Voyageurs étrangers ou espagnols du xvie siècle sont unanimes à vanter
les mérites des tables de Valladolid, la régularité, la quantité et la qualité de ses approvisionnements. Tout se passe même comme si, au terme d'une route ingrate, au lendemain d'inconfortables randonnées et de maigres pitances, ils goûtaient les délices d'une étape fortunée, fertile en ripailles de viandes et poissons, de gibiers et volailles, de fruits et de pâtisseries, arrosés des vins généreux de Castille. Ainsi Antoine de Lalaing venu en 1501 avec Philippe le Beau, célèbre les blés et les vignobles des environs; Andrès Navajero, ambassadeur de la République de Venise qui séjourne à Valladolid en 1526, loue la fertilité des campagnes voisines et se félicite de l'abondance de pain, de viandes et de vin que l'on trouve dans cette ville, la seule de Castille où l'arrivée de la cour ne provoque pas une hausse des prix!