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L'alimentation d'une ville espagnole au XVIe siècle. Quelques données sur les approvisionnements et la consommation de Valladolld

Published online by Cambridge University Press:  23 April 2018

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Voyageurs étrangers ou espagnols du xvie siècle sont unanimes à vanter les mérites des tables de Valladolid, la régularité, la quantité et la qualité de ses approvisionnements. Tout se passe même comme si, au terme d'une route ingrate, au lendemain d'inconfortables randonnées et de maigres pitances, ils goûtaient les délices d'une étape fortunée, fertile en ripailles de viandes et poissons, de gibiers et volailles, de fruits et de pâtisseries, arrosés des vins généreux de Castille. Ainsi Antoine de Lalaing venu en 1501 avec Philippe le Beau, célèbre les blés et les vignobles des environs; Andrès Navajero, ambassadeur de la République de Venise qui séjourne à Valladolid en 1526, loue la fertilité des campagnes voisines et se félicite de l'abondance de pain, de viandes et de vin que l'on trouve dans cette ville, la seule de Castille où l'arrivée de la cour ne provoque pas une hausse des prix!

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Enquêtes
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Copyright © Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1961

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References

page 728 note 1. Voir notamment : Viajes de extranjeros por Espafta y Portugal, Madrid, 1952, (Antoine De Lalaing, Andrès Navajero, Enrique Cock, e t c . . ); Lilro de las Grandezas y cosas mémorables de EspaRa, par Pedro De Médina, première édition, Séville, 1543; deuxième édition, corrigée par Diego Perez de Messa, Alcala de Henares, 1595; Dialogo en alabanza de Valladolid, de Damaso de Frias, publié par Narciso Alonso Cortes, Miscellanea Vallsoletana, Valladolid.

page 729 note 1. Archivo de la Real Chancilleria de Valladolid (A. R C. V.), Envoltorio 209.

page 730 note 1. Voir A. Huetz De Lemfs : « Le vignoble de la « Tierra de Médina » aux XVIe et XVIIe siècles », Annales E.S.C., juillet-septembre 1057.

page 730 note 2. A propos de tous ces marchés, voir : — Archivo municipal de Valladolid (A. M. V.), leg. 877, f. 52 surtout; Livres d'Actes : séance du 18 mai 1562; — Archivo historico provincial de Valladolid (A. H. P. V.), leg. 50, fol. 1072.

page 731 note 1. Nos sources principales sont les suivantes : — Archivo General de Simancas (A. G. S.), Expedientes de Hacienda, leg. 194 (Valladolid); leg. 322 (bourg de Mojados); — Archivo municipal de Valladolid (A. M. V.), leg. 376, 377, 381; Ordonnances générales de Valladolid, 1549, leg. 4, fol. 14; ordonnances sur le vin, 1590, leg. 6, fol. 21.

page 731 note 2. Pour le recensement de 1561, voir A G S, Expedientes de Hacienda, leg. 194; pour celui de 1591 (ou 1594 ?), voir Tomas Gonzales, Censos de poblaciôn de las provincias y partidos de la Corona de Castilla, Madrid, 1829.

page 731 note 3. A. H. P. V., leg. 64, fol. 1515. Nous disposons de quantité d'indices sur la place importante qu'occupait la viande de porc dans l'alimentation : les inventaires après décès montrent que tous les laboureurs, ou presque, possédaient un ou plusieurs porcs. Dans les villages, des marchands venus notamment de la Montana ou de la région de Plasencia vendent de jeunes porcs noirs aux laboureurs qui les élèvent ensuite (voir, par exemple, A H P V, leg. 14.949, fol. 360; leg. 14950, fol. 446); chez artisans et bourgeois, il est fréquent de relever dans l'inventaire un ou plusieurs jambons (” perniks », a tocinos »).

page 732 note 1. Voici les équivalences métriques des mesures castillanes employées dans cet article : — la charge de blé dans la région de Valladolid représentait 4 fanegas; selon « la mesure droite d'Avila » acceptée dans la plus grande partie du royaume de Castille, la fanègue valait 56, 40 litres de matières sèches (grains par exemple); — l'arroba équivaut à 11 kg 500; elle est divisible en 25 libras, ou livres de 460 grammes chacune (mesure d'Avila en vigueur à Valladolid). L'arroba d'huile représente 12,56 litres; —le moyo ou muid, toujours selon la même mesure d'Avila, équivaut à 258 litres environ. Il est divisible en 16 cantaras dont chacune compte 8 azumbres. L'azumbre vaut 2.016 litres.

page 733 note 1. Ce poids moyen est établi pour Valladolid à partir de 2 302 boeufs et de 11 312 moutons abattus du 23 juin au 5 décembre 1586. Pour Mojados, à partir de 58 boeufs et 845 moutons en 1562, de 68 boeufs et 290 moutons en 1566.

page 733 note 2. Voir pour tout ceci : A. M. V., leg. 377.

page 734 note 1. A. G. S., Consejo Real 222, fol. 11.

page 736 note 1. A G S, Camara de Castilla, fol. 46.

page 736 note 2. A G S, Expedientes de Hacienda, leg. 194 : voir le « padron ».

page 737 note 1. Les riches commandaient d'ailleurs chaque année leur provision de bon vin à Médina : ainsi le Licenciado Botella Maldonado demande en 1564 à Simon Ruiz 12 arrobas de vin environ 190 litres). (A. H. P. V., Caja 2,239.) Autres exemples selon la même source.

page 738 note 1. On trouvera tous ces chiffres dans A. G. S., Expedientes de Hacienda, leg. 194.

page 738 note 2. A M V, Livres d'Actes du Conseil.

page 739 note 1. A. G. S., Expedientes de Hacienda, leg. 62.

page 739 note 2. Les 234 litres de grains représentent 158 kilos de pain, soit 410 800 calories (1 kilo = 2 600 calories); les 0,6 kilos de viande de mouton, 22 080 calories (1 kilo — 2 300 calories); les 18 kilos de viande de boeuf, 89 240 calories (1 kilo = 2 180 calories). Pour le poisson, le calcul est plus difficile. La richesse en calories du poisson varie beaucoup suivant les espèces : thon : 2 170 calories au kilo; sardines, 2 070; morue 700; aiglefin 740, e t c . .; retenons 1 000 comme chiffre moyen). Le poisson séché a une richesse calorifique moyenne de 3 250 calories par kilo. En retenant le chiffre avancé de 12 kilos de poisson par tête (6 de frais, 6 de séché), on a au total 25 580 calories. Mais ce chiffre est très aventuré. Les 2 litres d'huile représentent 17 680 calories (8 840 le litre); les 102 litres de vin, 61 200 calories (600 calories le litre). Soit au total 576 580 calories par tête et par an, 1 580 par jour.