A la suite des dernières grandes opérations dirigées par le général Challe, fin 1959, on peut considérer que l'armée française gagne la guerre d'Algérie sur le terrain. Les barrages aux frontières prouvent leur efficacité. Faute de soutien logistique extérieur, les derniers groupes armés importants de l'Armée de libération nationale sont détruits ou réduits à l'impuissance à l'intérieur des départements algériens. Aussi bien en ville que dans le bled, si l'on excepte quelques actions sporadiques, la souveraineté de la puissance coloniale n'est plus menacée. Mais ce succès reste sans lendemain. Les relents d'une guerre civile franco-française et la réalité des règlements de compte algéro-algériens rendent cette victoire inutile. Celle-ci est d'ailleurs emportée par le flot d'une quadruple défaite, politique, diplomatique, économique et morale, dont les mécanismes, bien connus, sortent du cadre de cette étude.