Summary
10 novembre. — Au réveil, je m'aperçois que les Indiens ont disparu avec la meilleure curiare et toutes les pagaies. Cette nouvelle défection m'est très désagréable. Quoique étant à côté d'une case, je n'y puis enrôler personne. L'habitant est seul avec sa femme; ses compagnons sont depuis quelques jours à la récolte du caoutchouc, lui-même achève sa provision de cassave pour aller les rejoindre. L'enlèvement de nos pagaies nous aurait mis dans un cruel embarras si l'Indien Reyes, de Carida, n'avait pu les remplacer. Poursuivre les fuyards était difficile, ils avaient au moins trois ou quatre heures d'avance, et peut-être, craignant d'être poursuivis, s'étaient-ils cachés dans quelques caños en attendant la nuit pour fuir plus loin.
Reyes m'assure que Manoel Asuncion, que nous pensions trouver à Guachapana, est établi depuis quelque temps de l'autre côté du cerro Yapacana, sur la rive gauche de l'Orénoque. Il nous reste trois rameurs et pour conduire nos deux barques il en faudrait au moins six. J'envoie deux marins, avec l'ordre de réquisition dont m'avait muni le gouverneur du territoire auprès du commissaire général. Le matelot qui reste veille aux curiares et fait la cuisine.
A quelques pas de la lagune, se trouve un très grand conuco, bien cultivé, qui marque l'emplacement d'un village, dont il reste trois carbets en bon état.
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- L'Orénoque et le CauraRelation de Voyages Executées en 1886 et 1887, pp. 234 - 248Publisher: Cambridge University PressPrint publication year: 2010First published in: 1889