Si 1959 a été une année de reprise économique, 1960 a été une année d’essor,
que n’ont pas altéré profondément les événements du Congo et les troubles
sociaux de la fin d’année.
L’activité économique a été heureusement influencée par la haute conjoncture
qui règne actuellement en Europe et, en particulier, dans les pays de la
Communauté Européenne où la libération progressive des échanges exerce
l’action bénéfique escomptée. A cet égard, l’assainissement entrepris par
les responsables de l’économie belge afin de placer celle-ci en position
concurrentielle au sein du Marché Commun a commencé à porter ses fruits.
Sous l’effet de l’élimination graduelle de faiblesses structurelles qui
viciaient l’économie de notre pays et avec l’adjuvant des nouvelles
dispositions d’ordre financier et fiscal édictées en 1959, la productivité
s’est élevée et une impulsion nouvelle a été donnée aux investissements.
Dès lors, le progrès s’est traduit non seulement dans une accélération du
rythme des exportations, mais également dans une reprise marquée de la
demande intérieure en stagnation depuis deux ou trois ans. Il semble,
cependant, que l’expansion dans notre pays ne se soit pas développée à un
taux aussi élevé que celui constaté chez nos partenaires du Marché Commun.
Certes, l’on peut justifier ce fait en arguant du degré de maturité plus
grande de l’économie belge, de la stabilité de la démographie et de
l’emploi, de l’existence d’une structure orientée vers les industries de
base, ainsi qu’en faisant état des divers éléments de freinage qui ont
affecté l’économie belge ces dernières années. Cependant, ainsi que l’ont
reconnu récemment les industriels de notre pays, même si l’évolution belge
ne doit pas être considérée comme particulièrement anormale, on ne peut en
conclure pour autant qu’un optimum ait été atteint dans le domaine de
l’expansion économique.