L’étude du système bancaire belge révèle au premier coup d’œil un trait saisissant et unique.
De 1830 à 1934, les banques privées se sont développées en Belgique sans la moindre ingérence ou réglementation gouvernementale. De plus, le système monétaire, dans son ensemble, ne faisait l’objet que d’un minimum de réglementation. A travers toute cette période, la Banque Nationale n’était qu’une banque d’émission du type le plus simple; et les autres institutions financières créées par le gouvernement (telle la Caisse d’Epargne) n’avaient guère d’influence en ce qui regarde la détermination de l’offre de monnaie et de crédit.
Au cours de ces cent années de banque libre, la vie économique de la Belgique grandit et se développa rapidement. L’économie du pays vint peu à peu à se concentrer sur une activité manufacturière et d’échanges internationaux, requérant un système hautement développé d’institutions de crédit. Les banques répondirent à ce besoin et adaptèrent leur organisation et leurs opérations de manière à satisfaire aux demandes de crédit d’une économie dans laquelle les investissements de capitaux s’accroissaient à un rythme accéléré. En outre, les banques tendirent à prendre la direction du mouvement, dans l’encouragement des investissements et la création de nouvelles entreprises. Graduellement, les banques vinrent à exercer une influence importante sur la vie économique du pays.