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Rapports Entre la Crète Ancienne et la Babylonie

Published online by Cambridge University Press:  12 April 2016

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En se multipliant depuis une quinzaine d'années, les découvertes en Orient ont fait surgir en abondance des éléments de haute époque, qui incitent à reprendre le problème de l'origine de l'art minoen, tel qu'il s'est constitué au IIIe millénaire avant notre ère. Lors de ses premières découvertes à Cnosse, à partir de 1900, Sir Arthur Evans n'avait guère à sa disposition, pour établir des comparaisons dans un passé lointain, que la documentation égyptienne. Les remarquables découvertes, qui avaient tant surpris les égyptologues, de J. de Morgan, Fl. Petrie, Quibell, Reisner et autres, ouvraient la voie à des rapprochements entre le premier essor de l'art crétois et la civilisation déjà développée des temps prédynastiques et protodynastiques en Egypte, ce qu'on a appelé aussi la civilisation protolibyenne. Elle s'affirmait par l'art des palettes de schiste, par de beaux ivoires sculptés, des stèles royales, des vases finement taillés dans des pierres diverses, notamment ces bols en albâtre avec les curieux replis dits «à moustache», la technique de la glaçure, etc…Cependant, dès cette époque, en Egypte même, s'affirmait l'influence asiatique, qu'on a qualifiée d'influence sumérienne. Certes Sumer est à l'origine, mais ce mouvement, venu d'Asie, ne s'est répercuté jusqu'enÉgypte que par l'intermédiaire des Sémites. La langue égyptienne est un témoin certain de cette action, mais aussi tel monument comme le célèbre manche en ivoire du Gebel el Arak dont G. Bénédite, en le publiant, avait constaté qu'il n'avait pas de répondant dans l'art égyptien. Le motif du dieu, qu'on y voit, entre deux animaux affrontés peut remonter à un prototype sumérien, mais le costume du dieu est proprement sémitique. Ces mêmes Sémites sont apparus à Warka où ils chassent le lion à la lance et à l'arc — arme que les Sumériens abandonnent aux nomades et dont la flèche est armée d'un silex évasé qu'on retrouve sur les palettes de schiste égyptiennes.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © The British Institute for the Study of Iraq 1939

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References

page 53 note 1 Evans, Palace of Minos (que nous abrégerons en Pal. of M.) II, Fig. 27.

page 53 note 2 Le rapprochement du nom de Tehenu (Pal. of M. II. 23) avec le mot égyptien tehent, «faïence», est écarté par Anthes, R., Orientalistische Literaturzeitung, 1938, 681 Google Scholar.

page 53 note 3 Monuments et Mémoires Piot, XXII (1916), 134 Google Scholar.

page 53 note 4 Relief de Warka attribué au milieu du IVe millénaire, date approximative à laquelle G. Béné-dite avait abouti pour le manche en ivoire du Gebel el Arak. La comparaison a été faite dans Syria, XVI (1935), 320–3Google Scholar (Égypte et Sémites aux hautes époques). L'influence asiatique à haute époque sur l'Égypte a été reconnue par Sir Arthur Evans, Palace of Minos, II. 2 et suiv.

page 54 note 1 Syria, 1935, 322 Google ScholarPubMed.

page 54 note 2 Cette prospérité est nettement attestée par les découvertes de M. Schaeffer à Ras Shamra, dans le deuxième niveau. Voir aussi Quelques précisions touchant les Hyksos, dans Revue de l'Hist. des Religions, 1934, I. 119–28Google Scholar.

page 54 note 3 Noter la survivance du terme géographique: Négeb ha-keréti.

page 54 note 4 Les Découvertes de Ras Shamra (Ugarit) et l'A.T., p. 97.

page 54 note 5 Georges Dossin, Benjaminites dans les textes de Mari, dans Mélanges syriens, 11: «les archives de Mari attestent ainsi pour la première fois l'existence de centres politiques amurrites depuis les frontières du pays de Canaan jusqu'au golfe Persique, en passant par les diverses régions du Croissant fertile».

page 54 note 6 Pal. of M. II. 256 et suivGoogle Scholar.

page 54 note 7 Ibid. II. 258.

page 55 note 1 Pal. of M. II. 259 et suiv.Google Scholar; III. 261.

page 55 note 2 Ibid. III. 261.

page 55 note 3 Ibid. II. 262.

