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Note Sur Bārûtu, Chapitre X, Tablette 15

Published online by Cambridge University Press:  07 August 2014

Extract

Selon la table des matières K. 1352, le “chapitre” X (Multabiltum) de la série canonique de l'extispicine renfermait une quinzième tablette commençant par: “Si le Présage est comme un couvercle”. Il ne semble pas que cette tablette même nous ait été conservée, ou, du moins, qu'elle ait été publiée jusqu'à présent.

On peut pourtant s'en faire quelque idée en relisant le texte bien connu K. 2130 (duplic. BM. 67404) où ce “signe” revient plusieurs fois (l. 27, 30, 35), assorti de qualifications diverses mais toujours accompagné de “présages historiques”. De tels présages sont d'ailleurs une caractéristique constante de ce texte, ainsi que l'examen de base du Présage, c'est-à-dire: du foie, dans son aspect global.

Plus directement rattachés sans aucun doute à Bārûtu X, tabl. 15, il nous reste également quelques fragments importants de Recueils de variantes commentés qui devaient s'y rapporter et qui couvrent aussi, probablement ou sûrement, d'autres parties de Multabiltum, si ce n'est davantage encore, comme par exemple 83–1–18, 458 dont la première colonne s'applique au “Chapitre” IX (Ḫašû), d'après le duplicat K. 1999: IV 10–18.

Le fragment du Louvre AO 7756 est un commentaire de ce genre encore inédit.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © The British Institute for the Study of Iraq 1969

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References

Notes

* Certains passages seulement en ont déjâ été donnés en traduction dans Annuaire EPHE 5ème section, 1944/5, 5 ss. La lecture même de ce fragment ne laissant place â aucune ambiguité, il nous paraît superflu d'en présenter la copie. L'astérisque désigne par la suite un texte inédit.

1 Cette sentence est la “deuxième leçon” – ailleurs aussi: (ligne-)témoin – de: “Si le Présage est comme un couvercle et un Doigt est là, mais (le Présage) n'a point d'Amère ∷ le prince et son pays ensemble périront” (K 3843 + : 16′). Selon l'esprit même des Recueils de variantes commentés, qui, pour l'ordinaire, rapprochent et groupent des descriptions divergentes de “signes” identiques ou fort analogues, c'est naturellement le champignon kamūnu et non le (grain de) cumin que nous devons reconnaître ici comme silhouette de référence. Il en va de même dans le commentaire sur l'Arme K 2091: I 4 = K 2093: 8, où ce champignon est rapproché du pommeau de dague. Toutes nos sentences de ce genre reviennent à dire que le foie a une forme hémisphérique – d'où, çà et là, dans des passages analogues, la même comparaison accompagnée du verbe garāru (K 59 +: 11) – sinon, tout au moins (ci-dessous: 10′), circulaire (et plate). Des maquettes comme Rutten, M., RA 35 (1938), 36 ss.Google Scholar, No 2 et 4, illustrent bien cette description. D'autre part, imšukku, qui, dans un vocabulaire est assimilé à qulpu, soit sans doute “écale” ou analogue, prend quelquefois l'acception dérivée de “pot de chambre” (p. ex. dans Lambert, W. G., AfO 18 (1957/1958), 293: 50Google Scholar), ce qui paraît montrer que cette commodité avait anciennement, en Mésopotamie, la forme qu'elle y conserve parfois aujourd'hui.

Une telle anomalie du foie était tenue pour particulièrement significative par les haruspices babyloniens – cp. le foie acéphale des Latins –, si nous en jugeons par les nombreuses prédictions qu'ils en tiraient, au premier rang desquelles il faut mettre des présages historiques attribués à divers rois d'Agadé ou d'Ur III (Annuaire EPHE, 5ème section (1944/1945), 17 ss.Google Scholar, No 64/9, et(?) 86 s.).

En dehors des commentaires cités ici – en particulier K 3843 +, qui en fournit d'autres exemples – on retrouve la comparaison du foie avec un couvercle dans TU 1:56 = Rm 153: v. 14′ (lignes d'appel) = K 1352: 30, cp. K 59 +: 11, K 6159 +: 7′, peut-être aussi (Jastrow, , Die Religion II, 234 n. 11Google Scholar) dans 79–7–8, 58*, et, naturellement, dans K 2130: 27–40 = BM 67404 (King, L. W., Chronicles II, 141Google Scholar): 1′-11′.

2 Il ne me semble pas qu'il y ait d'apodose exactement semblable dans l'extispicine, mais on peut en rapprocher: KÚR KUR NUN TI- (passim) et KÚR KI-ka TI-(K 8690 = Lenormant, F., Choix No 91: 11Google Scholar).

3 Le duplic. K 3843 +: 18′, mais non K 3829*: II 4′, porte BE MAN-ú, qui est à corriger.

4 Les duplicata écrivent: im-šùk-ki (K 3829*: II 2′, 4′, 6′) et im-šuk-ki (K 3829*: II 8′, 10′, et K 3843 +: passim).

5 Cf. la formule moins équilibrée KUR šá su-un-qa/u IGI(-ru) ZALÁG IGI-mar (83–1–18, 411: 15, K 9084: 4, et, peut-être, AO 7539*: 85 s. KUR šá su-un-qá i-mu-ru? […],[…] i-na(?)-ma-a[r(?) …] (v.b. sur les qerbū). La seconde partie du présage est parfois remplacée par KI.LAM nap-šà IGI-mar, etc. “connaitra un pouvoir d'achat accru” (K 9084: 4), elle est, aussi, bien attestée isolément (CAD 1–1, 91 aGoogle Scholar). Ailleurs, à la lumière à venir prélude plutôt l'obscurité passée (cf. ci-dessous n. 7). K 3843 +: 19′ et K 3289*: II 5′ ajoutent šá-niš AN-tum i-la-za[-za//az] “variante: les pluies dureront”, qui pouvait manquer à AO 7756.

