L'absence presque totale des journaux et périodiques anglais de la Croix-Rouge, égarés sans doute dans quelque recoin, — l'excellent Bulletin anglais The Red Cross ne nous est pas parvenu depuis des mois —, nous empêche malheureusement de donner cette fois des nouvelles de l'activité de la Croix-Rouge Britannique.

Nous avons cherché à tenir nos lecteurs au courant de l'activité considérable déployée par la Croix-Rouge autrichienne tant dans ses œuvres en faveur des blessés et malades que dans le travail énorme fourni par son bureau de renseignements. La publication d'un double compte rendu général, embrassant soit l'exercice social prolongé du 1er mars 1914 au 28 février 1916 soit l'action de la Société pendant la guerre de 1914 à 1917, nous permet d'en donner un tableau plus complet.

Lors du grand effort fait aux Etats-Unis en vue de constituer un fonds de la Croix-Rouge, la province de l'Alaska répondit spontanément et avec tant d'enthousiasme qu'on pensa qu'il valait la peine d'y envoyer un membre de la direction de la Croix-Rouge pour y organiser l'œuvre.

Le général Pau a été appelé, le 26 février 1918, à la présidence de la Société Française de secours aux blessés militaires, ainsi que nous l'avons annoncé dans notre précédent Bulletin. Un chef était indispensable dans les circonstances actuelles, et la place laissée vide par le départ du regretté Louis Renault ne pouvait rester vacante. Le « glorieux mutilé de 1870 », le général Pau, dont, malgré son extrême modestie, le nom est respecté en France et hors de France, a bien voulu accepter la présidence de la Croix-Rouge Française, lorsqu'on lui eut représenté les sérieux devoirs qu'il s'agissait d'assumer.

Le décès subit du distingué Président de la Croix-Rouge Française, survenu le 8 février 1917, nous a plongés dans la consternation.

Lorsque nous annoncions, à la suite de la mort du Marquis de Vogüé, sa nomination au poste de président de la Croix-Rouge française et de la Commission des prisonniers, nous nous exprimions ainsi: « Nous saluons avec une satisfaction particulière cette double nomination, en raison des excellentes relations que nous avons toujours entretenues avec l'éminent jurisconsulte qu'est M. L. Renault, et de la certitude de voir le distingué rédacteur de la Convention de Genève de 1906 comprendre le rôle du Comité International et l'appuyer dans sa tâche, comme savait si bien le faire en toute occasion et en parfaite connaissance de cause son regretté prédécesseur. Nous exprimons à M. L. Renault nos vœux les plus sentis en vue de l'accomplissement de la grande têche qu'il a assumée.»

La question des procurations a été une de celles dont notre Agence internationale a eu a maintes reprises à s'occuper, tant au point de vue du mariage qu'à celui plus général des pouvoirs à conférer par le captif à un représentant.

La nouvelle loi qui vient d'être votée par le Sénat, le 14 mars 1918, complétant celle du 19 août 1915, tout en portant spécialement sur le mariage par procuration, règle en réalité de façon générale la question des pouvoirs à conférer par un prisonnier à un représentant chargé d'agir pour lui.

A l'instigation de l'archiduchesse Marie-Thérèse, il s'est ouvert à Vienne un hôpital qui porte le nom de l'impératrice Kaiserin-Zita-Hospital, et dont l'exploitation a été confiée à la Croix-Rouge autrichienne. Il a pour but de recevoir tout d'abord les invalides de la guerre qui, par un traitement approprié, peuvent recouvrer une partie de leur capacité de travail. Il servira en outre à la formation d'infirmières.

«Au Comité International de la Croix-Rouge, Genève.

«Monsieur le Président.

«Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance que notre président, M. Jean Athanassakis, ayant été nommé Sous-secrétaire d'Etat au Service de Santé du ministère de la Guerre, et, à la suite de cette nomination, nous ayant donné sa démission, notre Conseil d'administration a chargé des fonctions de président de la Croix-Rouge Hellénique notre vice-président, le professeur N.-G. Makkas.

