Le rapport que le Comité exécutif a l'honneur de présenter aujourd'hui sur l'activité de la Société de la Croix-Rouge et sur sa situation financière, comprend le temps qui s'est écoulé depuis la précédente assemblée générale du 26 octobre 1888, époque à laquelle, non seulement la Suède, mais encore le monde civilisé a célébré la vingt-cinquième année d'existence de cette institution humanitaire.

Nous avons le regret de vous annoncer le décès de notre honorable président S. E. le général de division A.-F. de Sousa Pinto, pair du Royaume, aide-de-camp de Sa Majesté Très-Fidèle, ancien ministre de la guerre, grand-croix de l'Ordre militaire portugais de Saint Benoit d'Aviz, et des Ordres de Charles III d'Espagne et de la Maison de Saxe-Cobourg-Gotha; grand officier de la Légion-d'honneur, etc. Ce triste événement a eu lieu le 18 de ce mois.

Le jeudi 7 novembre 1889 a eu lieu à Fribourg l'assemblée générale de la Société centrale suisse de la Croix-Rouge. C'était la première fois qu'elle se tenait dans une ville de la Suisse romande.

La réunion, présidée par M. le Dr Stähelin (d'Aarau), a approuvé le rapport et les comptes pour l'année 1888. A la fin de cette année, la Société comptait 3517 membres et disposait d'un capital de 16,213 francs. Ces chiffres sont bien minimes, si on les compare aux résultats obtenus dans les autres pays qui ont adhéré à la Convention de Genève. Le Dr Stähelin et les orateurs qui l'ont suivi ont insisté sur la nécessité de donner un plus grand développement à l'œuvre de la Croix-Rouge suisse, encore à peine connue dans plusieurs cantons. On a appris avec plaisir les progrès récents faits dans le canton de Fribourg, où la Société vient de recruter plusieurs centaines d'adhérents.

La Société centrale suisse de la Croix-Rouge poursuit toujours vigoureusement sa marche en avant, et prospère de manière à faire naître beaucoup d'espérances. La Direction centrale, composée d'hommes pratiques appartenant à des professions variées et à diverses parties du pays, n'a pas borné ses efforts à posséder et à recruter en Suisse le plus grand nombre possible de membres, et à réunir les ressources financières les plus considérables possible; elle s'est efforcée aussi, de toute son énergie, de rendre populaire la noble cause de la Croix-Rouge et de l'acclimater dans les divers cantons, sous la forme d'organisations permanentes bien constituées.

Le rapport de la Société Albert, pour l'année 1888, nous apprend que les deux Chambres de l'assemblée législative saxonne ont adopté, à l'unanimité, la proposition de venir en aide à la Société, pour l'achèvement du « Carolahaus »; elles ont voté, dans ce but, un subside de 300.000 marks. Aussitôt que cette somme eut été versée, les constructions projetées furent mises à exécution; elles sont maintenant achevées ou en voie d'achèvement.