Au xixe siècle, des millions de jeunes Français se rendent à l'école pendant la plus grande partie de l'année. Les observateurs suivent de près cet important mouvement social comme si la France était un grand village. Les groupes d'enfants augmentant et leur trajet quotidien devenant plus fréquent, ils voient d'un bon œil, et comme un signe de progrès, la séparation croissante des garçons et des filles dans des établissements différents. Politiciens, notables, membres du clergé ou réformateurs, ces observateurs décrivent le phénomène dont ils sont témoins avec une attention toute paternelle. Et surtout, les fonctionnaires relèvent des chiffres : ils comptent les garçons, les filles et les enseignants, tant laïques que religieux, notent l'âge des écoliers et évaluent la fréquence et la durée de leur scolarité, enregistrent les dépenses et jugent de la qualité des écoles de différentes manières.