On a voulu voir dans le “cartésianisme dynamique ”de la fin du XVIIè siècle un mélange de méthode cartésienne et d'empirisme positiviste. Cette idée, que nous avons récemment critiquée, méconnaît l'opposition radicale qui sépare le rationalisme cartésien de la pensée empiriste. Il est intéressant, à ce propos, de remarquer que Descartes, lui, ne s'y est pas trompé; et son attitude envers Gassendi, ainsi d'ailleurs qu'envers Hobbes, nous le montre bien. Nous nous proposons dans cette étude d'examiner, d'un point de vue psychologique, les relations de Descartes avec Gassendi, et, sous l'opposition des doctrines, celle des tempéraments. Car il y a une histoire bien humaine derrière le célèbre dialogue: “O Esprit!—O Chair!”