De même que nous avions, à l'occasion de sa fin tragique et douloureuse, consacré, en 1908, quelques lignes à l'impératrice d'Autriche, protectrice de la Croix-Rouge autrichienne, de mçme nous sommes heureux de pouvoir insérer sur la reine Eléonore de Bulgarie, récemment décédée, la note suivante, que nous devons à l'obligeance de MM. Guéchoff, président de la Société bulgare de la Croix-Rouge et Mikoff, délégué de la Croix-Rouge bulgare à Genève:

« S. M. la reine Eléonore, fille du prince Henri IV de Reuss-Köstritz, née le 22 août 1860, à Trepchen près Tzwilickau, était la seconde épouse de S. M. Ferdinand 1er, roi des Bulgares. Leur mariage fut célébré le 17 février 1908, à Schloss Osterstein, près Géra. La grande duchesse Marie Pavlovna, épouse du grand due Vladimir Alexandrovitch, qui prit part à la guerre russo-turque de 1877–78, était sa cousine germaine.

La présidence de la Société nationale cubaine, qui était exercée par M. le colonel José Marti, ainsi que nous l'annonçait une lettre de La Havane du 30 mai, a passé de nouveau en d'autres mains, ainsi qu'il résulte de la communication suivante:

La Havane, le 12 septembre 1917.

«Monsieur le Président du Comité International de la Croix-Rouge.

«Monsieur le Président,

«Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance que notre Président, M. le colonel José Marti y Zayas Bazan, a été désigné par S. Ex. M. le Major Général Mario G. Menocal, Honorable Président de la République de Cuba, pour occuper le ministère de la Guerre.

Si les conférences relatives aux prisonniers de guerre ne peuvent embrasser tous les Etats belligérants qui ont entre leurs mains des prisonniers militaires ou des internés civils d'autres nations, cependant les accords entre eux paraissent s'imposer de plus en plus, en raison de la nécessité toujours plus évidente d'améliorer le sort des prisonniers. C'est ainsi qu'alors que les précédentes conférences de Stockholm n'avaient eu lieu qu'entre des représentants des Croix-Rouges de l'Allemagne, de la Suède comme Etat neutre, de l'Autriche-Hongrie et de la Russie, celle de Copenhague, d'une part, s'est étendue aussi bien au Danemark et à la Suède comme Etats neutres qu'aux Etats belligérants de Roumanie et de Turquie, et, d'autre part, rassemblait les délégués des Gouvernements d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie, de Roumanie et de Turquie, à côté des représentants des Croix-Rouges russe et suédoise.

L'œuvre entreprise par la Croix-Rouge américaine est si formidable qu'il est malaisé de la décrire. Seule une série de chiffres, qu'il faudrait encore constamment tenir à jour, permettrait de l'embrasser d'un coup d'œil. Nous ne pouvons ici que donner quelques aperçus sur tel champ de travail déterminé ou telle organisation spéciale. Et c'est ce que nous fournit le bulletin hebdomadaire de la Croix-Rouge, ainsi que les copieux numéros du Red Cross Magazine.

Le rapport présenté à l'assemblée générale du 22 juillet 1917 avait déjà fait mention de ce détachement sanitaire envoyé en novembre 1916, sous la direction du vicomte d'Harcourt, en Roumanie, grâce aux fonds collectés par le Figaro. Devant les difficultés du ravitaillement et l'impossibilité de trouver dans la ville de Jassy, submergée par la retraite du gouvernement et des habitants de Bucarest, un local approprié, il fallut renoncer à poursuivre directement cette entreprise généreuse. Le reliquat des fonds versés par les donateurs, environ 200,000 fr., fut remis à la reine de Roumanie, présidente d'honneur de la Croix-Rouge roumaine. La reine Marie en exprima toute sa reconnaissance et l'affecta à l'entretien de l'hôpital de Jassy, où des blessés roumains étaient soignés par des médecins français.

Des résumés mensuels de son œuvre, que publie le Comité réuni de la Croix-Rouge britannique et de l'Ordre de St-Jean de Jérusalem, nous extrayons les nouvelles suivantes:

A Londres, le Comité central des prisonniers indique, à la fin de septembre, un chiffre d'Anglais prisonniers de 36,229 militaires et 5,470 civils. Il leur est envoyé en moyenne 75,000 paquets par mois. Plusieurs colis de vivres sont expédiés de Copenhague.