page 55 note 4 Ibid. III. 265 et suiv.; IV. 422 et suiv. Nous apporterons ci-après quelques précisions.

page 55 note 5 On notera particulièrement Journal des savants, 1929, 100, 106–10, 170 Google Scholar; 1932, 22 et 29; 1935, 241 et suiv.; l'importante Note additionnelle ajoutée à l'édition de 1937 Glotz, de, La Civilisation égéenne, 474–85Google Scholar et l'article sur un sceau d'Harappa ( Revue arch., 1938, II. 5 et suiv.Google Scholar) que nous utiliserons ci-après.

page 55 note 6 Dans G. Glotz, op. cit. 476.

page 55 note 7 Pal. of M. IV. 425, d'après Kugler.

page 55 note 8 Dans nos Civilisations préhelléniques, 2e éd., nous avons adopté les dates de 1945-1900 qu'on tend à abaisser d'un siècle. Nous verrons ci-après qu'aux derniers temps du palais de Mari des rapports existaient entre Kaphtor et la vallée de VEuphrate; même certaines fresques du palais reflètent le décor minoen.

page 55 note 9 Demargne, P., Crète et Orient au temps d'Ham-mourabi dans Revue archéol., 1936, 11. 8091 Google Scholar, repris et développé dans Crète-Égypte-Asie, Perspectives d'hier et d'aujourd'hui, dans Études d'archéologie grecque (t. II des Annales de l'École des Hautes Études de Gond, 1938, 3166 Google Scholar). On y trouvera notamment un historique précis de l'évolution des idées à la suite des découvertes successives.

page 56 note 1 Sur le développement relativement tardif de la marine phénicienne, voir nos Découvertes de Ras Shamra (Ugarit) et l'A.T., 62–3.

page 56 note 2 Sir Arthur Evans l'a noté sur la carte qui sert de frontispice au tome 1 de Pal. of M.

page 56 note 3 Pal. of M. I. 14 Google Scholar.

page 56 note 4 Le néolithique récent de Sir Arthur Evans est en réalité le chalcolithique puisqu'on y a trouvé une hache plate en cuivre, Pal. of M. II. 14 et Fig. 3 fGoogle Scholar.

page 56 note 5 Pal. of M. II. 26 et Fig. 10Google Scholar. L'ossuaire de Palaikastro a fourni des modèles de bateaux minoena remontant au Minoen Ancien I–II; cf. Pal. of M. II. 240 Google Scholar.

page 56 note 6 Ibid. II. 15 et suiv. Demargne, op. cit., p. 55 reconnaît très loyalement que cette question des vases en pierre reste embarrassante pour sa théorie.

page 56 note 7 Pal. of M. II. 57 et suivGoogle Scholar.

page 56 note 8 Ibid. I. 17, 26, 66, 67, 92.

page 56 note 9 Ibid. I. 92–3.

page 56 note 10 Ibid. I. 77, Fig. 46 B.

page 57 note 1 Pal. of M. 1. 81–2Google Scholar.

page 57 note 2 Ibid. II. 15.

page 57 note 3 Ibid. II. 12; cf. 1. 58 et pl. ad p. 59.

page 57 note 4 Ghirshman, , Syria, XVI. 231 et suivGoogle Scholar.

page 57 note 5 En réalité, c'est une flèche à 2 pointes dont l'action reste efficace lorsqu'elle frappe sous un certain angle. On évitait en même temps d'avoir à tailler dans le silex une pointe fine trop fragile. L'animal blessé était achevé avec la lance; cf. Pal. of M. II. 48 Google Scholar, Fig. 23 et p. 49.

page 57 note 6 La documentation a été réunie et discutée par P. Montet, Les reliques de l'art syrien dans l'Égypte du Nouvel Empire.

page 57 note 7 La Lydie et ses voisins, 68.

page 57 note 8 M. P. Demargne en a fourni un bon exemple dans son excellent article: Le Maître des animaux sur une gemme Cretoise du M.M. I, dans Mélanges Syriens, I. 121 et suiv. Curieuse influence de ce motif sur un beau cylindre de Chypre (Enkomi) dans Cl. Schaeffer, Missions en Chypre, Fig. 48-9; Frankfort, Cylinder Seals, pl. XLVI s.

page 58 note 1 Paris, Paul Geuthner, 1930.

page 58 note 2 Demargne, , Études d'archéol. grecque (t. 11 des Annales de l'École des Hautes Études de Gand), 42, n. 1Google Scholar.

