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Consanguinité et prédisposition génétique à l’épilepsie

Published online by Cambridge University Press:  15 April 2020

A. Chentouf*
Affiliation:
Service de neurologie, CHU d’Oran, Oran, Algérie
*
*Adresse e-mail:amina.chentouf@yahoo.com

Abstract

Le rôle important attribué à la consanguinité dans le développement de maladies à déterminisme génétique est bien documenté ; cependant, son association à l’épilepsie a été suggérée par certaines études et réfutée par d’autres. En Algérie, vu le taux élevé de mariages consanguins (38 %), il nous est apparu nécessaire de réaliser une enquête épidémiologique dont l’objectif principal est d’étudier la relation entre la consanguinité et l’épilepsie, non seulement dans la population générale mais aussi parmi des familles algériennes comptant plusieurs membres atteints d’épilepsie.

Méthodes

Ont été inclus des épileptiques non apparentés âgés de plus de 16 ans, suivis au service de neurologie du CHU d’Oran et consultant entre octobre 2013 et mars 2014. Des témoins appariés au sexe et à l’âge ont été sélectionnés parmi les patients suivis au même service pour une autre pathologie neurologique. Dans un second temps, nous avons recruté 40 familles multigénérationnelles dont plusieurs membres étaient épileptiques. Nous avons tracé les pedigrees de chaque famille afin d’estimer le taux de consanguinité et de déduire les éventuels modes de transmission de l’épilepsie pour chaque famille.

Résultats

Cent un cas et 202 témoins ont participé à l’étude. L’analyse multivariée par régression logistique a retenu cinq facteurs significativement associés à l’épilepsie dans le modèle final : la consanguinité au premier degré (p = 0,029), l’antécédent d’épilepsie chez un apparenté du premier degré (p < 10–4), des antécédents de convulsions fébriles (p = 0,005), de traumatisme crânien sévère (p = 0,02) et le retard mental (p = 0,006). Parmi les 40 familles épileptiques, le taux de mariages consanguins était de 50 %. L’analyse généalogique a suggéré une transmission autosomique récessive dans 35 % des cas.

Conclusion

La consanguinité est un facteur de risque significativement associé à l’épilepsie. La mise en place d’une stratégie de prévention et de sensibilisation de la population sur l’impact des mariages consanguins ainsi qu’un conseil génétique pour les couples ayant des antécédents familiaux d’épilepsie s’avèrent nécessaires.

Type
Congrès français de psychiatrie: Rencontres avec l’expert
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2015

Déclaration de liens d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Pour en savoir plus

References

Chentouf A, Talhi R, Dahdouh A, Benbihi L, Benilha S, Oubaiche ML, Chaouch M. Consanguinity and epilepsy in Oran, Algeria: a casecontrol study. Epilepsy Res 2015;111:10–7 [PubMed: 25769368].CrossRefGoogle Scholar
Chentouf A, Dahdouh A, Guipponi M, Oubaiche ML, Chaouch M, Hamamy H, Antonarakis SE. Seizure 2015. Article in press. http://dx.doi.org/10.1016/j.seizure.2015.06.015.CrossRefGoogle Scholar
Hanan Hamamy SE. Antonarakis LL, Cavalli-Sforza, et al. Consanguineous marriages, pearls and perils: Geneva International Consanguinity Workshop Report. Genetics IN Medicine 2011;13(9).CrossRefGoogle Scholar
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