Lors des fouilles conduites par l'Ecole suisse en 1998 dans le secteur E/600 NW à Erétrie (Eu-bée), nous avons découvert un four présentant un aménagement peu courant. A double paroi, double bouche et banquette interne, sa configuration était pour le moins inhabituelle (fig. 1-2). En l'absence de toute trace de matériel de cuisson, seule la recherche de parallèles dans les différentes catégories de fours pouvait apporter des informations sur sa fonction initiale. Ma recherche s'est alors orientée principalement vers les fours céramiques et les fours à chaux. En effet, les autres structures analogues, destinées à la métallurgie, la verrerie ou à l'usage domestique, diffèrent sensiblement tant par la forme, la taille et le fonctionnement que par les déchets produits par la fonte du métal ou du verre.
A la différence des fours de potier, qui ont suscité un certain nombre de recherches, liées en partie à l'étude des provenances des céramiques locales, les fours à chaux restent peu étudiés. Ils ne produisent, il est vrai, aucune oeuvre d'art. En revanche, les chaufourniers utilisent parfois des marbres sculptés pour obtenir de la chaux.