Le Comité de Budapest nous a envoyé, à la date du 6 novembre 1915, l'exposé suivant de la situation des prisonniers et des internés. Ces renseignements viennent heureusement compléter ceux que nous avons déjà publiés sur les internés civils, ainsi que le rapport de la Commission des prisonniers reproduit dans notre dernier Bulletin.

Après deux ans de guerre, un coup d'œil rétrospectif et rapide peut utilement être jeté sur l'activité de la Croix-Rouge suisse.

La souscription nationale en faveur de la Croix-Rouge a produit plus d'un million. Comme la direction de l'armée était dans l'impossibilité de satisfaire aux demandes de sous-vêtements qu'elle recevait de la part des soldats, elle abandonna ce soin à la Croix-Rouge. L'influence des vêtements de dessous étant considérable au point de vue de l'hygiène et de la santé des troupes, la Croix-Rouge crut avec raison rester dans son rôle, puisqu'elle n'avait pas à proprement parler de blessés à soigner, en se consacrant à la tâche d'en fournir.

A côté de la Commission des prisonniers de la Croix-Rouge, il a été institué, auprès du ministère de la Guerre italien, une commission officielle dont on nous demande de publier la composition. La voici:

A côté de l'action charitable qu'elle a exercée soit directement, envers toutes les nations belligérantes, par son Agence internationale des prisonniers, soit plus spécialement envers certaines victimes de la guerre lors du passage des évacués, du rapatriement des grands blessés ou de l'internement en Suisse des malades prisonniers de l'Allemagne ou de la France, la Suisse a vu se constituer chez elle une multitude de bureaux, notamment de bureaux de secours pour telle catégorie ou telle nationalité.

La lutte contre la malaria en Sicile, inaugurée en 1905. continue à se faire avec succès. Elle s'exerce par l'intermédiaire de 24 stations médicales, dépendant de la Croix-Rouge et disséminées sur le territoire contaminé, 6 dans la province de Coltanisetta, 7 dans celle de Catania, 2 dans la province de Girgenti, 8 dans celle de Trapani et 19 dans la province de Syracuse, qui est la plus atteinte.

Le rapport de la Croix-Rouge wurtembergeoise, qui commence, ainsi qu'il est naturel, par un chant de triomphe célébrant les armes et les victoires allemandes, déclare que cette Société est prête à faire face à toute la tâche que la guerre lui impose, même si celle-ci devait se prolonger encore.

Dès le début des hostilités elle a envoyé, soit sur le front, soit dans le service d'étapes, 601 infirmières et 1616 gardes-malades ou brancardiers.

La Société japonaise de la Croix-Rouge vient de nous adresser le rapport suivant concernant la situation des prisonniers au Japon, en octobre 1915.

D'un tableau dressé au 1er octobre 1915, et accompagnant ce rapport il résulte que les lieux d'internements étaient de 11 à cette époque et le nombre des prisonniers de 4,648, dont 4,347 Allemands et 301 Austro-Hongrois.

Dans une aimable lettre du 31 décembre 1915. la Croix-Rouge norvégienne nous annonce la réorganisation de sa direction, à partir du 1er janvier 1916.

Elle sera composée d'un Comité central à Christiania, et de 26 subdivisions.

Au commencement de décembre 1915, nous avons reçu de Pétrograde, un rapport, non daté, qui donne d'intéressants renseignements sur l'œuvre en faveur des prisonniers de guerre.

Les journaux ayant annoncé la réunion de délégués de la Croix-Rouge allemande, autrichienne et russe à Stockholm en vue de traiter des questions relatives aux prisonniers de guerre, nous avons demandé au Comité central suédois quelques indications sur la réunion projetée. Celui-ci a bien voulu, nous fournir les renseignements suivants à, cet égard.

En attendant le retour de notre mission, composée, comme on sait, de MM. Thormeyer et F.Ferrière fils, et qui voyage depuis plusieurs mois en Russie, pour visiter les camps de prisonniers, nous pensons intéresser nos lecteurs, les renseignements sur les camps de prisonniers en Russie ayant été rares jusqu'ici, en publiant l'extrait suivant du rapport de M. G. Svanström. Ce dernier, membre de la Commission spéciale de secours pour les prisonniers de la Croix-Rouge suédoise, a été chargé d'une rapide inspection, au mois de septembre 1915, des camps de prisonniers situés dans les gouvernements de Perm et Viatka. Voici l'impression qu'il en a rapportée:

« Le temps à ma disposition étant limité, j'ai dû restreindre ma visite aux Gouvernements de Perm et Viatka, mais mon collègue, M. le pasteur Sarwe, continue le voyage, dont il fera un rapport spécial à son retour.

Le rapport de la direction de la Croix-Rouge suisse, qui vient de paraître et qui embrasse la période du 1er janvier au 31 octobre 1914, constate l'importance tout exceptionnelle de cet exercice.

On ne se rend peut-être pas assez compte, en dehors de Suisse, du trafic colossal que les échanges entre belligérants, concernant les prisonniers de guerre, ont imposé aux Postes suisses. Les communications directes entre la France, l'Angleterre, l'Italie d'une part, et l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, la Bulgarie et la Turquie d'autre part ayant été arrêtées, c'est par la Suisse que toutes les correspondances et les colis destinés aux prisonniers de guerre ou émanant d'eux ont passé.