A fin février, le secrétariat international des Mouvements de jeunesse réunit une commission d'experts à qui fut confiée l'étude d'un camp international d'été pour enfants chétifs du sexe masculin de 10 à 14 ans. Dans l'idée du secrétariat international, ce camp devait tendre à trois buts principaux : a) offrir aux enfants sous-alimentés des régions les plus éprouvées par la guerre un séjour de deux mois et les soins nécessaires pour leur permettre de résister aux rigueurs de l'hiver une fois rentrés dans leurs foyers, b) mettre en contact des ressortissants de différentes nationalités, à charge au personnel suiveillant de leur inculquer le respect, sinon l'amour les uns des autres, et c) contrebalancer dans la mesure du possible ce fâcheux esprit de nationalisme étroit qui, cinq ans après la guerre, excite encore tous les peuples les uns contre les autres.

Comme dans les autres pays, le paludisme a présenté après la guerre une forte recrudescence en Russie. Il est vrai que même avant la guerre la malaria était très répandue en Russie. D'après les données officielles d'avant guerre, qui sont excessivement incomplètes, il y avait en Russie 3 millions 1/2 d'individus atteints de malaria. A cette époque le paludisme était limité à des régions déterminées, comme le Turkestan, le Caucase, la région du Volga oú il portait le caractère d'une endémie. Après la guerre, par contre, le paludisme s'est fortement étendu et disséminé en Russie ainsi que dans les autres pays qui ont fait la guerre, de telle façon que plusieurs régions nouvelles autrefois épargnées furent atteintes par la malaria. Ainsi, par exemple, en 1913 on a enregistré dans le gouvernement de Moscou 29,253 cas de malaria et pendant les 10 mois de l'année passée 38,000 cas. Parmi les populations des Allemands du Volga, la malaria s'est fortement accrue: pendant les premiers 8 mois de l'année passée on a constaté 30,304 cas, ce qui donne le chiffre énorme de 1,034 cas sur 10,000 habitants.

Dans le précédent numéro a été publié une carte des administrations de secours sous la direction de M. Hoover 1914–1922. Les pays secourus y sont distingués des autres par une teinte grise. Par suite d'une inattention la teinte grise a été étendue sur les Pays-Bas; les lecteurs de la Revue auront sans doute d'eux-mêmes fait la rectification.