J'ai l'honneur de vous faire savoir que, conformément aux dispositions du Code civil, la Société japonaise de la Croix-Rouge a obtenu, le 26 novembre 1901, l'autorisation des autorités compétentes de se constituer en personne morale et est placée sous la surveillance des ministres de l'Intérieur, de la Guerre et de la Marine.

L'année sociale de la Société prussienne de la Croix-Rouge se termine au 1er juin. A cette date, le Comité central comptait cette année 44 membres qui foǹt partie en même temps du Comité central allemand. Son bureau est composé de la manière suivante:

M M. le baron von dem Knesebeck, président.

le général von Spitz, vice-président.

le Dr Koch, vice-président.

Lademann, 1ersecrétaire.

Magnus, 2mesecrétaire.

Havenstein, trésorier.

von der Heydt, vice-trésorier.

Dr Lieber, secrétaire général.

Les stations de rétablissement de la Croix-Rouge (Erholungsstätten) sont des emplacements choisis au milieu des bois, à une faible distance de Berlin, gratuitement concédés soit par le fisc soit par des particuliers, et où les ouvriers aussi bien que les ouvrières de fabriques, atteints de maladies telles que neurasthénie, anémie, chlorose, etc., non point ensemble, mais séparément et par sexe, viennent passer la journée sur la surveillance d'un personnel chargé de cet office, prennent un repas de midi approprié à leur état, et rentrent le soir chez eux, après avoir fait une bonne provision d'air pur dans les bois. Quatre de ces stations sont installées à proximité de Berlin; les compagnies de tramways ont consenti des réductions à tous les porteurs de cartes visées par la Croix-Rouge, et la fréquentation de ces établissements, de création-toute récente, a été considérable pendant l'été 1901.

Pendant que les sociétés de la Croix-Rouge de divers pays intervenaient en Chine pour porter secours aux soldats de leur pays, victimes de la maladie ou de la guerre, la puissante Croix-Rouge japonaise, qui compte actuellement 800,000 membres et dispose d'un revenu annuel de 42,400,000 fr. ne resta pas inactive.

L'œuvre humanitaire de la Société paraît enfin avoir fait un pas assez remarquable dans l'intérêt du public. Elle est en train de pénétrer dans la conscience du peuple comme une des institutions les plus bienfaisantes, travaillant en temps de paix au secours et au soin des souffrants et faisant des préparatifs pour apparaître, en cas de guerre, comme le centre de la miséricorde, autour duquel viennent se grouper tous ceux qui ont la force et la volonté de prêter assistance aux fils de la patrie.

Cet ouvrage a pour but d'exposer les différentes, formations sanitaires roumaines qui concourent au service de santé, en arrière du champ de bataille.

M. L.-E. Visser, docteur en droit et en sciences politiques, a fait paraître récemment un opuscule intitulé: La Convention de Genève du 22 août 1864 et les Sociétés de la Croix-Rouge » dont la publication a été vraisemblablement provoquée par la prochaine revision de la Convention de Genève. Nous le signalons à nos lecteurs, désireux que nous sommes de leur indiquer autant que possible la littérature qui voit le jour touchant plus ou moins directement la Croix-Rouge. La monographie que nous mentionnons ici intéresse les Sociétés de la Croix-Rouge, car l'auteur étudie la manière dont, historiquement, a pris naissance peu à peu l'idée qui a abouti à leur création et à la conclusion de la Convention de Genève. Il soutient entre autres l'opinion que l'assistance volontaire n'est pas privée des bénéfices de cette Convention parce que son texte ne l'en exclut pas formellement.

M. Tchen-Suë-Loy, officier supérieur chinois, a été fait prisonnier par les troupes russes. Pour être soustrait aux conditions pénibles d'un séjour pendant l'hiver dans une tente mongole, Tschen-Snë-Loy fut installé dans une des ambulances de la Croix-Rouge russe, où il resta jusqu'à la fin des hostilités. En quittant Khaïlar, la ville de sa détention, il remit au délégué de la Société une lettreécrite en chinois.

La composition du Comité a subi cette modification que le vice-président, M. le Commissaire général des guerres N. A. Varenius, décédé peu de temps après l'assemblée générale de l'année dernière, a été remplacé par M. le général de brigade R. M. de Björnstjerna, auquel il a été donné pour suppléant M. le lieutenant-colonel B. G. de Geyer.