L'organe périodique de la Croix-Rouge britannique nous apprend quel élan s'est manifesté au Canada, depuis le début de la guerre, en faveur de l'œuvre de la Croix-Rouge.

Cette importante branche de la Croix-Rouge britannique publie un bulletin mensuel presque aussi important que celui de la mère-patrie. Elle a reçu plus de 2 millions et quart en dons et contributions pour son travail. Elle possède 772 sections locales, et a établi en Angleterre même 6 hôpitaux, indépendamment de ceux institués sur le continent.

Les quelques chiffres suivants, empruntés à une statistique plus détaillée, donnent une idée de l'activité considérable de la Croix-Rouge italienne, laquelle a, comme on sait, monopolisé les recherches à faire et les renseignements à donner sur les prisonniers de guerre italiens:

Faisant suite aux comptes-rendus de son activité, dans le domaine de la solidarité internationale, qu'elle nous a antérieurement envoyés et que nous avons publiés (sous la rubrique Croix-Rouge des neutres et solidarité internationale), la Croix-Rouge japonaise nous a fait parvenir les rapports ci-dessous, sous forme des lettres suivantes:

Tokyo, le 4 juillet 1917.

«Au Comité International de la Croix-Rouge, à Genève,

«Monsieur le Président,

«La guerre européenne, qui dure déjà depuis 3 ans, continue encore sans le moindre répit et ne cesse de produire dans les rangs des braves combattants un nombre toujours croissant de blessés et de malades, dont les souffrances excitent notre douloureuse sympathie.

Nous avions annoncé en 1916 la réorganisation de la direction de la Croix-Rouge norvégienne sous la présidence de M. Darre Jenssen.

Une lettre de Christiania, du 17 novembre 1917, nous informe que M. Hiéronymus Heyerdahl, avocat à la Cour suprême, a été appelé à la présidence de la Société norvégienne de la Croix-Rouge.

A défaut de conférence internationale réunissant tous les Etats intéressés, ce qui serait impossible à l'heure actuelle, les conférences limitées, rassemblant les délégués de certains pays belligérants pour régler des questions déterminées, se multiplient. Le Comité International, qui a pris l'initiative de la Conférence des Croix-Rouges neutres, tenue à Genève en septembre 1917, ne peut que s'en réjouir, car ces rencontres internationales mêmes limitées indiquent la préoccupation générale d'améliorer le sort des prisonniers et contribuent incontestablement, quand ce ne serait qu'indirectement, à atteindre ce but.

Voici la composition actuelle du Comité supérieur de la Croix-Rouge néerlandaise, telle qu'il a bien voulu nous la faire connaître par lettre du 17 décembre 1917:

S. A. R. le Prince des Pays-Bas, duc de Mecklembourg, président.

MM. H. Colijn, sénateur, vice-président.

Il s'est fondé récemment à La Haye un Comité de la Croix-Rouge portugaise, qui a pour but de solliciter, en Hollande, des dons pour l'œuvre de la Croix-Rouge au Portugal.

Cette dernière a vu, en effet, son travail s'étendre par l'envoi du corps expéditionnaire en France pour combattre à côté des soldats anglais et français. Le Comité central de Lisbonne a dû préparer l'envoi d'un détachement sanitaire important, comprenant des médecins, des infirmiers et des infirmières, au total de 80 personnes. Cette ambulance était destinée à l'hôpital portugais établi à Boulogne-sur-Mer; il occupe un bâtiment spécial que la Croix-Rouge anglaise faisait construire. Cet hôpital comprend 2 à 300 lits et ses frais d'entretien dépassent les ressources de la Croix-Rouge portugaise, qui fait appel à l'appui des pays neutres.

