonctionner, quand, au mois de septembre 1887, le 17me corps fut choisi pour une expérience de mobilisation.

Conformément aux décisions prises par la Conférence de Carlsrube, nous avons adressé au ministère royal hongrois de la guerre une demande, pour que la connaissance des dispositions de la Convention de Genève soit répandue le plus possible dans les rangs de notre armée et de la landwehr.

M. Longhaye, président du Comité départemental du Nord, insiste vivement, dans le rapport qu'il a présenté, pour l'exercice de 1887, à l'assemblée générale des membres de ce Comité, sur la nécessité absolue qu'il y a à préparer dès maintenant, et sans jamais se relâcher, les ressources et les moyens de secours dont les associations de la Croix-Rouge devront pouvoir disposer en cas de guerre. Les menaces d'une guerre, qui paraissait imminente au commencement de l'année 1887, ont appelé de nouveau l'attention des comités sur les devoirs et les responsabilités qui leur incomberaient dans le cas où l'armée devrait entrer en campagne. Trop souvent on répond à ces appels à la prévoyance en disant que le patriotisme et la charité sauront bien faire le nécessaire au moment voulu, et qu'en cas de besoin on trouvera facilement tout l'argent nécessaire. M. Longhaye s'élève vivement, et avec raison, contre cette manière de voir, et adresse un appel chaleureux pour qu'on ne renvoie pas au lendemain les préparatifs qui doivent être faits immédiatement, car lorsque le danger sera là, il sera trop tard.

Dans une intéressante conférence faite à l'Assemblée générale du Comité départemental de la Gironde, M. le Dr Pery a exposé l'importance des premiers soins à donner aux blessés sur les champs de bataille, et s'est attaché spécialement à démontrer l'ulilité des sachets à pansements individuels.

Notre association a fait, pendant l'année qui vient de s'écouler, quelques pas en avant dans la voie du progrès.

Depuis notre dernier rapport, 54 nouveaux sous-comités se sont constitués, comptant ensemble environ 3,000 sociétaires. En revanche, 9 sous-comités déjà existants se sont dissous pour divers motifs, en sorte que le nombre total des sous-comités est actuellement de 155, qui fonctionnent régulièrement. La plupart des souscomités dissous pourront sous peu être reconstitués.

Au nombre des problèmes qui sont à l'ordre du jour, l'un des plus intéressants et des plus utiles, pour la Croix-Rouge, est sans contredit celui de la transformation des wagons à marchandises en wagons à blessés sur les chemins de fer. Il est indispensable de pouvoir former, avec le matériel roulant ordinaire, des trains sanitaires, sous peine de manquer de véhicules pour les évacuations de blessés en temps de guerre.

Une intéressante cérémonie historique a été célébrée le 18 juillet dernier, à la porte de Saint-Jean, à Clerkenwell (Londres), à l'occasion de l'installation solennelle de S. A. R. le prince de Galles dans les fonctions de grand-prieur de l'ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem. Tout récemment, S. M. la reine d'Angleterre a accordé une charte royale à cet ordre, dont elle est le chef souverain et dont le prince de Galles est maintenant grand-prieur.

Le rapport du Comité de la Société hellénique, pour l'année 1887, est précédé d'une revue rétrospective de son activité pendant les 10 années qui se sont écoulées depuis sa fondation. La plupart des faits concernant cette Société, pendant cette période, ayant été consignés dans le Bulletin à l'occasion de chaque rapport annuel, nous ne croyons pas nécessaire d'y revenir.

Le Comité de la Croix-Rouge des Pays-Bas vient de publier un compte rendu de son activité pendant les années 1885–1887; la période qu'embrasse ce rapport commence au 1er juillet 1885 et se termine au 30 juin 1887. La Société se compose de 94 comités et de 29 correspondants.

Nous avons, dans notre numéro du mois d'octobre 1887, donné une description sommaire du premier train sanitaire que la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest a fait établir, d'accord avec l'administration de la guerre, pour servir de type aux trains analogues qui devront être mis en circulation sur les lignes de chemins de fer français. Cette question des trains sanitaires ayant été souvent discutée depuis quelques années, et étant une de celles dont la solution intéresse au plus haut degré la Croix-Rouge, nous croyons bien faire en appelant de nouveau l'attention de nos lecteurs sur l'intéressante expérience faite au mois de juillet dernier sur la ligne de l'Ouest.

Le 25 avril 1888 s'est réuuie au palais du Quirinal, sur l'invitation et sous la présidence de S. M. la Reine, la Commission supérieure de l'Union des Dames de la Croix-Rouge italienne, prévue par les art. 97 et suivants du règlement organique de l'Association. C'était la première fois qu'elle s'assemblait.

Les statuts de la Société italienne, qui datent du mois d'avril 1884, ont été complétés par un nouveau règlement organique destiné à en préciser l'application. Ce règlement, élaboré par les soins du Comité central de Rome, a reçu la sanction du gouvernement, le 7 mai 1888. Il se compose de cent vingt-cinq articles, répartis en quinze chapitres. Nous en résumons les dispositions principales.

