« Au lieu de composer une histoire, il suffirait de se constituer le sténographe de tous les tribunaux de France. Vous auriez alors le vrai dans sa pureté, une horrible histoire que vous laisseriez avant d'avoir achevé le premier volume. Vous pouvez en lire un fragment tous les jours, entre les annonces de remèdes pour les maladies les plus ignobles et les articles louangeux des livres à soutenir, à côté de mille industries qui naissent et qui meurent, après les débats des Chambres : vous n'en soutiendriez pas la lecture continue… »
Le Cabinet des Antiques, (Préface à l'édition de 1839.)Ainsi Balzac jetait-il « quelque lumière sur la manière dont l'auteur compose une œuvre immense comme collection de faits sociaux ». Certes il stylisait, dans les aventures qu'il attribuait à son héros, le jeune et faible Victurnien d'Escrignon, le drame judiciaire qui avait échauffé son imagination : servi par celle-ci, il était capable, à partir d'un ou deux faits divers, de construire une intrigue, d'évoquer un milieu.