Les excellents rapports qui ont toujours existé entre le Comité International de la Croix-Rouge et la Direction générale de la Croix-Rouge russe nous font suivre avec un douloureux intérêt la crise dangereuse qui menace de compromettre irrémédiablement l'existence de cette Société qui, depuis sa fondation, a donné tant de preuves d'activité et de dévouement. L'ancienne direction, dont nous avons connu personnellement les membres et dont nous avons pu apprécier la haute valeur, a presque entièrement disparu. Il était impossible que le régime de désordre et d'incohérence qui sabote actuellement toutes les institutions de la Russie. épargnât la Croix-Rouge.

Au moment de livrer à l'impression le présent numéro, nous apprenons avec regret le décès, survenu le 17 décembre 1917, du vénéré président de la Croix-Rouge saxonne, S. E. D. Otto comte Vitzthum von Eckstädt.

Tout en adressant à la Société qui perd son chef l'expression de nos sincères compliments de condoléance, nous devons nous borner, pour le moment, à annoncer ce décès, comptant sur le Comité de Dresde pour nous fournir, en vue de notre prochain numéro, un article nécrologique avec portrait.

M. A. Mohn, de la Croix-Rouge suédoise, nous envoie article suivant, et nous sommes heureux de pouvoir nous associer à la distinction méritée dont l'éminent président de la Croix-Rouge de Suède vient d'être l'objet, en raison de ses efforts aussi persévérants qu'intelligents en faveur de la cause des victimes de la guerre, et nous félicitons en même temps de pouvoir porter à la connaissance de nos lecteurs les nobles paroles que le prince Charles a prononcées à ce propos.

Nous avons eu l'occasion de mentionner, à plusieurs reprises, la Commission des prisonniers de guerre de la Croix-Rouge suédoise, dont les membres ont été délégués à la conférence des neutres, en septembre 1917. En voici la dernière composition:

Croix-Rouge Suedoise

Stockholm, le 22 octobre 1917.

«Comité International de la Croix-Rouge, Genève.

«Monsieur le Président,

«Nous avons l'honneur de vous faire connaître qu'à nne séance qui a eu lieu en date du 11 courant, à Stockholm, la composition du Comité de secours aux prisonniers de guerre de la Croix-Rouge suédoise a été fixée de la manière suivante:

Son Altesse royale le Prince Charles, président d'honneur.

Le rapport de l'exercice 1916 débute par un juste tribut rendu à la mémoire du Dr W. Sahli et à l'œuvre considérable accomplie par cet infatigable travailleur au sein de la Croix-Rouge suisse, dont il fut pendant 18 ans la cheville ouvrière. Nous avons eu l'occasion de lui rendre notre respectueux hommage à l'occasion de son décès, survenu le 15 novembre 1916.

Au mois d'octobre 1917, le médecin-chef de la Croix-Rouge, suisse, Dr Bohny, a convoqué les représentants des Sections cantonales, pour les renseigner exactement sur l'activité actuelle de la Croix-Rouge suisse.

Celle-ci a dû se limiter, d'une part á rassembler des fonds et à venir en aide, notamment par la distribution de linge et vêtements, aux soldats suisses nécessiteux, et d'autre part à assurer l'important service de transport des grands blessés à travers la Suisse.

Le major Ed. Favre vient de publier, par ordre du colonel Hauser, médecin en chef de l'armée suisse, un ouvrage extrêmement complet sur l'Internement en Suisse des prisonniers de guerre malades ou blessés.

Ce travail, qui porte sur l'année 1916, et s'intitule «Premier Rapport», constitue une étude à la fois historique et documentaire de toute la question de l'internement. En raison, d'une part de la qualité d'historien de son auteur, et d'autre part des sources originales auxquelles il a puisé, elle est certainement définitive et doit faire rentrer une fois pour toutes dans l'ombre certaine légende qui tendait à se créer autour des origines de ce mouvement. Dans son avant-propos il commence par flétrir énergiquement le « sale métier » des agents marrons qui se font fort, moyennant une forte somme, de faire interner tel prisonnier: que le public le sache bien, ce ne sont là que des escroqueries, qui n'ont aucune influence sur les décisions des autorités seules compétences pour statuer en dernier ressort. L'internement n'a pour objet que de restaurer les forces physiques et morales des combattants qui les ont perdues sur le champ de bataille, et ce n'est jamais que ce but-là qu'il a en vue.