Tous les spécialistes liront évidemment, dans l'excellente Revue des études islamiques que dirige avec autorité Mr Louis Massignon, la remarquable étude que Mr Louis Jovelet vient d'y publier sous ce titre : L'évolution sociale et politique des pays arabes (1930-1933). Une « tranche de vie » de trois années seulement, mais remplie d'événements : libération de l'Iraq, mort du roi Faisal, en septembre 1933 et, par suite, anéantissement des projets d'unité politique arabe, sous l'unité de la dynastie Hachemite ; échec des négociations franco-syriennes ; gigantesques progrès du Sionisme, crise économique, pénétration en Arabie centrale des entreprises industrielles européennes, conflit du Nejd et du Yemen — qui marquent le point de départ de transformations imprévues et graves. « Nous sommes, écrit l'auteur, dans cette partie du monde en présence d'un drame historique, intelligible seulement à l'esprit de ceux qui veulent bien se pénétrer, tout d'abord, de la complexité infinie des intérêts, du jeu subtil des influences — et qui se refusent à embrasser par avance la cause de l'une des forces en présence : la civilisation occidentale, la renaissance arabe et les minorités ethniques, religieuses ou linguistiques, le Sionisme. » De minces sujets, comme on voit.

Il s'est accompli dans la morphologie urbaine de Bruxelles, depuis la fin du XVIIIe siècle, de profondes transformations dont Mr L. Verniers nous rend compte avec une réelle compréhension de l'évolution historique et non sans verve.

Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, certains traits avaient prédominé dans Ja structure de la ville de Bruxelles : l'existence de grands espaces libres à l'intérieur de la ville ; la persistance du caractère agricole de sa banlieue ; la prépondérance de l'axe Est-Ouest dans l'orientation de son extension. A l'intérieur de la vieille enceinte du XIVe siècle qui n'avait pas encore été démolie, il restait de grands espaces libres (prés, champs, terrains vagues), non seulement dans la partie basse de la ville où la rivière de la Senne divaguait à travers des terrains marécageux, mais encore sur les collines de la rive droite où s'étendaient les quartiers aristocratiques de la capitale.

Les événements monétaires des vingt dernières années ont été déjà le sujet de multiples études historiques, et d'abord de monographies limitées chacune à l'examen d'un pays particulier. Le terrain une fois bien reconnu et dégagé dans chaque cas, il importait de passer à un effort de comparaison et de synthèse pour lequel plusieurs axes d'étude pouvaient être envisagés. C'est un effort de ce genre qu'a mené à bien Mr Edmond Ulrich en ce qui concerne Les principes de la réorganisation des banques centrales en Europe après la guerre.

On sait qu'à l'occasion des réformes monétaires qui se sont succédé en Europe de 1922 à 1928, les statuts des banques d'émission ont subi des revisions importantes, sinon de complètes refontes.