Le secrétaire de la section de la Croix-Rouge de New-York proteste, dans le Medical Record, contre l'abus qui est fait de l'emblème de la Convention de Genève dans le but de collector des fonds pour les hôpitaux et pour d'autres occasions. « La Croix-Rouge, dit-il, est le symbole des hôpitaux de corps d'armée et des sociétés auxiliaires de la Croix-Rouge, symbole destiné à protéger les blessés et le personnel hospitalier contre les attaques en temps de guerre, et ce signe a été admis dans le monde entier comme représentant cet organisme officiel et spécial de protection des victimes de la guerre, des désastres et des épidémies. Son emploi en dehors de cet ordre de faits doit être sérieusement combattu. L'importance qu'il y a à fixer en un symbole et rappeler ainsi dans l'esprit public ce qui a été fait à cet égard et ce qui reste à faire est manifeste, et la Croix-Rouge juge nécessaire de protéger son emblème, dont l'abus a fait l'objet d'une mention dans les actes du Congrès du 5 janvier 1905. Le Département des œuvres de charité de la ville de New-York, de Bellevue et des hôpitaux alliés, ont donné à cet égard un bon exemple en substituant à l'emblème de la Croix-Rouge celui d'Esculape et cet exemple a été suivi autre part aussi. La Croix-Rouge nationale n'est pas une société privée; chacun peut en devenir membre et chacun y a sa voix; elle est publique et officielle et ses finances sont sous le contrôle du Département de la guerre. Elle est associée aux sociétés de la Croix-Rouge de quarante-deux autres nations, au nombre total de plus de cinq millions de membres.

M. le professeur Guyon a présenté au Comité central un rapport sur le fonctionnement des dispensaires-écoles en 1908.

Cette organisation disciplinée a fait une fois de plus ses preuves. L'expédition du Maroc et le désastre italien ont fait constater la rapidité de mobilisation des infirmieères françaises, et mis en lumière leur valeur professionnelle, leur dévouement et leur habitude de subordination.

Ayant rarement l'occasion de donner des nouvelles de la Société portugaise nous sommes heureux de faire une place dans notre Bulletin à la notice que cette dernière a bien voulu nous adresser.

« La Société portugaise de la Croix-Rouge, ayant réussi, après quelques années de stricte économie, à constituer un fonds patrimonial inaliénable d'environ fr. 150,000 consistant en titres de rente et obligations foncières, vient d'entrer en pleine activité pour l'accomplissement de ses devoirs statutaires.

Décrivant des manœuvres de la Croix-Rouge allemande à Sarrebourg, le Dr Vuillaume, directeur du personnel et du matériel de la Croix-Rouge française à Nancy, rend compte d'une fête célébrée à l'occasion de l'anniversaire de la naissance de la Croix-Rouge, le 27 juin dernier, souvenir de la bataille de Solferino. La ville entière s'était jointe à la solennité, honorée par la présence du Statthalter d'Alsace-Lorraine; musique en tête, un cortège nombreux parcourut les rues de Sarrebourg pour aller assister aux manœuvres du corps de santé de la Croix-Rouge.

A la demande de Mme la comtesse d'Haussonville, le ministre de la guerre a autorisé les dames de la Société, qui sont candidates au diplôme d'infirmière et possèdent déjà le certificat d'aptitude à cet emploi, à faire un stage dans les hôpitaux militaires.

Les manœuvres du service de santé dans le XIVme corps de l'armée française ont permis, cette année, d'expérimenter le fonctionnement du service d'après les données du nouveau règlement. A cette occasion le Dr Coindreau, médecin-major de première classe, signale une lacune qu'il sera aisé sans doute de combler, celle de l'eau stérilisée pour les pansements. Dans l'état actuel des choses il faut prendre l'eau au tonneau transporté par la voiture médicale et, pour la chauffer, on ne dispose que d'une minuscule lampe à alcool.

Les statuts de la Société portugaise de la Croix-Rouge, qui dataient du 4 mai 1887 et que nous avions publiés à cette époque out subi dernièrement quelques modifications approuvées par décret royal du 7 mai 1908.

Comme ces modifications portent essentiellement sur le titre VIII, nous nous bornons à reproduire la nouvelle teneur de ce dernier.

Nous avons à différentes occasions mentionné des travaux intéressants dans ce domaine, décrivant des appareils destinés à suppléer à l'insuffisance du matériel règlementaire.

Pour ce qui regarde le transport à bras, chacun a fait l'expérience que, sur le brancard ordinaire, le blessé, en montagne, glisse inévitablement sur la toile trop rigide et tendue; de même le porteur d'arrière ne voit pas où il marche, ce qui l'oblige à une allure très lente et hésitante; les bretelles aussi tiennent mal à cause de la déclivité du terrain. Et puis il faut, pour porter le brancard, au moins deux hommes, ce qui revient à dire que, si le transport est un peu long, on doit disposer d'une équipe de quatre brancardiers.

Nous venons d'apprendre, avec regret, le décès, survenu le 21 marsdernier, du Prince Michel Khilkof, président de la Société russe de la Croix-Rouge.

Une fois de plus l'expérience vient de se faire que la vie d'un comité dépend de celui ou de celle qui le préside et que pour le succès d'une œuvre ou d'une idée il faut un apôtre qui i'ait fait sienne et y fasse passer toute l'ardeur de son âme.