6 Cette sentence est complétée grâce à K 3829*: II 13′ s. qui porte BE MAN-ú BÀ GIM MUR[…], [LÚ](?).TIN.NA šá DUMU.MEŠ[…]. Je ne savais que faire des premiers signes de la 1.14, qui paraissaient être [x] TI NA et se prêtaient mal ainsi à un nom propre féminin, quand Edmond Sollberger, qui a bien voulu collationner pour moi K 3829*: II, m'a suggéré “cabaretière”. Je suis convaincu qu'il a vu juste et qu'il faut lire, en réalité, LÚ (ou: MÍ).TIN.NA, TI et TIN, très proches dans certaines écritures néo-assyriennes, devant être indiscernables dans ce texte assez peu rigoureux. L'intérêt de cette lecture est surtout qu'elle nous ramène à l'épithète caractéristique de la reine Kubaba (cf. p. ex. Jacobsen, Th., AS 11 (1939), 104 s.: 37Google Scholar et RA 60 (1966), 91Google Scholar). On ne peut guère douter, dans ces conditions, que AO 7756, ainsi que ses duplicata, fasse mention de la restauratrice de Kish aux lignes 10׳ s., comme à sa ligne 7′. Ainsi serait complétée – mais non achevée (RA 60 (1966), 90 s.Google Scholar) – par une fin tragique la biographie tout au moins légendaire de cette reine (cf. p. ex. RA 40 (1946), 94 s.Google Scholar).

7 Cf. ci-dessus n. 5, mais il est possible que la seconde partie de l'apodose n'ait pas figuré ici plus que souvent ailleurs, cf. sunqu(m) (dannu) mātam iṣabbat, sunqu ina mātim ibašši et analogues (passim dans extispicine v.b.). Cependant, le présage étant personnalisé dans AO 7756, il paraît beaucoup plus plausible que le “roi universel” y désigne Sargon d'Agadé qui, d'après les omens et les chroniques, conquit l'univers mais passa des ténèbres à la lumière en certaines circonstances.

8 Ici et dans les lignes qui suivent apparaîtrait peut-être en accadien, sous sa forme III, un verbe *raḫāpu connu seulement jusqu'à présent dans d'autres langues sémitiques, telles que le syriaque, et l'hébreu (en particulier dans le célèbre passage Gen. 1: 2) avec un sens très proche de celui que je propose. R. D. Biggs, qui a bien voulu consulter pour moi les archives de CAD, me confirme qu'un tel verbe n'y figure pas. C'est pourquoi, sans doute, d'après les duplicata de AO 7756 déjà connus, ces archives lisent plutôt šu-tas-ḫu-pa-ma, ce qui présente l'avantage de pouvoir être rattaché à saḫāpu, dont, cependant, la forme III n'est jamais attestée ailleurs. Il me paraît donc que, dans le doute, l'appel vocalique šu-ur doit, provisoirement, l'emporter. De toute façon, le sens général ne change pas sensiblement, quelle que soit la lecture choisie, puisque la nuance “couvrir” de saḫāpu est, tout au moins, fort plausible (Lambert, W. G., BWL, 318 n.l. 5Google Scholar).

9 Cette formule devait caractériser, au moins en partie, Bârûtu, “Chapitre” X, tabl. 8 (cf. K 1352: 23 = K 6292*: lignes d'appel, cp. Rm 130: recto(!) 30 b et duplic).

10 L'apodose nītu(m) (//nīta) KUR (//KUR.NUN//KUR KÚR) NIGIN-mi est très fréquente. On remarquera que du foie “en couvercle” est aussi tiré le présage voisin URU ni-tum (//ni-ta) NIGIN-mi(TU 1: 56 = Rm 154: v. 14′ (lignes d'appel), K 59 +: 11).

11 Je tiens cette ligne pour une glose, avec kīma iqbû “ comme on dit = selon la tournure (plus) courante” en fin de ligne ou sous-entendu.

12 On trouve ailleurs, soit KUR (NUN) DAGAL-i/, soit LUGAL (//NUN) (šá KUR KÚR) KUR-su DAGAL-áš (ú-lu ú-dan-na-an).

13 Le même présage se trouvait sans doute dans K 3870*: 11′ ]1i-bi-dSin šá KUR.N[IM(?). MAKI …].

14 Il semble résulter de ce passage que BÀ: amûtu avait un sens large, le foie dans son ensemble, et un sens étroit, le foie à l'exclusion de la vésicule biliaire et du lobus caudatus, soit, ailleurs, le pan takalti.

15 Sur cette apodose assez courante, cf. CAD 3, 110 b.

16 D'après les archives du CAD, K 2189* serait aussi un duplicat de cette colonne (communication personnelle de R. D. Biggs).