La Croix-Rouge américaine avait conçu le noble dessein de procurer, avant l'entrée en guerre des Etats-Unis, aux différentes Croix-Rouges des Etats belligérants, les fournitures en matériel sanitaire dont chacune pouvait avoir le plus besoin. Tout d'abord le Gouvernement anglais ne fit pas d'objection à ces envois que légitimaient les principes de la Convention de Genève, puisqu'il s'agissait de secours aux blessés et malades. Puis il prit des dispositions restrictives à cet égard; enfin il envisagea ce matériel comme contrebande de guerre et soumit son expédition à des prescriptions minutieuses qui en entravaient considérablement l'envoi.

Nous publions ci-dessous le texte officiel du second Accord conclu entre les Gouvernements allemand et français à Berne, en avril 1918 et qui vient si heureusement compléter et élargir le premier arrangement signé en décembre 1917, à Berne également.

En vue de faire ressortir les différences et notamment les progrès qu'il consacre, nous imprimons en italique, autant que possible, les différences entre le second et le premier, au moins les mots les plus importants dans les articles nouveaux. D'ailleurs, à côté de l'art. 43 et de l'al. 4 de l'art. 51 de l'Accord du 15 mars qui sont abrogés, le chapitre V renferme les modifications expresses à cet accord.

La République de Haïti avait accédé à la Convention de Genève de 1864 le 24 juin 1907, mais elle n'était pas partie à celle de 1906. Ayant déclaré l'état de guerre avec l'Allemagne en, septembre 1917; et confirmé cette décision par un décret de son Conseil d'Etat en juillet 1918 (d'après les journaux), elle a sans doute, et avec raison, voulu se placer, au point de vue du droit international, sur le même pied que ses alliés.

A l'assemblée générale de la Société française, tenue le 22 juillet 1917, M. le Secrétaire général de Valence a présenté un rapport embrassant la période d'activité sociale de 1914 à 1917. Ce tableau de l'œuvre accomplie a paru récemment sous la forme d'un grand ouvrage abondamment illustré. Le tome I est consacré à la tâche exécutée à Paris et dans la banlieue. Le second volume décrira sans doute l'œuvre en province.

Le 18 juillet 1918, aprés quelques mois de maladie qui l'avaient obligé à se faire remplacer dans ses fonctions, est décédé à Rome le Comte Della Somaglia, le distingué président de la Croix-Rouge Italienne.

En exprimant à cette derniére les regrets sincéres que nous occasionne cette grande perte, nous lui avons demandé de nous fournir un article nécrologique sur le défunt. Nous n'avons reçu, au moment de mettre sous presse, que le portrait qu'on trouvera ci-contre.

Le Sous-secrétaire d'Etat au Service de santé avait conçu le projet d'instituer un «Conseil de discipline»; auquel pouvait être déféré d'office ou à la demande de tout intéressé, tout membre de l'assistance volontaire en fonction.

M. le professeur Louis Renault, avec la voix influente qui était la sienne, et qui ne se fera plus entendre soit pour appuyer les initiatives heureuses, soit pour signaler vigoureusement et arrêter les projets dangereux, s'éleva avec force contre cette atteinte à l'autonomie intérieure des sociétés d'assistance. Tout en admettant expressément la subordination de ces sociétés à l'autorité militaire en tout ce qui concerné l'intérêt du blessé, il revendique hautement pour elles le droit de régler elles-mêmes toutes les questions intéressant leur discipline intérieure. Finalement le projet officiel fut abandonné, et ce fut un suprême et signalé service que rendit à la Croix-Rouge Française, et par elle à toute l'institution de la Croix-Rouge, le président éminent dont nous déplorons la perte.

Nous empruntons au Bulletin de l'Office d'Information, no 146, le texte de l'arrêté récent du Président du Conseil, ministre de la Guerre, lequel définit et précise de façon intéressante les attributions de ce rouage, antérieurement créé déjà.

Article Premier. — Il est institué, au ministère de la Guerre, un Service général des prisonniers de guerre, chargé de l'administration des prisonniers de guerre français en pays ennemi ou neutre.

Ce compte–rendu se rattache tout naturellement au premier rapport que nous analysions en 1916 et qui relatait la fondation et la première activité de ce Comité.