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Addiction sexuelle ou hypersexualité : 2 termes différents pour une même pathologie ?

Published online by Cambridge University Press:  17 April 2020

L. Karila*
Affiliation:
Hôpital universitaire Paul-Brousse, psychiatrie/addictologie, Villejuif, France
A. Wery
Affiliation:
Faculté de psychologie, institut de recherche en sciences psychologiques IPSY laboratoire de psychopathologie expérimentale LEP, université catholique de Louvain UCL, Louvain la Neuve, Belgique
*
*Auteur correspondant. Adresse e-mail : laurent.karila@pbr.aphp.fr(L. Karila)

Abstract

L’addiction sexuelle débute à l’âge adulte jeune avec un ratio hommes/femmes variant de 2 à 5/1. Le nombre de consultation pour ce motif a augmenté en France mais à ce jour, aucune étude épidémiologique n’a été menée. Différents facteurs déclenchent le comportement addictif sexuel (émotions positives, négatives, circonstances environnementales). La consommation sexuelle est excessive et concerne différents supports sexuels. Il y a au moins un orgasme quotidien pendant au moins 6 mois mais celui-ci s’accompagne toujours d’une perte contrôle, d’une perte de temps à préparer le comportement, le réaliser ou à récupérer de ses effets. Les patients dépendants au sexe se construisent une deuxième vie et sont dans la crainte permanente que cette vie, toujours dissociée de l’amour, soit découverte. La réalisation fréquente du comportement sexuel addictif altère les obligations professionnelles, familiales ou sociales. La notion de trouble hypersexualité repose sur des critères cliniques suffisamment fréquents et intenses pour entraîner des altérations du fonctionnement personnel et social sur une période d’au moins 6 mois : perte de temps ; comportements répétitifs, réalisés en réponse à un état dépressif, anxieux, à un ennui, à des événements de vie stressants ; difficultés répétées pour contrôler ou réduire de manière significative des fantasmes/envies/activités sexuelles ; engagement répétitif dans des activités sexuelles en dépit du risque de conséquences physiques ou émotionnelles pour soi ou pour les autres ; fréquence et intensité importantes des comportements sexuels. Il existe différentes formes cliniques qui sont la masturbation compulsive, la consommation compulsive de pornographie, le cybersexe, les conversations érotiques au téléphone, la fréquentation compulsive de clubs, et la séduction compulsive. Les complications de cette pathologie peuvent être d’ordre somatique, psychologique et social. La prise en charge doit être intégrée et multimodale en combinant thérapie cognitive et comportementale, soutien, approche pharmacologique, thérapie de couple et groupes d’auto-support.

Type
S30A
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2014

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

References

Pour en savoir plus

Karila, LZarmdini, RLagadec, MPetit, ACoscas, S. Addiction sexuelle. EMC Psychiatrie [37-396-A -21] 2014; 11(2): 17.Google Scholar
Karila, L.Wery, A.,Weinstein, A.Cottencin, O.,Reynaud, M. and Billieux, J. “Sexual addiction or hypersexual disorder: different terms for the same problem? A review of the literature. ” Curr Pharmaceut Design, 2014, 20, 4012–20.CrossRefGoogle ScholarPubMed
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