En cas de rejets radioactifs accidentels, l'eau potable ne représenterait pas
la première préoccupation pour la définition du risque radiologique global ;
cependant, elle constituerait le plus souvent la première inquiétude du
consommateur. Les résultats présentés sont issus d'expérimentations réalisées
en laboratoire et dont l'objectif était d'évaluer dans les mêmes conditions
l'efficacité de deux filières de traitement d'eau potable sur l'élimination
des radionucléides césium et strontium. Pour cela, une eau de captage a été
contaminée avec des aérosols radioactifs représentatifs d'un accident. Puis,
elle a été potabilisée d'une part, à l'aide d'une filière classique
(clarification et filtration sur sable puis sur charbon actif), et d'autre
part, par une technique moins classique mais facilement intégrable au sein
d'une filière déjà existante, dans laquelle le sable est remplacé par de la
zéolite. Le rendement à la fin du traitement utilisant le sable est moyen pour
le césium (de 67 à 73 % selon le type de coagulant injecté) et devient
franchement médiocre pour le strontium (entre 46 et 51 %). Les résultats
obtenus avec la filière comprenant de la zéolite sont très satisfaisants.
Les rendements en fin de traitement atteignent 99 % aussi bien pour le
strontium que pour le césium et ce, quelque soit le type de coagulant utilisé.
La présente étude a donc permis de démontrer la faible efficacité des
traitements dits " classiques " d'eau potable face à l'élimination des
radionucléides césium et strontium, mais aussi d'esquisser les traits d'une
nouvelle filière encore à perfectionner de décontamination radioactive de l'eau.