LIVRE III - LA CITÉ
Published online by Cambridge University Press: 05 October 2010
Summary
LA PHRATRIE ET LA CURIE; LA TRIBU.
Nous n'avons présenté jusqu'ici et nous ne pouvons présenter encore aucune date. Dans l'histoire de ces sociétés antiques, les époques sont plus facilement marquées par la succession des idées et des institutions que par celles des années.
L’étude des anciennes règies du droit privé nous a fait entrevoir, par delà les temps qu'on appelle historiques, une période de siècles pendant lesquels la famille fut la seule forme de société. Cette famille pouvait alors contenir dans son large cadre plusieurs milliers d’êtres humains. Mais dans ces limites l'association humaine était encore trop étroite: trop étroite pour les besoins matériels, car il était difficile que cette famille se suffît en présence de toutes les chances de la vie; trop étroite aussi pour les besoins moraux de notre nature, car nous avons vu combien dans ce petit monde l'intelligence du divin était insuffisante et la morale incomplète.
La petitesse de cette société primitive répondait bien à la petitesse de l'idée qu'on s’était faite de la divinité. Chaque famille avait ses dieux, et l'homme ne concevait et n'adorait que des divinités domestiques. Mais il ne devait pas se contenter longtemps de ces dieux si fort au-dessous de ce que son intelligence peut atteindre. S'il lui fallait encore beaucoup de siècles pour arriver à se représenter Dieu comme un être unique, incomparable, infini, du moins il devait se rapprocher insensiblement de cet idéal en agrandissant d’âge en âge sa conception et en reculant peu â peu l'horizon dont la ligne sépare pour lui l‘Être divin des choses de la terre.
L'idée religieuse et la société humaine allaient done grandir en même temps.
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- La Cité AntiqueÉtude sur le Culte, le Droit, les Institutions de la Grèce et de Rome, pp. 143 - 286Publisher: Cambridge University PressPrint publication year: 2010First published in: 1866