A propos du fait plusieurs fois relaté et qui paraît avéré de l'arrachement par un officier anglais, le 25 mai 1900, à Elandsfontein, du drapeau hollandais qui flottait sur un train d'ambulance de la Croix-Rouge néerlandaise, le Dr Templeman van der Hœven, membre du Comité supérieur de la Société néerlandaise de la Croix-Rouge, examine dans une brochure extraite de l'Européen ce que la Convention a voulu dire dans son art. 7 en prescrivant que le drapeau à croix rouge sur fond blanc devait en toute circonstance être accompagné du drapeau national. Il rappelle que le Comité international s'est prononcé dans ce sens, que le terme de drapeau national ne pouvait désigner que celui d'un des belligérants, parce qu'on ne prévoyait point, lors de la signature de la Convention, l'intervention d'ambulances appartenant à des Etats neutres. Mais il fait ressortir l'utilité qu'il pourrait y avoir pourles blessés à ce que la nationalité de l'ambulance à laquelle ils vont demander secours leur soit révélée, et la satisfaction qui en résulterait pour le personnel de l'ambulance de pouvoir faire son œuvre sous le drapeau qui est l'emblème de la patrie. Il cite de nombreuxcas, dans les guerres franco-allemande, turco-russe, serbo-bulgare, etc., où le drapeau de l'Etat neutre auquel appartenait l'ambulance a librement flotté sur les unités hospitalíères. Même dans la guerre sud-africaine, toutes les ambulances allemandes, russes, belges, ont arboré leur propre drapeau, sans que les Anglais eussent songé à leur infliger une humiliation analogue a celle que les Hollandais. eurent à subir de leur part à Elandsfontein.

L'école d'infirmiers de la Croix Rouge à Berne a ouvert, le 1er novembre 1901, un bureau de placement pour garde-malades, créant ainsi à la Croix-Rouge une nouvelle branche d'activité utile au public en temps de paix et pouvant rendre des services à l'assistance volontaire en temps de guerre. Ce bureau a pour but de rassembler sous son drapeau, c'est-à-dire sur ses registres, tout le personnel volontaire d'infirmiers et d'infirmières, et d'ouvrir des voies nouvelles pour le placement d'élèves de l'école, à la fin de leur apprentissage. Le service de l'offre et de la demande se fait gratuitement, au moyen de cartes d'avis imprimées et jouissant de la franchise de port.

La 35me année d'existence de la Société a eu un cours réjouissant par l'augmentation du travail et l'accroissement du nombre des sœurs de la Société. Les sœurs travaillent dans les hôpitaux de la ville, et la Société est chaque année mieux à même de fournir des diaconesses pour le service privé. La Société a à cet effet deux bureaux, l'un central, et l'autre qui vient d'être créé pour les sœurs sortant de l'hôpital civil, sous la direction de celle qui fut longtemps la diaconesse en chef de ces sœurs; le public peut aussi s'adresser à ces deux bureaux pour avoir des garde-malades. Grâce au renouvellement, sur d'autres bases, du contrat conclu avec la clinique des pauvres, la Société pourra continuer à travailler de concert avec cette institution.

Dans sa séance du 7 avril 1902, la Direction de la Société centrale suisse de la Croix-Rouge a voté la proposition de MM. de Steiger et Sahli de faire parvenir aux membres des Chambres fédérales, dès avant leur session de juin 1902, la pétition décidée dans la séance précédente, tendant au perfectionnement du service sanitaire de l'armée en vue de la guerre. En conséquence cette pétition a été imprimée en allemand et en français et distribuée aux députés.

Dans un article publié dans la Schweiz. Monatschrift für Offiziere aller Waffen, le major W. Sahli, secrétaire central de l'assistance volontaire, à Berne, étudie les conditions de cette assistance en Suisse et constate une grave lacune en ce qui concerne le service hospitalier sur les derrières de l'armée, en particulier dans l'évacuation des malades et leur traitement dans les hôpitaux. Cette tâche importante incombe au service d'étape. Or les trois trains sanitaires prévus par les règlements militaires seraient totalement insuffisants, au lendemain d'une bataille; pour y suppléer, il faudrait des trains sanitaires auxiliaires, mais ni le personnel ni le matériel nécessaires n'existent pour cela.

L'organe central, Das Rothe Kreuz, a continué à paraître tous les quinze jours, agrémenté une fois sur deux par un supplément littéraire. La propagande faite par le secrétaire central auprès des médecins suisses a eu pour résultat heureux d'augmenter de 600 le nombre des abonnés. L'intérêt ainsi manifesté par les médecins est une grande force pour la Croix-Rouge, plus encore que le montant de leurs abonnements. Les abonnés de langue française sont encore trop peu nombreux pour légitimer les frais d'une édition française.

Nous avons eu l'occasion, à différentes reprises déjà, de mentionner d'importants travaux et rapports de chirurgiens ayant participé à la guerre du Transvaal. A mesure, toutefois, que les données s'accumulent, les enseignements qu'ont fourni cette campagne, au point de vue de la chirurgie militaire, deviennent plus complets et plus précis. A cet égard, nous pensons qu'il y a intérêt à signaler aujourd'hui trois documents nouveaux dont nous trouvons la mention dans la presse médico-militaire de ces derniers mois.