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Le couronnement du rempart de Saint-Lézer (Castrum Bigorra) en Novempopulanie

Published online by Cambridge University Press:  16 February 2015

Christian Darles
Affiliation:
Ecole d'architecture de Toulouse
Alain Badie
Affiliation:
Institut de Recherche sur l'Architecture Antique, CNRS, Aix-en-Provence
Jean-Jacques Malmary
Affiliation:
Ecole d'architecture de Toulouse

Extract

Dans le département des Hautes-Pyrénées, le site de Saint-Lézer a livré plusieurs vestiges d'une vaste enceinte longue d'env. 950 m, construite à la fin de l'époque romaine. Certains de ces fragments permettent d'entrevoir quelques aspects les plus originaux de l'architecture des parties hautes du monument et de tenter de restituer, au-dessus du chemin de ronde, un parapet et ses traverses. Ce dispositif largement attesté par ailleurs dans le monde antique gréco-romain et qui a été récemment reconnu à Saint-Bertrand-de-Commiges semble donc avoir été également adopté par les bâtisseurs de l'antiquité tardive du piémont pyrénéen.

Le site de Saint-Lézer se trouve à 18 km au nord de Tarbes, dans le département des Hautes-Pyrénées.

Le site est établi au sommet d'une colline argileuse qui porte le nom évocateur de Castelbieilh (ou Castelvieilh: le vieux château). En forme d'éperon d'axe Nord-Sud, barré au Sud, il est occupé dès la fin de l'Age du Bronze et durant tout l'Âge du Fer. À l'époque romaine, la colline est dotée d'une vaste enceinte maçonnée longue d'environ 950 m dont il ne subsiste aujourd'hui que des fragments épars jonchant ses versants. Par la suite, approximativement un quart du site est réaménagé au Moyen-Âge: l'on y implante alors une motte castrale désignée sous le nom de Tuco.

Type
Archeological Reports and Notes
Copyright
Copyright © Journal of Roman Archaeology L.L.C. 2002

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References

1 Schaad, D., Le Nail, J.-F. et Servelle, C., “La cité de Tarbes et le castrum Bigorra-Saint Lézer,” Aquitania 14 (1996) p. 83 Google Scholar

2 Parmi l'abondante bibliographie consacrée au sujet, l'article de D. Schaad et al. (ibid.) constitue la plus récente mise au point.

3 Maurin, L., “Remparts et cités dans les trois provinces du Sud-Ouest de la Gaule au Bas-Empire (dernier quart du IIIe siècle - début du Ve siècle),” Villes et agglomérations urbaines antiques du Sud-Ouest de la Gaule (Aquitania suppl. 6, 1992) p. 365389 Google Scholar; Schaad et al. (ibid.) p. 92-93.

4 Pour l'heure, quelques remarques ont déjà été publiés: Darles et al, “Le rempart antique de Saint-Lézer,” Archéologia n° 356, p. 6-7; Badie, A. et Darles, C., “Saint-Lézer, Le Casteibieilh,” Bilan scientifique Midi-Pyrénées 1998, p. 196198 Google Scholar et ibid. 1999, 175-176.

5 La constitution d'un atlas des vestiges du rempart; les relevés et études architecturales des fragments de courtines et tours visibles; une tentative de restitution de l'enceinte.

6 Maurin (supra n.3); id., “Sites fortifiés en dehors des cités dans les provinces aquitaniques au Bas- Empire: Loudun, Andone, Saint-Lézer, Bayonne,” Actes du XLIIIe congrès d'études régionales de la Fédération historique du Sud-Ouest 1991 (Bordeaux 1993) p. 33–62; Garmy, P. et Maurin, L., Enceintes romaines d'Aquitaine (DAF 53, Paris 1996).Google Scholar

7 Moins de 10% du périmètre a été étudié, et rien ne nous prouve que la totalité de l'enceinte ait été réalisée suivant les mêmes principes constructifs. Les analyses qui suivent ne peuvent donc pas être uniformément appliquées à tout son pourtour.

8 Schaad et al. (supra n.l) p. 87, fig. 9.

9 Rosapelly, N. et de Cardaillac, X., La cité de Bigorre, Civitas Turba ubi castrum Bigorra, Orra Saint-Lézer (Tarbes 1890) pl. IIIGoogle Scholar.

10 Les trois ensembles de fragments de courtines qui vont être partiellement décrits ont plus ou moins glissé dans la pente en se couchant sur le dos. Pour clarifier la description, la désignation des faces des courtines se fera suivant leur position originelle, face externe, interne et supérieure.

11 Dont un au sein du fragment “B6” situé largement en contrebas.

12 de Filippo, R. (“Nouvelle définition de l'enceinte romaine de Toulouse,” Gallia 50 [1993] p. 197)CrossRefGoogle Scholar a mis en évidence dans les fondations du rempart augusto-tibérien de Toulouse de tels détails constructifs.

13 On peut supposer que sur le côté sud de l'empreinte n° 1 une quatrième saillie maçonnée existait; si la traverse T7 semble bien liaisonnée avec le mortier de l'arase, T5 n'est par contre que hourdée sur ce lit.

14 Un arrachement similaire a été découvert sur la face supérieure du fragment “D5”.

15 Afin d'éviter toute confusion, en particulier avec les pièces de bois dont nous aurons à parler plus loin, il n'est pas inutile de préciser un point de vocabulaire. Pour les théoriciens de l'architecture militaire, le terme de traverse s'applique aux contreforts de merlons destinés tant à renforcer la cohésion du couronnement qu'à protéger de projectiles le flanc et le dos des soldats: Viollet-le-Duc, E., Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle (Paris 18541868) tome 4, p. 375 Google Scholar

16 En Orient:

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En Occident:

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17 Grenier, A., Manuel d'archéologie gallo-romaine I (Paris 1931) p. 520521 Google Scholar et figs. 185-187

18 Il est possible cependant que les pièces de bois qui occupaient les saignées T3 et T5 aient été recouvertes par le parapet correspondant à l'arrachement Al.

19 L'empreinte n° 1 possède la trace en creux de trois têtes de clous.

20 Il faut se référer aux études de la forteresse de Kydna en Lycie dans Adam, J.-P., L'architecture militaire grecque (Paris 1982) p. 150155 Google Scholar, figs. 96-97.