Au cours du dernier exercice, le nombre des sections s'est accru de quatre dans le canton de Berne, une décentralisation s'est produite, avec division du canton en six districts ayant chacun leur section, et a produit déjà des résultats réjouissants. A Genève également, une nouvelle section paraît vouloir travailler activement au développement, sur le terrain national, de l'idée de la Croix-Rouge. Enfin la dernière section formée est celle de Schaffhouse.

Dans sa dernière séance, tenue le 16 janvier 1902, la Direction de la Croix-Rouge suisse a été appelée à se prononcer sur la demande qui lui avait été depuis longtemps adressée par la société des Samaritains de Genève, d'être admise, sous certaines conditions, comme section de la Société centrale suisse. Cette requête est accordée; la société genevoise des Samaritains aura, à la place d'une contribution par membre, à payer une somme minimum de 50 francs par an à la caisse centrale de la Société. Elle aura le droit d'avoir deux représentants à l'assemblée des Délégués de la Croix-Rouge.

A la seconde Assemblée annuelle de la Croix-Rouge américaine, tenue à Washington le 10 décembre 1901, Miss Clara Barton, la présidente, présenta un rapport sur le travail accompli pendant la dernière année.

Commentant les enseignements de la guerre sud-africaine, à laquelle il a pris part en qualité de chirurgien consultant, M. Watson Cheyne, professeur de chirurgie à Kings-College, à Londres, se demande:

10 Si l'expérience acquise pendant la campagne a pu amener à modifier, en ce qui concerne le traitement des blessures de guerre, les principes formulés pour le traitement des blessures analogues observées dans la pratique civile.

Le 29 juin 1902 les délégués des sections de la Société centrale suisse de la Croix-Rouge se sont réunis à Olten en assemblée générale annuelle. L'association samaritaine, la Société sanitaire militaire et la Société d'utilité publique des femmes suisses étaient également représentées.

Le rapport de la Société italienne, présenté à l'assemblée générale du 3 juillet 1901, commence par rendre hommage à la mémoire du roi Humbert, qui avait toujours éprouvé une grande sympathie pour l'œuvre de la Croix-Rouge, et n'avait jamais cessé de favoriser son développement et d'aider à sa prospérité. Elle puisera dans son souvenir un encouragement et une force. Une couronne de bronze a été déposée sur sa tombe au Panthéon, comme un pieux hommage de la reconnaissance de la Croix-Rouge italienne. Les souverains actuels n'ont point failli d'ailleurs à continuer les traditions du défunt roi et ont immédiatement assumé le haut protectorat de la Société.

La Société française de secours aux blessés militaires a tenu son assemblée générale le 20 avril 1902, au Palais d'Orsay, sous la présidence du général Davout, duc d'Auerstaëdt. Les ministres de l'intérieur, de la guerre, de la marine et des colonies s'étaient fait représenter. M. Albert Vandal, de l'Académie française, prononça un discours dans lequel il fit ressortir les principaux événement de la campagne de la Société en Chine; il signala le fait remarquable que, sur 858 malades et blessés, 14 seulement ont succombé. Les noms des dames qui ont obtenu cette année un diplôme de capacité comme dames-infirmières furent proclamés. Puis un rapport fut présenté au nom du Conseil central sur les travaux de la société en 1901.

Nous nous bornerons pour le moment à signaler à l'attention de nos lecteurs et particulièrement à ceux d'entre eux qui font de la revision de la Convention de Genève l'objet d'une étude spéciale l'ouvrage de M. Louis Gillot, docteur en droit, qui a été publié récemment à Paris. C'est à notre connaissance le travail le plus complet qui ait paru sur ce sujet et un de nos collaborateurs se réserve de l'analyser dans un article détaillé.

Nous avons sous les yeux le long mémoire présenté par la Croix-Rouge de l'Uruguay sur ses travaux depuis l'année 1898 à la fin de 1901.

La Société italienne a recommencé cette année avec ardeur la lutte qu'elle avait, avec tant d'intelligence et d'ardeur, entreprise en 1900 contre la Malaria. L'absence de ressources disponibles eût cependant été cette fois-ci un sérieux obstacle à l'accomplissement de cette grande et belle tâche, si le roi ne lui avait fait généreusement parvenir une somme de 12,000 francs à cet effet.

Ainsi que le Délégué de la Croix-Rouge japonaise l'avait annoncé aux membres de la VIme Conférence internationale tenue à Vienne en 1897, notre Société devait célébrer à Tokio, en 1902, la fète du 25me anniversaire de sa fondation et y inviter les représentants des sociétés sœurs de tous les pays.

Le Comité central de la Croix-Rouge italienne a décidé, le 3 juillet 1901, de fonder à Rome un sous-comité régional de la Croix-Rouge. Il a été donné suite à cette résolution et le Comité a été constitué récemment. Son bureau a été composé du duc Léopold Torlonia, président; duc Lorenzo Cesarini Sforza, et prof. Paolo Postempski, vice-présidents; comte Louis Pelagallo, trésorier; comte Luca Bruschi, secrétaire; commandant Marco Besso, délégué à la comptabilité et à la caisse; colonel Panfilo Panara, délégué au matériel de secours.

Encouragé par le succès remporté en 1900, grâce à l'organisation systématique de la lutte contre la malaria, ce fléau de la campagne romaine, la Croix-Rouge italienne a recommencé son œuvre en 1901, se plaçant au bénéfice des expériences faites l'année précédente.

Un hommage mémorable vient d'être rendu à la Croix-Rouge par le Parlement norvégien, dans les attributions duquel rentrait, depuis peu, le soin de décerner l'un des grands prix annuels fondés par feu le Dr Alfred Nobel. Ce prix, d'une valeur de 208,000 francs était destiné à l'homme ou à l'institution «qui aurait fait le plus «ou le mieux pour l'œuvre de la fraternité des peuples, pour la sup- «pression ou la réduction des armées permanentes, ainsi que pour «la formation et la progression des congrès de la paix.»