page 58 note 3 La Lydie et ses voisins, 20, avec souvenir de l'événement dans Ctésias à la faveur d'un anachronisme.

page 58 note 4 Contenau, G., Journal asiatique, 1921, I. 299300 Google Scholar.

page 58 note 5 La Lydie et ses voisins, 22.

page 58 note 6 Radet, G., La Lydie et le monde grec au temps des Mermnades, 177 Google Scholar.

page 58 note 7 Heuzey, L., Origines orientales de l'art, 133 Google Scholar.

page 58 note 8 Il s'agit de l'épitaphe d'un Lydien qui devait être en relation d'affaires avec la colonie sémitique de Sardes; cf. La Lydie et ses voisins, 24.

page 59 note 1 La Lydie et ses voisins, 41 et suiv.

page 59 note 2 Civilisations préhelléniques, 2e éd. 40.

page 59 note 3 Pal. of M. IV. 496 Google Scholar.

page 59 note 4 On ne compte guère que deux cylindres en cornaline, portant des motifs locaux, trouvés en Crète; cf. Pal. of M. IV. 496 Google Scholar.

page 59 note 5 Evans, Arthur Sir, Åberg, MM. et Demargne, , Crète-Égypte-Asie, 54 Google Scholar; cf. pl. III. 2, font grand état d'un cachet du Hauran en forme d'oiseau sans donner le dessin gravé sur le plat. D'après les reproductions, ce cachet ne paraît pas antérieur à l'âge du Fer.

page 59 note 6 Pal. of M. IV. 423–5 et Fig. 349 et 350Google Scholar. Quant au cylindre dit cypro-minoen trouvé accidentellement à Astakous à l'est de Cnosse, ibid. 425, il ne nous inspire aucune confiance. La position du disque ailé est fâcheuse et le style déplorable. Cependant Frankfort, , Cylinder Seals (1939), 304 Google Scholar, en fait état.

page 59 note 7 Ce cylindre est attribué par Frankfort, , Cylinder Seals, 302 Google Scholar, n. 3, à la première classe des cylindres syriens (XIXe=-XVIIIe= s. av. J.-C).

page 59 note 8 Demargne, , Crète-Égypte-Asie, p. 58 Google Scholar.

page 60 note 1 Pal. of M. IV. 198, Fig. 146Google Scholar.

page 60 note 2 Ibid. II. Fig. 158.

page 60 note 3 Frankfort, op. cit., 302 est aussi d'avis que les cylindres de la première dynastie babylonienne ont été sans influence sur la glyptique crétoise.

page 60 note 4 Nous avons esquissé la question dans Civil, préhell., 2e éd. 359 et suiv., Fig. 263–78. Il faudrait y ajouter les idoles anatoliennes, Contenau, Idoles en pierre provenant de l'Asie mineure ( Syria, VIII (1927)), 193 et suivGoogle Scholar. qui se rattachent au type vêtu de la déesse-mère. Olmstead, D'après, Two stone idols from Asia Minor, (Syria X (1929)), 311 et suiv.Google Scholar, ces idoles ne seraient pas antérieures à la fin du IIe millénaire avant notre ère. Cependant, le principe des idoles couplées remonte à très haute époque en Haute Syrie; cf. fouilles de Brak, , The British Museum Quarterly, 1939 Google Scholar, pl. xiii b.

page 60 note 5 McEwen, C. W., American Journal of Archaeol. XLI (1937), 813 Google Scholar; cf. Syria, XVIII (1937), 410–11Google Scholar.

page 60 note 6 Tableau comparatif de ces idoles dans Pal. of M. IV. 428 Google Scholar, où manque cependant le type «en violon»; cf. Civil.préhell., 2e éd., Fig. 266 et 267.

page 60 note 7 Syria, XVII (1936), 186 et suivGoogle Scholar.

page 61 note 1 Civil, préhell., 2e éd. 382.

page 61 note 2 La démonstration vient d'en être apportée par Ch. Picard, D'un sceau d' Harappa à l'anneau d'or de Tirynthe, dans Revue archéol. 1938, II. 516 Google Scholar.

page 61 note 3 La Lydie et ses voisins, Fig. 10.

page 61 note 4 La Lydie et ses voisins, 67–8, et Fig. 2.