Afin que les Comités centraux des différents pays soient au courant de ce qui se passe au sein de la Société portugaise, et pour que ses membres eux-mêsmes ne l'ignorent pas, le Comité central de Lisbonne s'est décidé à publier un recueil périodique, sous le titre de « Bulletin de la Société portugaise de la Croix-Rouge.» Ce Bulletin, dont la première livraison nous a été envoyée, paraîtra régulièrement aux mêmes dates que le Bulletin international, c'estaà-dire dans les mois de janvier, d'avril, de juillet et d'octobre, chaque fascicule rendant compte de ce qui s'est passé dans les trois mois précédents.

Comme complément du règlement organique dont nous venons de donner un aperçu, la Société italienne a adopté un règlement spécial pour le service en temps de guerre. Ce règlement, en date du 12 janvier 1888, entre dans de minutieux détails sur l'organisation du service, sur le rôle et les attributions des divers agents de la Société, ainsi que sur le fonctionnement des hòpitaux, des trains-hôpilaux et des postes de secours de la Société.

La Société russe de la Croix-Rouge est actuellement représentée par un Comité central, dont le siège est à St-Pétersbourg; 5 Comités d'arrondissement (à Varsovie, à Irkoutsk, à Omsk, à Tiflis et à Taschkent); 76 administrations locales, dont 6 en Sibérie, et 216 Comités locaux, dont 15 en Sibérie; 7359 membres effectifs en composent le personnel.

Dans les deux dernières conférences internationales de la Croix-Rouge, des plaintes se sont fait entendre relativement à l'emploi abusif du signe et du nom de la Croix-Rouge, soit dans un intérêt mercantile, soit même dans des vues moins avouables. A la suite de ces révélations, des vœux ont été exprimés pour que les autorités compétentes prissent des mesures et édictassent des peines contre les auteurs de ces agissements regrettables. Ils sont en effet très préjudiciables à nos Sociétés, dont ils ravalent les insignes, et, ce qui est plus grave, détournent de sa véritable destination une marque à laquelle un trailé international a attribué une signification et une valeur légales. Il appartient done aux gouvernements, que cela concerne directement et qui seuls ont qualité pour agir dans ce sens, de légiférer sur cette matière, s'ils ne veulent pas se trouver, au moment d'une guerre, en présence d'abus enracinés, qu'ils auront alors autant de peine que d'intérêt à faire disparaître. Espérons que ceux qui n'ont pas encore compris que ce devoir leur incombe, ouvriront bientôt les yeux et se mettront à l'œuvre.

Vu la déclaration, datée de Luxembourg le 5 octobre 1888, par laquelle Son Excellence Monsieur le ministre d'Etat, président du gouvernement du grand-duché de Luxembourg, dûment autorisé par son souverain et faisant usage de la faculté réservée à l'article neuf de la Convention internationale conclue à Genève le 22 août 1864, pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne, déclare que le grand-duché de Luxembourg accède à cette convention, déclaration dont la teneur suit:

« Le gouvernement du grand-duché de Luxembourg désirant prendre rang dans la Société internationale de la Croix-Rouge et ayant pris connaissance de la convention conclue à Genève le 22 août 1864 entro la Confédération suisse et plusieurs autres Etats, pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne, convention dont la teneur suit:

(Inseratur.)

«Le soussigné, ministre d'Etat, président du gouvernement du grand-duché de Luxembourg, dûment autorisé à cet effet par son auguste souverain, déclare par les présentes que le gouvernement du grand-duché de Luxembourg accède complètement à la susdite convention.

Le Comité central de la Croix-Rouge serbe a l'honneur de vous faire part que son président, M. Georges S. Simitch, ayant été nommé Envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire de S. M. le roi de Serbie auprès de S. M. l'empereur de Russie, a donné sa démission comme président de la Croix-Rouge serbe, et qu'à sa place, M. le général M. Lechïanine, aide de camp à la suite de S. M. le roi, a été élu président du Comité central serbe.

Par sa 67me circulaire, le Comité international a annoncé officiellement aux Comités centraux qu'une nouvelle Société portugaise de la Croix-Rouge s'était constitutée à Lisbonne, en lieu et place de l'ancien Comité de secours aux militaires blessés et malades, déclaré dissons, après avoir cessé de fait d'exister depuis plusieurs années.

Parmi les informations intéressantes que fournit le premier numéro du Bulletin portugais de la Croix-Rouge, nous avons remarqué une circulaire officielle, adressée aux gouverneurs civils des districts, en date du 29 février 1888, visant les abus auxquels peut donner lieu l'emploi des insignes de la Croix-Rouge. Ce document rappelle que la Société portugaise étant considérée comme l'auxiliaire du service de santé de l'armée peut en faire usage, mais que ce privilège n'appartient qu'à elle; le ministre prescrit, en conséquence, aux autorités administratives et de police des divers districts, d'empêcher que d'autres corporations ou des individus fassent usage des signes distinctifs de la Croix Rouge, et même d'autres signes qui pourraient être confondus avec ceux-là.