Le règlement français du service de santé en campagne de 1892 n'a guère en vue que le relèvement des blessés, il est très laconique en ce qui concerne la recherche. Les travaux sur ce point sont épars dans la littérature médico-militaire, aussi l'idée de M. le Dr Motais d'en faire l'objet de sa thèse de doctorat est-elle fort heureuse. Les exigences de tactique de la guerre moderne augmentent le nombre des blessés ainsi que les difficultés de la recherche qui doit, le plus souvent, se faire de nuit sur des champs de bataille très étendus et dans des conditions particulièrement difficiles. M. Motais estime que l'on devra désormais compter, dans une guerre, sur « un tiers de disparus pour deux tiers de morts. Les disparus sont les morts non retrouvés, les fugitifs, les prisonniers non identifiés, mais surtout les blessés introuvés. »

L'on sait qu'en France une nouvelle ordonnance institue un corps de gardes-malades femmes directement rattachées à l'armée, contrairement à ce qui a lieu dans d'autres armées où les secours féminins sont réalisés uniquement par des infirmières de la Croix-Rouge.

Quoique la Direction générale de la Société russe de la Croix-Rouge n'ait pas encore fixé la date de la convocation du congrès de ses collaborateurs pendant la guerre russo-japonaise, l'opinion publique commence à s'intéresser aux futurs travaux de cette assemblée. On compte évidemment qu'au cours d'une discussion approfondie entre des personnes compétentes et pratiquement bien renseignées, on élucidera les causes des erreurs commises pendant la campagne et on indiquera les progrès à réaliser pour l'avenir. La Direction générale aurait tout intérêt à ne pas différer davantage la réunion de ce congrès dont l'idée lui appartient.

Nous avons, à différentes reprises déjà, abordé cette question, fort à la mode actuellement, dans les colonnes du Bulletin. Revenons-y en deux mots pour signaler les récents essais faits à Nancy, ainsi que les réflexions formulées à cette occasion par M. le médecin-major Castaing: « Il a été exposé par certains contradicteurs, observe-t-il, que, de jour, le rôle des chiens sanitaires était inutile, et que, de nuit, l'éclairage artificiel assurerait, dans tous les cast le meilleur rendement pour la recherche des blessés. Cette opinion est inexacte, car l'emploi du chien sanitaire est indiqué quand des blessés disséminés, sont dérobés à la vue derrière des éléments formant écran, aussi bien à la lumière solaire qu'à la lumière artificielle nocturne. Alors est indiqué le procédé d'exploration olfactive du chien, secondé par la vitesse et la méthode de sa quête. Alors seulement la vision de l'homme devient insuffisante et doit étre suppléée par l'olfaction du chien… Ces données délimitent et précisent l'intervention définie et incontestable du chien sanitaire, inutile en cas d'hécatombes sur terrain visible ».

La Croix-Rouge d'Angleterre ayant subicertaines modifications, ayant obtenu une charte d'incorporation du Roi, et ayant apporté en conséquence quelques modifications à ses statuts, nous pensons bien faire de réunir dans un même article toutes ces données nouvelles, de façon à fournir à nos lecteurs un coup d'œil d'ensemble sur la Croix-Rouge britannique telle qu'elle existe et fonctionne actuellement. Nous le faisons au risque de répéter partiellement ce que nous avons publié précédemment à ce sujet.

Nous venons de parler de la lampe Gossart-Berthier pour la recherche des blessés, lampe recommandée spécialement par le Dr Motais comme répondant le mieux à la nécessité de rendre invisible à distance le foyer lumineux. Cette exigence résulte de la tactique nouvelle sur les champs de bataille. On sait que les Japonais ont fait de fâcheuses expériences pendant la guerre de Mandchourie, avec la simple et modeste lanterne, lorsqu'ils relevaient leurs blessés, ces lanternes étant devenues le plus souvent le point de mire du tir de l'artillerie russe; ils durent y renoncer et se contenter de rechercher leurs blessés, « en se guidant de la boussole et en prenant des repères sur les étoiles pour la direction à suivre.»

A l'instar de ce qui se passe en France où l'on voit les autorités militaires non seulement ouvrir les hôpitaux officiels aux infirmières de la Croix-Rouge, mais autoriser expressément les officiers à s'inscrire comme membres de la Croix-Rouge française, le War Office anglais a adressé récemment une circulaire aux officiers du Territorial Medical Corps, visant ceux qui se retirent de ce corps et leur recommandant l'entrée dans le St-Andrew's Ambulance Corps en vue d'utiliser et d'entretenir les compétences acquises.

Il s'est fondé tout récemment une section de la Croix-Rouge anglaise au Canada. Et quoique nous n'ayons pas l'habitude de parler des sections, nous croyons devoir mentionner celle-ci, quand ce ne serait que pour éviter une confusion possible.

La Société qui s'est constituée au commencement de l'année 1876 sous le nom de: « Société serbe de la Croix-Rouge » a pour but:

10 En temps de guerre: de seconder le service sanitaire de l'armée dans les soins à donner aux soldats malades et blessés;

20 En temps de paix: de préparer, d'accord avec le service sanitaire de l'armée, tout ce qui est nécessaire pour rendre efficace son concours en temps de guerre.

Cette question, d'intérêt primordial, aujourd'hui que l'automobilisme s'est adapté à tous les besoins de transport, est traitée d'une façon très complète, dans une série d'articles par M. le Dr Dommartin, médecin-major de 1re classe parus dans le Caducée.