page 61 note 5 Maximova, , Les vases plastiques dans l'antiquité, 1 (1927)Google Scholar; cf. Syria, 1928, 154 et suiv.Google Scholar; Evans, A., Pal. of M. 11. 260 et suiv.Google Scholar, admet aussi l'origine mésopotamienne.

page 61 note 6 La Lydie et ses voisins, 66 et suiv.

page 61 note 7 Date attribuée par Evans, Arthur Sir, Pal. of M. I. 97 Google Scholar, n. 1, au fameux trésor appartenant à la troisième période de Troie II. Le savant archéologue, ibid. 20, remarque combien cette bijouterie et celle des Cyclades sont modestes par rapport à celle de Mochlos (Minoen Ancien II).

page 61 note 8 Reconnu par Evans, Arthur Sir, Pal. of M. I. 114 Google Scholar, après avoir pensé que l'emprunt avait été fait à l'Égypte. Le décor curviligne des 'Cachets égyptiens s'est naturellement répercuté sur le décor des scarabées minoens, mais pas avant la XIIe dynastie; cf. Pal. of M. 1. 200 et suivGoogle Scholar.

page 62 note 1 Demargne, P., Crète-Égypte-Asie, 40 Google Scholar.

page 62 note 2 Les conceptions du commandant Lefebvre des Noëttes sont encore moins à invoquer; cf. Syria, 1939, 92 Google ScholarPubMed.

page 62 note 3 Claude F. A. Schaeffer, Die Stellung Ras Shamra-Ugarits zur kretischen und mykenischen Kultur, dans Jahrbuch des Deutschen Archäol. Instituts, LII (1937), 139–65Google Scholar. Voir aussi Pal. of M. IV. 770–84Google Scholar.

page 62 note 4 Nous ne voyons pas sur quoi se fonde M. Demargne, op. cit., 64, pour déclarer ces coupes «authentiquement syriennes».

page 62 note 5 Cela résulte, nous l'avons dit, des constatations faites par M. Schaeffer dans les tombes du IIe niveau de Ras Shamra.

page 62 note 6 Chapouthier, F., Deux épées d'apparat (Études Cretoises, V), 32 Google Scholar: «les épées de Mallia sont bien les sœurs des épées de Mycènes, mais les sœurs aînées».

page 62 note 7 Voir Comptes Rendus de l'Académie des Inscriptions, 1938, 538, et Revue de l'Histoire des Religions, 1938, II. 156–7Google Scholar.

page 63 note 1 Pal. of M. I. 14 Google Scholar; II. 4 et suiv., p. 12.

page 63 note 2 Ibid. II. 15.

page 63 note 3 Ibid. II. 29.

page 63 note 4 Demargne, , Crète-Égypte-Asie, 44–5Google Scholar.

page 63 note 5 Pal. of M. III, Fig. 286.

page 63 note 6 Ibid, III, Fig. 291. Fragment à Cnosse, ibid., Fig. 288 et 289.

page 63 note 7 Ibid. III. 423.

page 63 note 8 Demargne, op. cit., 58–60.

page 63 note 9 Pal. of M. I. 72 Google Scholar.

page 63 note 10 Ibid. I. 528, 530–6; III. 189. — La mode du stuc peint est en pleine vogue au Minoen Moyen III et disparaît au cours du Minoen Récent I a.

page 64 note 1 Syria, 1937, 234 Google ScholarPubMed.

page 64 note 2 Pal. of M. I. 94 Google Scholar.

page 64 note 3 Demargne, op. cit., 55.

page 64 note 4 Delatte, A., Herbarius, 2 e éd. (1938), II Google Scholar. Aux intailles se joint la fresque de la cueillette des safrāns.

page 64 note 5 Nous n'abordons pas la question de l'architecture parce que les dernières découvertes de M. Schaeffer à Ras Shamra apporteront une importante documentation qu'il faudra considérer. Observons, cependant, que la porte de ville en tenaille, qu'on a prétendu être hittite, est attestée en Basse Chaldée à la plus haute époque sumérienne; de là elle s'est propagée vers l'ouest jusqu'à Troie II; cf. Barrois, , Manuel d'archéologie biblique I. 210 et suivGoogle Scholar.

page 64 note 6 Pal. of M. II. 361 Google Scholar.

page 64 note 7 Ainsi le décor en papyrus apparaît sur la céramique avec le Minoen Récent I a; cf. Pal. of M. II. 477 Google Scholar; III. 115.