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Cannabis et schizophrénie : approche clinique, cognitive et neurologique dans la définition d’un nouveau phénotype

Published online by Cambridge University Press:  16 April 2020

J. Mallet
Affiliation:
Service de psychiatrie et d’addictologie de l’adulte, CHU Louis-Mourier, AP–HP, Colombes, France Inserm U894, centre de psychiatrie & neurosciences, Paris, France
N. Ramoz
Affiliation:
Inserm U894, centre de psychiatrie & neurosciences, Paris, France
P. Gorwood
Affiliation:
Inserm U894, centre de psychiatrie & neurosciences, Paris, France CMME, hôpital Sainte-Anne, Paris, France
C. Dubertret
Affiliation:
Service de psychiatrie et d’addictologie de l’adulte, CHU Louis-Mourier, AP–HP, Colombes, France Inserm U894, centre de psychiatrie & neurosciences, Paris, France

Abstract

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Introduction

Selon le modèle multifactoriel, la schizophrénie résulte de l’interaction de plusieurs gènes avec différents facteurs environnementaux, dont le cannabis qui peut jouer un rôle chez des sujets vulnérables [1]. Certains résultats issus de l’hypothèse neurodéveloppementale suggèrent une perturbation précoce du neuro-développement moins importante chez les consommateurs de cannabis et une sensibilité aux effets pharmacologiques du cannabis [3]. Les signes neurologiques mineurs (SNM) sont le reflet d’anomalies neuro-développementales précoces, ils sont fréquents dans les pathologies développementales à début précoce et remplissent les critères d’un marqueur endophénotypique [2]. Nous avons fait l’hypothèse que les patients consommateurs réguliers de cannabis avant le début des troubles constituent une entité phénotypique homogène avec une atteinte neuro-développementale précoce moins marquée.

Patients et méthode

Nous avons évalué prospectivement la symptomatologie négative, les déficits cognitifs et les SNM chez 61 patients schizophrènes suivis à l’hôpital Louis-Mourier (Colombes). L’évaluation était clinique avec la Positive And Negative Symptoms Scale, cognitive (fonctions exécutives, attentionnelles et mnésiques) et neurologique à l’aide de la Neurological Evaluation Scale. Les patients ayant consommé du cannabis avant le début des troubles étaient comparés aux autres patients (test t de Student pour les données quantitatives, test du Δ-2 ou test de Fischer pour les données qualitatives).

Résultats

Les résultats principaux sont présentés dans le Tableau 1. On constate une perturbation plus importante des fonctions exécutives, attentionnelles et mnésiques dans le groupe des non-consommateurs de cannabis. Les SNM sont plus fréquents dans le sous-groupe non-consommateur de cannabis.

Tableau 1

Comparaison des caractéristiques cliniques, cognitives et neurologiques entre les patients ayant fumé régulièrement du cannabis avant le début des troubles et les autres patients.

SZ THC+ (n = 34)SZ THC− (n = 27)p
QI attendu total (Barona), moyenne (ET)96,9 (9,0)101,7 (11,3)0,08
QI total (NART 40), moyenne (ET)103,4 (9,2)100,8 (9,9)0,36
ANT, moyenne (ET)
ANT, temps moyen de réponse664,1 (105,1)768,2 (195,3)0,03
ANT, orientation28,9 (48,3)50,4 (33,2)0,07
ANT, conflit162,4 (84,2)171,5 (76,1)0,70
ANT, alerte30,5 (40,6)26,8 (46,4)0,77
Rey t0, n (%)n = 28n = 220,18*
Type 115 (53,6)7 (31,8)0,12
Type 210 (35,7)7 (31,8)0,77
Type 32 (7,1)5 (22,8)0,21*
Type 41 (3,6)3 (13,6)0,30*
Rey t0 Temps (ms), moyenne (ET)166,3 (74,1)163,6 (121,4)0,92
Rey t1 type, n (%)n = 28n = 210,02*
Type 113 (46,4)5 (23,8)0,10
Type 28 (28,6)5 (23,8)0,70
Type 34 (14,3)1 (4,8)0,37
Type ≥ 43 (10,7)10 (47,6)0,003
Empan note brute, moyenne (ET)15,0 (3,8)13,0 (3,8)0,06
CVLT, moyenne (ET)n = 28n = 21
Liste A, essai 1, note z−1,0 (1,3)−1,7 (1,2)0,04
Nombre de persévérations2,9 (2,0)4,8 (2,9)0,01
Apprentissage liste A, total, note z−1,3 (1,5)−2,1 (1,2)0,05
SNM, moyenne (ET)
Actes moteurs complexes2,4 (2,8)5,3 (3,7)0,003
Coordination motrice1,2 (1,7)3,6 (3,1)0,003
Intégration sensorielle2,0 (2,4)5,1 (3,0)0,0003
Score total11,5 (9,9)28,2 (15,6)0,0001
Nombre d’items7,1 (4,9)14,2 (5,5)< 0,0001
PANSS total symptomatologie positive, moyenne (ET)17,6 (7,9)14,6 (6,0)0,10
PANSS total symptomatologie négative, moyenne (ET)16,0 (6,7)24,3 (8,3)0,0001
PANSS total psychopathologie générale, moyenne (ET)30,8 (8,9)37,2 (10,0)0,01
PANSS total, moyenne (ET)64,4 (20,7)76,1 (21,4)0,03

SZ THC+ : patients ayant fumé régulièrement du cannabis avant le début des troubles ; SZ THC- : patients n’ayant pas fumé régulièrement de cannabis avant le début des troubles ; QI : quotient intellectuel ; ET : écart type ; NART : National Adult Reading Test ; ANT : Attention Network Test ; Rey : test des figures de Rey ; CVLT : California Verbal Learning Test ; SNM : signes neurologiques mineurs ; PANSS : Positive and Negative Symptoms Scale.

*Test non paramétrique.

Conclusion

Les patients consommateurs réguliers de cannabis avant le début des troubles représenteraient une entité phénotypique homogène. Le cannabis est un facteur environnemental pouvant intervenir tardivement sur le neurodéveloppement et pouvant jouer un rôle causal chez certains patients.

Type
Posters
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2013

References

Références

Arseneault, L., et al.Cannabis use in adolescence and risk for adult psychosis: longitudinal prospective study. BMJ 32573742002 1212121310.1136/bmj.325.7374.1212CrossRefGoogle ScholarPubMed
Chan, R.C., et al.Neurological soft signs in schizophrenia: a meta-analysis. Schizophr Bull 3662010 8910410.1093/schbul/sbp011CrossRefGoogle ScholarPubMed
Dekker, N., et al.Cannabis use and callosal white matter structure and integrity in recent-onset schizophrenia. Psychiatry Res 18112010 515610.1016/j.pscychresns.2009.06.003CrossRefGoogle ScholarPubMed
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